996 jours plus tard, le HCV Nendaz retrouve sa glace

C’était le 22 février 2019. Le HCV Nendaz s’inclinait 4-2 lors du 3ème acte de la demi-finale des playoffs du groupe 4 de 3ème ligue face à Anniviers. Les 140 spectateurs présents ce soir-là ne le savaient pas encore mais les Nendards venaient non-seulement de voir leur saison prendre fin mais aussi (et surtout) de disputer leur dernier «vrai» match à domicile avant un bout de temps. En cause: une panne du système de refroidissement de la patinoire survenue un mois plus tard qui a poussé les autorités à opter - momentanément - pour une installation artificielle et contraint l’équipe à un exil prolongé à l’Ancien-Stand de Sion.

Des craintes au début, du bon ensuite

«C’était compliqué à vivre», reconnaît le capitaine du HCV Nendaz Julien Fournier. «C’est une contrainte qui a posé des questions. Qui allait continuer en sachant qu’il faudrait s’entraîner et jouer à Sion toute l’année? Au début, il y a eu pas mal de doutes. Mais au final, tout le monde est resté et le groupe ressort presque plus soudé de cette aventure.»

«On a fait le compte dans le vestiaire, l’attente a duré près de 1'000 jours!»Julien Fournier

Une aventure en plaine qui a pris fin il y a dix jours. Deux ans et demi plus tard, les Nendards ont retrouvé leur glace des Écluses lors d’un match de Coupe de Suisse perdu face au HC Villars (3-8). «Malgré le résultat, c’était une grande satisfaction d’enfin rejouer à domicile. On a fait le compte dans le vestiaire, l’attente a duré près de 1'000 jours!» 996 pour être précis entre ce 22 février 2019 et le dimanche 14 novembre dernier.

Un bon moyen d’attirer des jeunes

Le capitaine des «Bouquetins» ne boude pas son plaisir. Ce retour en station fait du bien au moral de l’équipe. Mais pas seulement. «Je crois que c’était surtout important pour le club et sa vie sur le long-terme. On essaie de relancer une école de glace car jusqu’à maintenant, nous n’avions plus de mouvement juniors. On espère vraiment réussir à motiver de nombreux jeunes afin d’assurer la relève. Sans quoi, cela deviendra rapidement difficile de continuer à faire vibrer cette patinoire.»

«On est 90% de Nendards au sein du club. Il y a un vrai esprit de famille.»Julien Fournier

Afin d’attirer de jeunes renforts, Julien Fournier loue l’ambiance régnant au sein du club. «On doit bien être 90% de Nendards. Dans l’équipe, on est même plusieurs cousins, il y a un vrai esprit de famille qui se ressent avec toutes les personnes qui gravitent autour de ce club. On a tous beaucoup de plaisir à se retrouver.» Avec ce retour aux Écluses, l’espoir est aussi de pouvoir compter sur un public plus nombreux autour de la patinoire. «On est dans une station et on sait que la période des Fêtes notamment est très animée. Pour les touristes, c’est quelque chose de sympa d’entendre vibrer les bandes de cette patinoire. Il y a pas mal de curieux aussi qui passent, qui repartent. On sent que les gens s’intéressent à nous et ça fait plaisir.»

Il ne manque plus qu’un toit

Le seul «défaut» finalement de cette patinoire des Écluses est le fait qu’elle ne possède (toujours) pas de toit. «C’est aussi ce qui fait son charme», sourit Julien Fournier. «Les touristes apprécient le fait de pouvoir patiner en plein air. Mais c’est clair que ça peut poser des problèmes au niveau de la qualité de la glace. La neige ou la pluie nous obligent à des travaux de déblayement pour pouvoir jouer ou nous entraîner. Je sais que des discussions sont menées autour d’une éventuelle couverture de cette patinoire, qu’une halle polyvalente pourrait voir le jour, et je pense que ce serait une bonne chose. Une station comme Nendaz devrait pouvoir offrir et garantir une activité annexe au ski les jours de mauvais temps.»

«Le soleil tape fort sur la glace et retarde le début de nos entraînements. Avoir un toit nous permettrait de gagner quelques semaines de préparation.»Julien Fournier

Disposer d’une patinoire couverte serait aussi bénéfique pour la planification de la saison des Nendards. «Le gros problème actuellement est que le soleil tape fort sur la glace. Cela retarde le début de nos entraînements. Avoir un toit nous permettrait de gagner quelques semaines et peut-être que commencer plus tôt pousserait les jeunes à s’investir encore plus.» Julien Fournier reconnaît ainsi que son équipe peut parfois accuser un déficit par rapport à ses adversaires. «On ressent qu’ils ont plus de temps de glace dans les jambes que nous. Depuis la fin août, on s’entraînait à Sion mais les horaires étaient irréguliers. C’était compliqué de bien se préparer à ce niveau-là. D’un point de vue physique en revanche, on n’a rien à envier aux autres. On a la chance d’avoir un entraîneur très motivé qui nous concocte des entraînements physiques assez lourds pour une équipe de 3ème ligue durant l’été.»

Faire de bons résultats pour ceux qui les ont soutenus

Après ces près de 1'000 jours d’attente, Julien Fournier espère désormais que ce retour «à la maison» s’accompagnera de résultats probants pour ses couleurs. «On va tout donner pour rendre fières les personnes qui ont fait en sorte que l’on puisse à nouveau jouer ici. On veut montrer que l’on est toujours bien en vie, aller le plus loin et le plus haut possible.»

«On veut redévelopper cette entité du HC Nendaz, renforcer son identité.»Julien Fournier

Aucune pression. Rien que le plaisir de se retrouver entre potes autour d’une passion commune. «Encore une fois, ça fait des années qu’on évolue tous ensemble. C’était déjà le cas à l’époque du mouvement juniors. C’est pourquoi on est tous motivés à en recréer un ici. Maintenant que l’on a à nouveau une infrastructure, on veut vraiment ramener chez nous les jeunes qui sont partis en plaine suite à la fusion des différents clubs (ndlr: Martigny, Sion, Monthey, Verbier et Nendaz). Le but est de redévelopper cette entité du HC Nendaz, de renforcer son identité. Pour y parvenir, on doit les faire rêver ici aux Écluses.»