Sportifs, fans, clubs: le blues du stade vide
Depuis le début 2020 et l’émergence du coronavirus, le sport se présente sous un nouveau visage: celui du huis clos. Une triste réalité dont les incidences sont nombreuses.
Exit les tribunes pleines, les moments de partage, les chants, les encouragements et, parfois aussi, les sifflets. Place aux gradins déserts, aux bulles sanitaires et aux ambiances intimistes. En quinze mois, la faute évidemment au coronavirus, la face du sport a radicalement changé. Privé des émotions qui en faisaient toute sa beauté, il affiche désormais un visage terne, bien plus triste: celui du huis clos. Avec des incidences réelles, aussi bien pour les athlètes que pour les fans ou les clubs. Enquête.
1er volet - Les athlètes: seuls pour performer
«La vie n’a pas de sens sans public.»Guillaume Betrisey, spécialiste en psychologie du sport
On parle de douzième homme en football. On imagine les cris de la foule «pousser» les skieurs pour qu’ils soient «en vert au prochain inter». On se dit que la foule viendra apporter un supplément d’énergie pour résister malgré une période d’infériorité numérique en hockey. Depuis le début 2020, rien de tout cela pourtant. Les athlètes sont seuls, dans leur bulle, sans personne pour les féliciter ou leur apporter cette force en plus. Des conditions qu’ils n’auraient jamais imaginé avoir à vivre. Et qui, forcément, ont une influence sur leurs performances.
2ème volet – Les fans: une passion à vivre à distance
«J’ai raté plus de matches en une année qu’en quarante-deux ans.»Christian Thalmann, président du Supporters Club du HC Sierre
Cela fait maintenant plus d’un an qu’ils sont privés d’une partie de ce qui les fait vibrer au quotidien. Interdits de tribunes pour des raisons indépendantes de leur volonté, les fans doivent se contenter d’applaudir leurs héros par écran interposé. Si pour bon nombre d’entre eux, la passion reste intacte, le manque se fait de plus en plus sentir.
3ème volet - Les clubs: ils doivent redoubler d’ingéniosité
«La crainte que les gens évitent de revenir à la salle existe.»Laurent Duchoud, président du BBC Monthey-Chablais
Ils sont ceux qui doivent faire en sorte que le lien perdure entre les athlètes et leurs supporters. Afin de maintenir ce contact si précieux et d’éviter que les conséquences de cette situation ne soient encore plus importantes, les clubs doivent redoubler d’ingéniosité. À ce jeu-là, deux formations du canton se sont illustrées ces derniers mois.
En attendant un retour «à la normale», depuis le 19 avril dernier ce sont 100 spectateurs au maximum qui peuvent à nouveau prendre place dans les tribunes des enceintes sportives du pays. 100 privilégiés qui ne suffisent évidemment pas à combler le manque ressenti par tous les composants du monde du sport. La levée du huis clos : un moment espéré par les athlètes, attendus par les fans et impératif à la survie des clubs.