Les étiquettes personnelles de votation en Valais vont disparaître
Le parlement valaisan ne veut plus des étiquettes personnelles pour sécuriser le vote par correspondance et a tacitement accepté vendredi un postulat urgent demandant leurs suppressions. Il estime que ces autocollants pèsent sur le taux de participation du canton.

En Valais, les citoyennes et citoyens qui votent par voie postale ou par dépôt à la commune doivent apposer un autocollant personnel sur leur feuille de réexpédition en plus d'une signature depuis le 13 juin 2021. Au début de chaque législature, toutes les personnes pouvant exercer leurs droits civiques reçoivent un jeu de trente étiquettes comportant ses nom et prénom ainsi qu’une mention géographique.
"L'instauration des étiquettes est vécue comme une complication supplémentaire par les citoyens, surtout les moyennement intéressés par la chose publique", selon le postulat réunissant Le Centre, l'UDC, et le PS. Par ailleurs, la perte du jeu d'étiquettes, qui peuvent être recommandées à la commune, parfois contre paiement, "les décourage d'user de leur bulletin de vote".
Selon le texte, "depuis l'introduction des étiquettes de vote, "la participation était plus basse en Valais que dans le reste de la Suisse. Or avant cela, ce taux était plus élevé que la moyenne suisse. Les auteurs estiment que "la participation a baissé de 5,6% à cause de l'introduction des étiquettes".
Transmis pour exécution
"Le Conseil d'Etat est prêt à se ranger aux arguments développés dans le postulat", a répondu le chef du Département de la sécurité, des institutions et du sport Frédéric Favre. La mesure de l'étiquette autocollante "a sans doute entraîné une baisse de participation au scrutin, baisse qu'il serait toutefois hasardeuse de chiffrer, tant les raisons peuvent être diverses", a-t-il ajouté.
Si le Conseil d'État est favorable à la suppression de l'étiquette autocollante, il n'envisage pas d'instituer un autre système de contrôle, comme le demandent les auteurs du postulat. "A cet égard, prévoir que la personne inscrive sa date de naissance sur la feuille de réexpédition n'est pas une mesure judicieuse puisque cette information figure dans le registre électoral des communes, registre qui est public", explique Frédéric Favre.
Au surplus, certaines mesures reviendraient à allonger notablement les opérations de dépouillement partiel, poursuit-il. Une discussion sera ouverte avec la Fédération des communes valaisannes. Le conseiller d'Etat note au passage que le système de vote électronique n'est pas encore prêt.
Le postulat a été transmis au gouvernement pour exécution.
A la suite d'une fraude
La solution de l'autocollant fait suite à la fraude électorale qui a entaché les élections cantonales de mars 2017. Et elle répondait à plusieurs postulats acceptés au Grand Conseil par la suite qui demandaient la mise en place d’un système permettant d’améliorer la sécurité du vote par correspondance "utilisé aujourd’hui par plus de 90% des votants".