Le Valais "est-il fier d'être au cœur d'une toile d'extrémistes de droite ?"
Un postulat déposé au Grand Conseil demande au gouvernement valaisan d’évaluer la dangerosité des groupes d’extrême droite installés en Valais. Les défenseurs du texte parlent d’un contexte actuel favorable à leur développement.

« Notre canton est-il fier d’être au cœur d’une toile d’extrémistes de droite ? » C’est la question que pose un postulat déposé au parlement valaisan. Les auteurs du texte affirment que l’extrême droite se développe en Valais. Ils demandent donc au Conseil d’Etat un rapport sur l’existence et la capacité de nuisance des groupuscules violents actifs dans le canton. Ils souhaiteraient également la mise en place d’une campagne d’information contre les idées d’extrême droite.
Le postulat sera traité au Grand Conseil le 6 mai prochain. Il a été rédigé à la fin de l’année 2020 par deux anciens députés-suppléants socialistes, non réélus en mars dernier. Le texte a été déposé en réaction à un article publié dans le Nouvelliste du 23 novembre 2020 à propos d’un groupuscule néonazi installé en Valais.
Seulement l’extrême droite
C’est la nouvelle députée-suppléante socialiste Mélissa Cavallo qui a repris la responsabilité du postulat. Celui-ci ne pointe que l’extrême droite et n’englobe pas tous les extrémismes politiques. « On a mis l’accent sur ce groupe qui a été mis en lumière dans la presse. Vous me diriez demain qu’un groupe d’extrême gauche prévoit de piller les richesses et de dépasser le cadre légal, je vous dirais qu’il faut placer la sécurité en premier, peu importe que ces groupes soient de gauche ou de droite. Actuellement, c’est une problématique d’extrême droite qui est relevée, donc c’est celle-ci qu’il faut combattre », répond l’élue du district de Sierre.
Le groupe Parti socialiste/Gauche citoyenne aurait souhaité que le postulat soit traité plus rapidement. Mélissa Cavallo explique que le texte n’a pas été considéré comme urgent, étant donné que la problématique abordée est déjà connue.
Un contexte favorable aux groupuscules violents
Selon certains experts, la crise sanitaire favorise le développement de groupuscules d’extrême droite violents, qui profiteraient de la lassitude d’une part de la population face aux mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus. Un constat que partagent les défenseurs du postulat. « Le contexte actuel a pu être un accélérateur de cette problématique déjà existante. Ces groupes organisés grandissent, se construisent et alimentent cette idéologie. Il faut faire de la prévention et pouvoir en parler en toute liberté. On peut donner son opinion autrement que par la violence », conclut Mélissa Cavallo.
En mars dernier, des militants fascistes ont participé à une manifestation contre les mesures sanitaires dans le canton de Thurgovie. Le mois suivant, cinq néonazis ont été condamnés à Winterthur pour avoir propagé des idées d’extrême droite. Des armes à feu avaient été saisies.