Skier à Ushuaïa en Argentine, c’est comment ? Visite guidée avec Bertrand Dubuis
Prisées par de nombreuses équipes, les installations d’Ushuaïa en Argentine tournent à plein régime en cette période. Le Valaisan Bertrand Dubuis, y a passé 3 semaines cet été avec Fanny Smith et son staff.
C’est devenu un rituel. Lorsque l’été chauffe ou surchauffe nos contrées, les spécialistes du ski partent dans l’hémisphère sud à la recherche de l’hiver. Parmi les destinations, on trouve parfois la Nouvelle Zélande ou le Chili. Mais les Suisses ont aussi leurs habitudes à Ushuaïa, en Argentine. Une ville que l’ancien entraîneur Bertrand Dubuis connaît très bien. De retour sur place cet été, pour y accompagner Fanny Smith, le directeur de Télé Anzère a retrouvé un environnement familier.
Visite guidée
« Il faut déjà dire que ça ne ressemble pas aux photos des magazines, explique Bertrand Dubuis. Ce n’est pas tout vert comme on peut l’imaginer. Ce sont des forêts de chênes, brunes à cette période. » Le relief est aussi très différent de ce qu’on peut trouver en Valais. « Ce ne sont pas des pics comme chez nous, par contre, c’est tellement au sud, qu’il y a des glaciers. Les pistes commencent au-dessus de la végétation et traversent ensuite les forêts. »
« Personne ne s’énerve quand il y a un quart d’heure de d’attente. De toute manière ça ne sert à rien. Des fois, il y a une demi-heure de retard. » Bertrand Dubuis
Hormis la pérégrination des équipes professionnelles, la clientèle locale se compose de débutants. « Essentiellement des riches touristes brésiliens et argentins, poursuit Bertrand Dubuis. Ce sont des gens qui ne sont pas stressés, qui ont une simplicité de vie extraordinaire. » Et les installations ? « Des télésièges à 4 places, non-débrayables à pinces fixes. Personne ne s’énerve quand il y a un quart d’heure de d’attente. De toute manière ça ne sert à rien. Des fois, il y a une demi-heure de retard. » Par ce trait d’humour, le directeur de Télé Anzère attire l’attention sur la mentalité qui règne sur place. « C’est une autre culture », résume-t-il.
L’exotisme hivernal
Le choc des cultures, ça va dans les deux sens. Mais à en croire Bertrand Dubuis, les Argentins ne sont plus surpris de voir débarquer des Européens sur leurs pistes. « Ils sont habitués. Ça fait 20 ans que ça existe. C’est du tourisme tout simplement. Les prix sont aussi touristiques d’ailleurs. Acheter une veste de ski à Ushuaïa, ça coute autant que dans un magasin d’une station de chez nous. » La mondialisation, en somme. « La ville est en constante évolution. Il y avait 50'000 habitants quand on a commencé à y aller, aujourd’hui on approche les 100'000. »
« On parle de 20 équipes de 20 personnes qui vont là-bas. Ce n’est pas un exode et l’impact reste donc mesuré. » Bertrand Dubuis
Entre deux anecdotes, Bertand Dubuis précise que les conditions à Ushuaïa étaient parfaites lors de son séjour. Une situation qui contraste avec le traditionnel ski d’été sur les glaciers quasiment impossible cette année en Europe. C’est à se demander si écologiquement, tout cela a encore un sens. La réponse de Bertrand Dubuis, tout en nuance. « Le réchauffement climatique existe, il est démontré. Mais la météo ce sont des cycles. Par rapport à la moyenne, cette année nous avons eu moins de neige et moins de précipitations en Suisse. L’an dernier c’était l’inverse. De toute manière, on parle de 20 équipes de 20 personnes qui vont là-bas. Ce n’est pas un exode et l’impact reste donc mesuré. Les athlètes doivent se préparer. Cela fait partie du jeu. » Et ce n’est pas près de changer. De nombreux skieurs de l’équipe de Suisse de ski alpin sont actuellement en Argentine pour s’entraîner.
Le Valaisan Bertrand Dubuis a passé trois semaines à Ushuaïa en Argentine cet été. L’ancien entraîneur de chez Swiss Ski a accepté d’accompagner Fanny Smith, la spécialiste de skicross, dans sa préparation.