Procès FIFA: le dossier grec
Procès FIFA: Jérôme Valcke s'explique sur le volet grec
Au troisième jour du procès FIFA, l'ancien secrétaire général Jérôme Valcke a été interrogé sur ses relations avec le troisième accusé, un homme d'affaires grec. Ce dernier avait obtenu les droits TV sur plusieurs compétitions de la FIFA pour l'Italie et la Grèce.
Jérôme Valcke s'est expliqué devant le Tribunal pénal fédéral sur des versements totalisant 1,25 millions d'euros reçus entre novembre 2013 et juillet 2014. Le Ministère public de la Confédération estime que ces montants payés par le troisième accusé, un intermédiaire grec, pour la conclusion des droits TV pour l'Italie et la Grèce sur plusieurs Coupes du Monde, résultent en réalité d'un "pacte corruptif".
L'ex-numéro 2 de la FIFA a indiqué que le montant négocié en octobre 2013 avec cet intermédiaire pour les Coupes du Monde 2018 et 2022 était très avantageux pour la fédération vu l'intérêt déclinant pour le football en Italie. Mais il a nié tout rôle dans les discussions ou la signature du contrat.
Il a expliqué que le premier versement de 500'000 euros en novembre suivant à sa société Sportunited était justifié par son soutien apporté à la conclusion de cet accord. "Mes prestations n'étaient pas facturées à l'heure et je ne sais pas si elles valaient 500'000 euros, mais un nombre volumineux d'échanges établissent ce soutien."
Sommé par le président de la Cour des affaires pénales Stephan Zenger, de se prononcer sur la véritable nature du versement, Jérôme Valcke a répondu "clairement un prêt". Celui-ci aurait dû être compensé en partie par la commercialisation des droits, mais la dégradation de la situation en Grèce ne l'a pas permis, a-t-il ajouté.
Le Français a évoqué un besoin de liquidités: à l'époque sa dette s'élevait à 10 millions d'euros. Dans un message à son contact grec dans le cadre d'une extension des droits pour les coupes 2026 et 2030, Jérôme Valcke écrit en juillet 2014: "Je dois trouver 1 million d'euros." Le bras droit de Sepp Blatter explique ce besoin de liquidités par des travaux d'entretien sur son yacht.
Jérôme Valcke répond de gestion déloyale aggravée, faux dans les titres et corruption passive, et Nasser Al-Khelaifi, le président du Paris-St-Germain, d'instigation à gestion déloyale aggravée. Le troisième prévenu, un homme d'affaires grec, ne s'est pas présenté. Il sera jugé par défaut.
Ce deuxième procès s'inscrit dans la nébuleuse de scandales au sein de la FIFA. Il porte sur l'attribution des droits TV de plusieurs coupes du monde et autres compétitions aux groupes médias représentés par Nasser Al-Khelaifi et l'homme d'affaires absent.
Les débats se poursuivent cet après-midi avec l'audition de Nasser Al-Khelaifi.