Le coronavirus n'est pas le plus craint
Le coronavirus n'est pas la maladie la plus crainte des Suisses
Les Suisses ne se sentent pas malades de la même façon selon leur âge et leur région de domicile, d'après une étude de la caisse-maladie CSS. La pandémie de coronavirus joue un rôle plutôt mineur dans la perception des risques pour la santé de la population.
Bien que l'enquête principale ait été menée début juin, soit juste après le pic de la première vague de la pandémie, le Covid-19 ne représente la maladie globalement la plus crainte que pour 0,6% des personnes interrogées, révèle jeudi la CSS dans son étude. Seulement 0,3% estiment que l'infection par ce virus est la maladie la plus grave qu'elles aient connu à ce jour.
Environ 33% des sondés se vaccineraient toutefois certainement contre le coronavirus et 30% supplémentaires le feraient probablement si un vaccin était disponible. La disposition à se faire vacciner est particulièrement élevée chez les personnes âgées.
En raison notamment du succès des mesures de prévention, le Covid-19 représente pour très peu de gens une expérience de maladie grave directe ou vécue dans leur entourage. En tout, 38% sont d'avis que les pandémies constituent un risque important pour la société.
Ce chiffre semble modeste par rapport à d’autres défis de santé publique, note la CSS. En comparaison, 72% affirment que la résistance aux antibiotiques représente un grand risque pour la société, et plus de la moitié (53%) voient ce risque dans la pollution de l'eau potable par des hormones ou des pesticides.
L'endiguement à grande échelle du coronavirus dans un laps de temps relativement court semble avoir renforcé la confiance dans la santé publique, mais aussi la perception de la résilience personnelle. Ce constat s'applique aussi au risque de résistance aux antibiotiques, perçu comme moins grave que trois mois plus tôt.
D'après l'étude, les jeunes sont globalement en meilleure santé, mais se sentent plus souvent malades. Dans toutes les tranches d’âge interrogées à partir de 18 ans, plus de 90% affirment avoir déjà été gravement malades une fois.
Chez les jeunes, les maladies psychiques, les blessures et les infections figurent au premier plan. Pour les personnes âgées, ce sont davantage les maladies cardiovasculaires, le cancer et les maladies de l'appareil locomoteur qui dominent.
Chez les plus de 65 ans, environ quatre personnes sur cinq sont préoccupées par la maladie, au moins occasionnellement. Cette proportion est de deux sur trois chez les 18 à 35 ans. Tandis que les jeunes interrogés craignent particulièrement le cancer, la peur se déplace avec l'âge vers la démence, juste devant la mort biologique.
De nombreuses personnes s'inquiètent des maladies par peur des réactions de leur entourage et de la société. Un peu plus d'un cinquième des personnes interrogées estiment que la Suisse dispose d'une connaissance suffisante de tous les types de maladies.
La crainte d’un manque de compréhension est particulièrement répandue parmi la jeune génération. Chez les 18 à 35 ans, 58% disent cacher potentiellement une maladie parce qu'ils craignent les réactions. Chez les plus de 64 ans, ce chiffre est encore de 34%.
Le médecin de famille reste l'une des sources d’information les plus importantes pour toutes les tranches d’âge (72%), suivi d'internet (46%). Près de 60% des personnes sondées déclarent toutefois s'être déjà senties mal informées par ce canal. C’est particulièrement le cas pour les 18 à 25 ans.
Les Tessinois consultent plus rapidement un médecin qu'en Suisse alémanique, où environ la moitié des personnes présentant des symptômes inconnus attendent de voir s’ils disparaissent d'eux-mêmes. Cette pratique s'élève à 37% en Suisse romande et à un quart en Suisse italienne.
Les conséquences des maladies mentales sont les plus redoutées. Pour 61% des sondés, on comprend trop peu ce type de maladie en Suisse, devant les affections douloureuses (36%). En pleine crise du coronavirus, en juin, les maladies mentales étaient davantage perçues comme un danger pour la société (63%) que les pandémies (39%).
L'institut sotomo a sondé au total 4217 personnes en Suisse romande, en Suisse alémanique et en Suisse italienne. Un premier échantillon a été interrogé début mars, suivi d'un deuxième début juin afin de pouvoir évaluer l'influence de la pandémie de coronavirus.