Jihadiste inculpé en Suède pour avoir brûlé vif un pilote jordanien

L'homme de 32 ans est poursuivi pour avoir "participé à l'exécution brutale d'un pilote", près de la ville de Raqqa, a expliqué Reena Devgun en conférence de presse. Il est inculpé pour "crimes de guerre aggravés et crimes terroristes".

Un avion appartenant à l'armée de l'air jordanienne avait été abattu en Syrie le 24 décembre 2014, et le pilote capturé par l'organisation État islamique (EI) le même jour.

L'assassinat a été filmé puis diffusé, le 3 février 2015, sous la forme d'une vidéo de 22 minutes, accompagnée d'un nachîd (chant religieux musulman) spécialement composé.

On y voit la victime passer devant plusieurs combattants de l'EI masqués et armés, parmi lesquels se trouve Osama Krayem, selon le parquet. Le pilote est ensuite enfermé dans une cage qui sera incendiée, entraînant sa mort dans des circonstances barbares, brûlé à vif, a relaté Henrik Olin, autre procureur en charge de l'affaire.

Les procureurs n'ont pas pu déterminer le jour de l'assassinat mais l'enquête a permis d'identifier le lieu exact où il a eu lieu.

"Cet assassinat bestial, où un prisonnier a été brûlé vif dans une cage, a été mis en scène dans une vidéo soigneusement produite et diffusée dans le monde entier. Sa publication a marqué une escalade sans précédent dans la propagande violente (du groupe) État islamique", a fait valoir M. Olin.

Le procès commencera le 4 juin à Stockholm. Osama Krayem, originaire de Malmö, dans le sud de la Suède, avait rejoint l'EI en Syrie en 2014, avant de revenir en Europe. Il a déjà été condamné pour les attentats de Paris et Bruxelles en 2015 et 2016.

La France a accepté le 12 mars de le remettre pour neuf mois à la Suède, le temps de l'enquête et du jugement. Il sera ensuite renvoyé en France pour purger sa peine.

Cette affaire est la preuve que "la justice finit toujours par rattraper (les responsables)" pour ce type de crime, s'est félicité le procureur, qui souligne que ce procès est le seul qui jugera un suspect de l'assassinat du pilote jordanien. Les autres jihadistes présents sur la vidéo sont probablement morts.

"C'est douloureux pour mes parents d'être à nouveau confrontés à cet événement, mais nous sommes reconnaissants que les autorités suédoises veuillent nous rendre justice", a réagi Jawdat al-Kasasbeh, le frère du pilote, interrogé par la radio publique suédoise Sveriges Radio (SR).