Exécutif VS: Le PDC perd la majorité absolue
Le PDC perd un siège à l'exécutif valaisan, l'UDC de retour
Le nouveau Conseil d'Etat valaisan se composera de 2 PDC, 1 PLR, 1 PS et 1 UDC. Le résultat de dimanche marque un tournant pour le PDC qui perd sa majorité absolue, pour l'UDC qui revient aux affaires et pour le PS qui propulse un francophone pour la première fois.
Le démocrate-chrétien Serge Gaudin n'a pas réussi à accéder au gouvernement valaisan. Avec 37'414 voix, il est arrivé loin derrière ses deux colistiers, les sortants réélus Roberto Schmidt et Christophe Darbellay. Serge Gaudin a été lâché par le Haut-Valais où il a perdu 6340 voix par rapport au premier tour. Un retard qu'il n'a pas réussi à combler avec les voix engrangées dans le Valais romand (29'378).
"Le PDC n'a pas réussi à faire passer un message suffisamment clair dans le Haut-Valais", analyse pour Keystone-ATS Serge Gaudin, déçu de son score dans la région. Dans le Valais romand, les partis minoritaires ont, eux, réussi à convaincre l'électorat que la majorité absolue du PDC n'était plus d'actualité, poursuit le candidat malheureux qui se dit prêt à poursuivre l'aventure politique "si les conditions sont réunies".
"La déception est à la hauteur des efforts consentis durant la campagne: énorme!", réagit auprès de Keystone-ATS Joachim Rausis. Le président du PDC du Valais romand "ne jette pas la pierre" aux Haut-Valaisans qui ont resserré les rangs autour des deux candidats germanophones, mais il déplore la perte du siège. Il rappelle néanmoins que le PDC pèse toujours 37%, qu'il "reste le plus grand parti du canton" et qu'il va "rebondir".
"C'est dur pour la famille C", déplore Diego Clausen, député PDC haut-valaisan au Grand Conseil. Selon lui, le vote presque unanime en faveur des candidats germanophones est "un signe", une réponse aux discussions menées par la Constituante autour de la représentativité. "Il n'était pas dirigé contre Serge Gaudin, mais pour le Haut-Valais, pour la sécurité des minorités", résume-t-il, rappelant que le gouvernement reste à majorité bourgeoise.
Le Haut-Valaisan Roberto Schmidt (PDC) arrive en tête avec 55'698 voix, comme au premier tour (62'031). Il est suivi de Franz Ruppen (UDC), l'autre germanophone, qui cumule 50'982 suffrages. Tous deux ont pu compter sur une très forte mobilisation de leur région.
Le conseiller national Franz Ruppen est le deuxième meilleur élu du jour. Par rapport au premier tour, il a pu compter sur une plus forte mobilisation du Haut-Valais (+3203 voix) et a également recueilli 3045 voix supplémentaires dans la partie francophone.
Franz Ruppen remplace le sortant PDC Jacques Melly qui se retire après trois législatures. Avec son élection, le parti signe son retour aux affaires gouvernementales, quatre ans après l'éviction d'Oskar Freysinger.
"Nous sommes doublement contents de ce résultat", réagit Kevin Pellouchoud, vice-président de l'UDC du Valais romand. "L'électorat a montré sa volonté d'avoir un gouvernement représentant toutes les forces politiques majeures du Valais. C'est important, surtout dans une période de crise", ajoute-t-il.
La mobilisation du Haut-Valais a coûté des voix à tous les candidats romands qui globalement font moins bien qu'au premier tour sur l'ensemble du canton. Mathias Reynard arrive en troisième position avec 49'094 voix (51'539 au premier tour), qu'il engrange essentiellement dans le Valais francophone (42'133)
Nouveau venu au sein du Conseil d'Etat valaisan, il se réjouit de son résultat "qui dépasse toutes nos attentes". Les socialistes sont au gouvernement valaisan depuis 1997 mais c'est la première fois qu'un francophone accède à la fonction. Mathias Reynard succède ainsi à la sortante Esther Waeber-Kalbermatten, seule femme à n'avoir jamais siégé au gouvernement valaisan et qui se retire après douze ans.
Le socialiste est suivi du sortant Frédéric Favre qui engrange 48'990 voix (50'199 au premier tour). Un résultat dont se réjouit le président du PLR valaisan, Florian Piasenta, qui estime que le bilan de Frédéric Favre et sa collégialité ont su convaincre la population. Il relève au passage que le candidat PLR "n'a pas trop fait les frais du vote groupé haut-valaisan et qu'il a même engrangé des voix supplémentaires dans le Valais central".
Le démocrate-chrétien Christophe Darbellay arrive dernier avec 43'799. Elu de fait en tant que seul représentant du Bas-Valais, le président du gouvernement valaisan engrange 12'532 voix de moins qu'au premier tour (56'331). La participation au scrutin s'élève à 55,61%, en recul par rapport au premier tour (60,84%).