Benoît XVI est mort ; les souvenirs de l'ancien garde suisse Cyrille Fauchère

Benoît XVI - Joseph Ratzinger de son nom de baptême - avait été élu en avril 2005 pour succéder à Jean-Paul II. Né en 1927 à Munich, il avait auparavant enseigné la théologie durant 25 ans, avant prendre la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi.

"Je m'étais dit : si Joseph Ratzinger est élu pape, je retourne à Rome."

Cyrille Fauchère, ancien garde suisse

En 2013, il a renoncé à sa charge pour des raisons de santé."C'est un acte très fort et d'une très grande humilité d'oser dire : je n'arrive plus", salue Cyrille Fauchère, ancien garde pontifical. C'était la première fois en 700 ans qu'un souverain pontife se retirait ainsi de ses fonctions. Il vivait depuis une retraite discrète dans un monastère situé dans les jardins du Vatican. Il avait pourtant été rattrapé début 2022 par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu'il était archevêque de Munich. Il avait alors présenté ses excuses mais avait assuré ne jamais avoir couvert de pédocriminel.

Un engagement pour Benoît XVI

Garde-suisse sous le règne de Jean-Paul II, Cyrille Fauchère était rentré en Suisse avant de se réengager lors de l'élection de Joseph Ratzinger. "J'avais fait un premier engagement entre 2001 et 2003 avant de rentrer en Valais pour des raisons familiales. Je m'étais dit si Joseph Ratzinger est élu pape, je retourne à Rome", se souvient Cyrille Fauchère. Le Bramoisien se rappelle un grand pape, simple et accessible et qui se déplaçait par ses propres moyens au contraire de Jean-Paul II, qui était assisté dans tous ses gestes.

"Benoît XVI m'a salué et m'a remercié pour mon engagement en français."

Cyrille Fauchère, ancien garde suisse

A plusieurs reprises, Cyrille Fauchère a accompagné Benoît XVI lors de ses déplacements dans la résidence pontificale d'été à Castel Gandolfo. "Ce sont des moments privilégiés parce que bien souvent le palais apostolique resté fermé. Il y avait ainsi que le pape, les domestiques et la Garde suisse," explique l'actuel politicien UDC. Cyrille Fauchère a même pu converser avec Benoît XVI à Castel Gandolfo. "Je lui ai proposé d'aller se promener dans un jardin à l'Est du palais. Il m'a répondu : excellente idée, merci beaucoup et belle journée." Depuis cette rencontre fortuite, le pape émérite allemand s'est rappelé de la langue maternelle de Cyrille Fauchère. "Au moment de mon audience de départ, Benoît XVI m'a salué et m'a remercié pour mon engagement en français. J'avais été touché."

Visite en Valais

Durant sa mission à la tête de l'Eglise, Benoît XVI est venu à une occasion en Valais. Lors de vacances dans la vallée d'Aoste, en juillet 2007, il s'était alors rendu à l'hospice du Grand-St-Bernard. L'actuel évêque du Diocèse de Sion Jean-Marie Lovey était au Grand-St-Bernard. Il n'en était pas (encore) le prévôt mais se souvient très bien de cette rencontre. Il garde le souvenir d'un homme "simple, d'une intelligence et d'une clarté de pensée assez remarquable". Benoît XVI restera, selon lui, comme un grand pape dans l'histoire de l'Eglise catholique.