L'anglais ne sera plus imposé aux pilotes amateurs pour communiquer
Espace aérien: les pilotes amateurs ne seront plus contraints d'utiliser l'anglais pour leurs communications radiotéléphoniques. C'est l'aboutissement d'un véritable bras de fer entre le Conseil fédéral et les régions, dont la ville de Sion.
Les pilotes amateurs sont à nouveau autorisés à communiquer en français, en italien ou en allemand. Le Conseil fédéral est revenu sur sa décision d’imposer l’anglais comme langue unique pour les communications radiotéléphoniques. Il a approuvé ce mercredi une révision partielle de la loi sur l’aviation. Et cette révision inclut l’autorisation d’utiliser les autres langues nationales.
Signal d'alarme des pilotes
Ce n’était pourtant pas gagné au départ. «C'est une longue histoire qui commence en 2019», se souvient le conseiller national valaisan Benjamin Roduit, qui a défendu cette idée à Berne. «Les différents clubs aéronautiques avaient alors reçu une directive selon laquelle l'anglais était obligatoire pour voler.»
Très rapidement, les différents parlementaires valaisans avaient reçu un signal d'alarme de la part de l'aéroclub de Sion, du Groupe de vol à moteur et de la commune de Sion, qui leur demandaient d'agir. «Nous sommes donc intervenus et avons discuté avec Matthias Jauslin, le président d'Aerosuisse, l'association suisse de l'aéronautique. A partir de là, notre combat a débuté. Il trouve aujourd'hui son aboutissement», se réjouit Benjamin Roduit.
«Notre combat trouve aujourd'hui son aboutissement.»Benjamin Roduit, conseiller national
Soulagement pour les pilotes
C’est un soulagement également du côté des pilotes amateurs, qui étaient monté aux barricades, avançant qu’ils ne maîtrisaient pas tous l’anglais. «Cent cinquante pilotes sont cloués au sol en Valais par la nouvelle réglementation», avait avancé Benjamin Roduit au Conseil national en 2019. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga avait répondu qu'il n'était pas compliqué d'apprendre 50 mots d'anglais. «Cela montrait l'enjeu de la Confédération et de Zurich, qui semblaient dire à une région périphérique de faire un effort et de prendre acte de leurs décisions. Eh bien, finalement il n'en a pas été ainsi», conclut Benjamin Roduit.
Les pilotes amateurs ne seront donc plus contraints d’utiliser l’anglais pour leurs communications radiotéléphoniques, à partir du 1er mai 2022.