Nouveaux présidents de commune 11/20 : rencontre avec Patricia Bruchez, présidente de Trient
Chaque semaine, Rhône FM tire le portrait des nouveaux présidents de commune de la législature. Engagée de longue date dans la politique communale, Patricia Bruchez est devenue présidente de Trient en janvier 2025. Une fonction qu’elle aborde avec dévotion envers son village d'enfance.

C’est une histoire d’ancrage et de cœur. Originaire de Trient, Patricia Bruchez n’a quitté son village que brièvement pour s’installer à Martigny-Combe, avant de revenir y poser ses valises en famille. Depuis le 1er janvier, elle est la nouvelle présidente de cette petite commune de 170 habitants, après avoir été élue tacitement.
Il faut dire que Patricia Bruchez connaît bien les rouages communaux pour avoir siégé à l’exécutif déjà en 2001, entamant aujourd’hui sa cinquième législature.
Elle fait ainsi partie des vingt nouveaux édiles de cette législature que compte le Valais romand et que Rhône FM vous propose chaque semaine de rencontrer dans ses journaux. Au menu : portrait, parcours, ambitions. Avec une règle commune : c’est l’invité qui choisit le lieu de l’entretien.
La pluie joue les trouble-fête
Pas de chance, la pluie martèle la région le jour du rendez-vous. Patricia Bruchez nous conduit quelques minutes sur le sentier du bisse, au col de la Forclaz, jusqu'à la passerelle. Juste le temps d'une photo, avant d'aller se réfugier dans la salle du conseil communal en contrebas. "C'était surtout pour la vue que j'avais opté pour ce lieu", glisse-t-elle. "On y voit bien le village depuis là".
Au-delà du panorama, la nouvelle présidente revendique aussi un grand attachement à la nature. "Tous les lieux qui me sont venus en tête sont en extérieur, certains plutôt hauts en altitude."
Une politique de proximité sans étiquette
La politique, Patricia Bruchez y a baigné assez tôt par le biais de son papa, vice-président de Trient et député suppléant en son temps. "J'ai vécu la politique de manière très positive, ce n'était pas quelqu'un d'extrême ou de radical dans ses idées."
La suite a été écrite de fil en aiguille. Mais c'est presque immédiatement que Patricia Bruchez a revendiqué une approche pragmatique de l’engagement communal. "Même si chacun a ses opinions, mon idée, c'est de travailler pour la commune, pas pour un parti", explique-t-elle. Cette philosophie s'est imposée dès ses premiers pas au Conseil communal, avec une liste d’entente.
Garder le tissu social vivant
Son investissement vise avant tout à maintenir une qualité de vie à Trient, où la taille modeste du village ne rend pas l’animation publique évidente. "On veut garder une école vivante, une bibliothèque accueillante, et entretenir ce lien social précieux", souligne-t-elle.
Avec des classes partagées entre Trient et Finhaut et des services de proximité comme la bibliothèque devenue salon de thé hebdomadaire, Patricia Bruchez veut continuer à "créer les conditions pour que les gens aient envie de rester". Car dans un petit village, la venue ou le départ d’une seule famille peut déjà changer la donne.
Dans ce contexte, la rénovation en cours de l’ancien hôtel du Glacier est particulièrement attendue. Elle devrait offrir plusieurs appartements, pensés aussi bien pour de courts séjours que pour des familles à la recherche d’un ancrage durable.
La délicate gestion du territoire
Autre dossier brûlant : l'aménagement du territoire. Trient a dû dézoner près de la moitié de sa zone à bâtir, un processus difficile à porter dans une commune où tout le monde connaît les propriétaires. "On sait à qui appartiennent les parcelles. Prendre des décisions d’équilibre, en expliquant et en justifiant chaque choix, c’est lourd, mais nécessaire", confie la présidente.
Notre interview avec Patricia Bruchez, à écouter ci-dessous: