Pourquoi le Valaisan Christophe Roessli s'est-il associé à Chris McSorley ?
Ancien vice-président du BBC Monthey, Christophe Roessli s'est embarqué dans un projet sportif et immobilier d'un autre ordre avec Chris McSorley. Les deux hommes, à la tête de « Sierre-Valais Sport SA », sont en première ligne pour la construction de la nouvelle patinoire. Interview.

Le projet de nouvelle patinoire a été présenté ce mardi. Les détails sont à découvrir ici.
Christophe Roessli, médiatiquement on vous connaissait surtout comme vice-président du BBC Monthey. Comment avez-vous rencontré Chris McSorley ?
Nous nous sommes rencontrés il y a de nombreuses années grâce à un ami, Jean-Philippe Borgeaud de Champéry (ndlr: entrepreneur et conseiller municipal). Le Genève-Servette Hockey Club avait effectué des camps d’entraînement au Palladium. Je me suis retrouvé avec Chris McSorley et nous avons partagé un verre. Le feeling a été immédiat.
Depuis cette rencontre, vous avez créé une société « Sierre-Valais Sport SA ». Comment est né ce partenariat ?
Après une première rencontre avec Chris McSorley nous nous sommes perdus de vue. C’est un autre ami commun, qui m’a reparlé de lui en raison de son intérêt pour le Valais et pour la ville de Sierre.
Quels sont vos points de convergence avec l’ancien coach emblématique du GSHC ?
On se retrouve sur plein de choses. Dans le sport, il y a des valeurs communes : la discipline, l’honneur, le sens de la défaite, de la victoire et de l’effort. Rien n’arrive gratuitement. Et dans le sport, il y a n’a pas que le résultat. Il y a toutes ces choses qui se font en coulisses et qui ne se voient jamais, l’entraînement et le backoffice. En somme c’est la camaraderie et les valeurs humaines.
« Chris McSorley est un passionné et un showman. C’est très agréable de travailler avec lui. » Christophe Roessli
On connait Chris McSorley, l’entraîneur plutôt bouillant. Comment est-il en tant qu’entrepreneur ?
C’est un passionné et un showman. On connaît ses coups de gueule mais il sait aussi aller remercier les arbitres à la fin d’une rencontre. Il a certaines valeurs. Des valeurs que je partage. Il sait ce qu’il se veut et c’est très agréable de travailler avec lui. Nous avons la même envie de créer et de faire vivre des émotions. L’envie aussi de permettre aux jeunes de se développer à travers le sport et de les faire rêver.
Votre passage comme dirigeant dans le monde du sport, au BBC Monthey, ne vous a pas refroidi ?
Pas du tout. Ce qui s’est passé à Monthey s’est passé à Monthey. Je ne vais pas y revenir. Nous avons vécu une saison extraordinaire et également des périodes plus compliquées. Si c’était à refaire, je recommencerai sans hésiter. L’idée, c’est toujours de développer quelque chose pour les jeunes, pour que la jeunesse puisse s’exprimer, se dépenser. Dans un monde de plus en plus virtuel, je pense que l’effort physique apporte une culture et une discipline de vie.
« Avec la commune nous avons scellé les bases de notre mariage. La prochaine étape c’est de présenter le projet à la population. » Christophe Roessli
Revenons à Chris McSorley et à votre société. Quels ont été ses apports, ses idées ?
C’est clair que lui, il se projette déjà. Il pense au club et à comment le faire monter en National League. Il est à fond. L’étape franchie aujourd’hui est géniale mais c’est la fin du début, les fondations du projet. Avec la commune nous avons scellé les bases de notre mariage. La prochaine étape c’est de présenter le projet aux autres politiciens et à la population.
Pourquoi Sierre et pourquoi ce projet en particulier ?
Je ne vais peut-être pas m’attirer l’amitié de Viège, de Martigny ou du Chablais mais pour moi il y a une âme de hockey à Sierre, un club qui a fêté ses 90 ans. Un club qui a été rebâti par Alain Bonnet et son équipe. On voit la ferveur des supporters dans une patinoire vétuste, on peut bien imaginer ce que ça donnerait dans un cadre plus approprié. Ensuite, il suffit de regarder la carte de la Suisse pour voir qu’il y a un trou en Valais en ce qui concerne le hockey en National League.
En revanche, si le projet était centré sur une simple patinoire, sans le quartier autour, vous ne vous seriez pas engagé ?
Non, parce qu’une patinoire seule sans rien autour, c’est du gâchis. On doit construire autre chose. Et pour que ce soit vivant, il faut une intégration avec des lieux de vie et de culture. Il n’y a pas que le sport. On doit mêler tout cela.
« Il s’agit de pérenniser le HC Sierre et de réussir à impliquer ses dirigeants dans le projet. » Christophe Roessli
Donc selon vous, quel projet aurait le plus de chances au moment d’une votation populaire : une simple patinoire ou tout un quartier ?
Le quartier complet a un sens. Une patinoire en périphérie n’en aurait pas. En Suisse, on doit utiliser le territoire à bon escient. L’enceinte sportive est un outil formidable sur le plan social et pédagogique qui doit être intégrée à un tout. On doit faire vivre le lieu tous les jours.
Quelles ont été les réticences de la commune à ce stade ?
Nous avons d’abord dû convaincre les autorités de notre capacité à délivrer le projet que nous avons présenté. L’autre aspect, c’était d’expliquer le pourquoi de tout le projet avec ce que cela implique pour le tourisme et pour le tissu local de toute une région. Quand c’est bien expliqué, les appréhensions tombent. Les autorités ont dû s’impliquer pour comprendre et désormais elles sont acquises à la cause.
Et le HC Sierre dans tout ça ?
C’est évident que les dirigeants qui ont rebâti le club n’ont pas envie de voir leur travail disparaître. Nous avons envie de nous associer avec eux. Il s’agit de pérenniser le HC Sierre et de réussir à impliquer ses dirigeants dans le projet.
« On va investir plus d’un million de francs dans des études pour démontrer la faisabilité du projet. » Christophe Roessli
C’est donc la fin du début selon vos termes. Quels sont les risques et qu’est-ce qui pourrait faire capoter le projet ?
Le financement est assuré. Les accords avec la commune sont finalisés. Il nous reste à diffuser l’information. Nous avons travaillé silencieusement pendant plus de deux ans. C’était assumé. On ne voulait parler que lorsqu’il y avait quelque chose à dire. C’est maintenant. La prochaine grosse échéance, c’est de partager et d’expliquer le projet pour que les gens se l’approprient. Cela passe par les citoyens et par le Conseil général de la ville de Sierre. C’est une étape indispensable. À nous d’être bons. On va d’ailleurs investir, à nos risques, plus d’un million de francs dans des études pour démontrer la faisabilité du projet.
En 2027, est-ce qu’il y aura une nouvelle patinoire à Sierre ?
Pour moi c’est oui, absolument. Sinon je ne serais pas là et je serais fou de dépenser autant d’argent dans un projet auquel je ne croirais pas.
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