Le Valais terre de cinéma: le premier film soutenu par le canton est en plein tournage
Le Valais, terre de cinéma : l’ambition se concrétise. Le canton accueille actuellement un tournage d’envergure. Le long-métrage "Laissez-moi" est le premier à bénéficier du soutien de la Valais Film Commission, qui veut développer l’industrie du 7ème art à domicile.
Le Valais qui devient terre de cinéma : l’ambition se concrétise. Un tournage d’envergure se déroule dans la région chablaisienne depuis 2 semaines. Le film « Laissez-moi », une production franco-suisse-belge, sera le premier à bénéficier du soutien de la Valais Film Commission.
Pour rappel, cette structure, lancée officiellement au festival de Locarno, ambitionne de développer l’industrie cinématographique, en attirant des productions internationales.
"J'ai toujours imaginé mon film avec un décors de montagne."Maxime Rappaz, réalisateur
"Laissez-moi" raconte la relation de dépendance d'une mère, jouée par l'actrice française et césarisée Jeanne Balibar, et de son fils en situation de handicap, interprété par Pierre-Antoine Dubey. Les personnages se donnent la réplique dans des décors entre le Chablais et le barrage de la Grande Dixence.
Ce lundi, le tournage a pris ses quartiers à St-Maurice. La rue de la gare est bouclée à la circulation depuis des heures. Entre réalisateur, techniciens, maquilleurs, figurants, ils sont une quarantaine à s'activer, sous la baguette de Maxime Rappaz. Le cinéaste suisse signe là sont premier long métrage. "Pour l'instant, ça se passe très bien, on a de la chance avec la météo", sourit le réalisateur. "L'intrigue se déroule en 1997, ce qui ajoute un challenge pour éviter les anachronismes." Maxime Rappaz révèle d'ailleurs que c'est pour cette raison que l'équipe a choisi de s'implanter entre autres dans la cité octodurienne. "Le bâtiment de la gare est très conservé." Restait ensuite à garnir le site avec des accessoires adéquats: voitures et bus d'époque, costumes etc. "On a une personne sur le tournage dont le travail est spécifiquement dédié à ça", indique le cinéaste.
"Les décors sont somptueux"
Ce lundi-là, entre l’avenue et la station de bus, Jeanne Balibar et Pierre-Antoine Dubey recommencent pour la énième fois la scène. C'est une première en Valais pour l'actrice française, qui a été démarchée à Paris pour participer au film. "C'est toujours un pari quand il s'agit du premier film d'un réalisateur", admet-elle. "Mais je n'ai pas eu d'hésitation. Le scénario m'a beaucoup plu, l'équipe est très compétente et les décors sont tous plus somptueux les uns que les autres."
Le premier tournage d'une longue série
La production, estimée à 3 millions de francs, devrait donc être la première à bénéficier du soutien financier de la Valais Films Commission. Tristan Albrecht, avec sa casquette de Films commissionner, est d’ailleurs présent ce jour-là et suit le tournage des scènes à distance. "Forcément, on se tient près en cas de besoin pour les urgences", indique-t-il. "Et on participe déjà à la promotion du film, avant même sa sortie."
Tristan Albrecht espère qu’il s’agira du premier projet d’une longue série. Outre ce tournage, un court-métrage français est prévu en septembre entre le Lötschental et le Val d'Hérens, et le nouveau film d'animation de Claude Barras suivra dès janvier 2023. "On est en bonne voie pour créer et développer de l'emploi dans l'industrie cinématographique à domicile." Une vision de l'avenir qui plait aussi au réalisateur Maxime Rappaz. "Si on me donne un pied à terre à Paris, je ne dirai pas non", admet-il. "Mais je me vois encore réaliser beaucoup de choses ici en Valais."