Les fait se sont déroulés en mai dernier. Un détenu de 55 ans, incarcéré à la prison de Crêtelongue (située sur la commune de Sierre) décide de s'évader pour quelques heures, histoire de dénoncer son maintien en prison qu'il juge abusif.
L'homme est en détention depuis 5 ans, reconnu coupable d'avoir mis le feu à une voiture sur le parking du ministère public valaisan en décembre 2016. Il avait été condamné à 21 mois de prison. Selon la justice, le prévenu souffre d'une psychose paranoïaque qui nécessite un traitement psychiatrique. C'est la raison pour laquelle il est toujours en détention.
Le prisonnier est détenu à la prison de Crêtelongue. Crêtelongue, un établissement de basse sécurité, les détenus ont la possibilité de travailler en extérieur. L'homme décide de se cacher dans une grande caisse à pommes (un palox) située non loin de la prison. Il y restera 52 heures avant d'être récupéré.
Selon son avocat Stéphane Riand, cette évasion suscite une forte mobilisation des autorités : des chiens, des drones et deux hélicoptères. Le procureur général Nicolas Dubuis lui-même aurait fait l'objet d'une protection policière à son domicile. Bref, un branle-bas de combat qui aurait coûté 168'000 francs au contribuable, peut-on lire sur le site de l'avocat sédunois dans un article publié jeudi dernier, le 3 février. Cette histoire est reprise dans la foulée par le un grand média suisse le mercredi 9 février.
Et forcément, ça fait réagir. A tel point qu'aujourd'hui, la Police cantonale estime devoir prendre la parole. Elle choisit Rhône FM pour apporter un correctif.
"Les faits rapportés ne correspondent pas à la réalité", explique la porte-parole Cynthia Zermatten. La police cantonale ne se prononce pas sur l'évasion à proprement parler, mais sur les moyens mis en oeuvre pour retrouver le fugitif. Elle dément les sommes avancées. "Quand la police est appelée pour une évasion, des dispositifs standardisés sont mis en place, en fonction de la personne concernée, de l'événement, ou encore de l'établissement pénitentiaire. Dans ce cas précis, il n'y a pas eu de drones ni d'hélicoptères. Quant aux chiens, ils font partie de la police cantonale, ils font partie du dispositif classique".
Pour être clair, la somme de 168'000 francs est fausse, assurent les autorités cantonales. De plus, le procureur général n'a pas été placé sous surveillance policière.
"Le détenu a voulu organiser une petite fête pour célébrer ses 40'000 heures de détention arbitraire" Stéphane Riand, avocat de l'évadé
Contacté, l'avocat du détenu Stéphane Riand réagit. "Le détenu a voulu organiser une petite fête pour célébrer ses 40'000 heures de détention arbitraire. Il s'est inspiré des Daltons puisqu'il était considéré comme dangereux. Et je constate, ce faisant, qu'il a démontré son absence de dangerosité."
Concernant le démenti de la police cantonale à propos des moyens engagés, Stéphane Riand rétorque : "Je prends acte que la police n'a eu besoin ni d'hélicoptère, ni de drone. C'est probablement le signe que cet homme n'est finalement pas si dangereux." Ci-dessous, écoutez notre sujet :