Un 25ème titre pour Marielle Giroud : « J’espère en avoir deux de plus d’ici la fin de la saison »

Hugo Da Custodia
Journaliste RP

Marielle Giroud et Elfic Fribourg ont remporté la Coupe de la Ligue féminine (SBL Cup) aux dépens d’Hélios dimanche dernier. La joueuse valaisanne a ainsi soulevé le 25ème trophée de sa carrière. Elle nous a accordé une interview ce lundi.

Marielle Giroud, au lendemain de cette victoire, que pouvez-vous nous dire ce match remporté 88-70 contre Hélios ?
Hélios a bien joué le coup en première mi-temps, notamment en attaque. Ensuite, lors du troisième quart, elles se sont effondrées. On a pu prendre de l’avance et marquer des points faciles. À la fin, le résultat est ce qu’il est mais Hélios n’a pas démérité.

Ça s’est joué à l’expérience ? La vôtre notamment ?
Oui, l’expérience et le fait qu’on dispose d’une équipe relativement complète. Nous avons aussi dominé au rebond ce qui nous a offert pas mal de deuxièmes chances de marquer. Voilà les points clés de ce match.

« Ce premier trophée nous montre la voie à suivre. On espère continuer sur cette lancée. » Marielle Giroud

En juin 2021 vous n’aviez pas encore confirmé la suite de votre entente avec Elfic. Vous revoilà en janvier 2022 avec un titre supplémentaire. Que pouvez-vous nous dire sur cette période et la saison en cours ?
Les derniers mois ont été assez bons. Pendant la première moitié de saison, nous étions concentrées sur l’EuroCup, avec une campagne plutôt réussie. C’est désormais terminé donc on peut se concentrer sur les compétitions en Suisse. Ce premier trophée nous montre la voie à suivre. On espère continuer sur cette lancée.

En EuroCup vous rencontrez des adversaires d’un autre calibre. Est-ce que vous aimeriez avoir une concurrence aussi forte dans le championnat suisse ?
En EuroCup on se retrouve parfois dans le rôle du Petit Poucet. C’est clairement un niveau au-dessus. Mais en Suisse nous avons tout de même de vrais adversaires. Je dirais que les équipes du Top 4 sont plutôt bonnes. Le problème c’est le creu entre ces formations et les autres. J’espère que les futures générations augmenteront le niveau global du championnat féminin.

« Je ne regarde pas le nombre de titres mais je prends chaque compétition pour gagner. » Marielle Giroud

Concurrence ou pas, Elfic collectionne les titres en Suisse. Et pour vous c’est un 25ème trophée. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
Ça veut surtout dire que ça fait trop longtemps que je joue au basket (rires)… Plus sérieusement, j’ai une carrière relativement remplie. J’ai la chance d’avoir toujours été très bien entourée et d’évoluer dans des équipes fortes. Je ne regarde pas le nombre de titres mais je prends chaque compétition pour gagner.

Qu’est-ce qui vous permet d’avoir encore la flamme ?
La passion ! J’adore le basket. J’ai toujours autant de plaisir à aller jouer avec mes copines le soir lors des entraînements, transpirer. Et aussi gagner des matches et des titres le week-end.

C’est aussi une affaire d’équilibre entre le basket et le reste… non ?
Oui, pour ma part c’est un jonglage permanent. Et c’est pareil pour beaucoup de joueuses suisses qui pratiquent le basket comme un hobby et qui ne sont pas rémunérées. Cela coûte beaucoup d’énergie mais c’est un équilibre qu’il faut trouver.

« Comme tout le monde j’ai parfois des journées difficiles au travail. Et des fois ça me soûle d’aller à l’entraînement. » Marielle Giroud

Chaque victoire, chaque trophée vous conforte dans vos choix de carrière ?
C’est vrai. Chaque bon moment me conforte dans mes choix. Cependant, tout n’est pas toujours facile. Comme tout le monde j’ai parfois des journées difficiles au travail. Et des fois ça me soûle d’aller à l’entraînement. Mais j’ai toujours autant de plaisir à retrouver l’équipe.

Un épisode douloureux
Il y a quelques mois, nos confrères de la Liberté révélaient des problèmes au sein d’Elfic Fribourg. L’entraîneur valaisan Romain Gaspoz avait été directement mis en cause pour des cas de harcèlement moral. Nous avons demandé à Marielle Giroud de revenir sur cette affaire.

Le basket féminin suisse, c’est une grande famille. Est-ce qu’on vous appelle tata Marielle déjà ?
Non ! (rires)… Pas encore. Ça viendra peut-être le jour de ma retraite.

Mais vous sentez que vous avez un rôle spécial au vu de votre expérience ?
C’est sûr que l’écart s’est creusé entre moi et les petites jeunes mais dans ma tête j’ai toujours 25 ans. Je n’ai pas l’impression d’être une vieille aux entraînements.

Beaucoup de jeunes joueuses quittent la Ligue A et même le basket parfois. Comment faire pour durer dans le basket de haut niveau ?
Il faut de la passion et de la persévérance. Je comprends que c’est difficile d’avoir quatre ou cinq entraînements par semaine et les matches du week-end. Ça laisse peu de place pour les loisirs. Cela ne fait pas de mal à certaines jeunes de retourner en Ligue B pour retrouver la flamme mais il faut qu’elles puissent revenir en Ligue A par la suite.

Bon, vous avez 25 titres à votre palmarès. Il vous en faut combien encore ?
Je ne sais pas ! En vrai j’en ai plus qu’assez mais je ne compte pas. Je veux juste jouer au basket et gagner des titres. J’espère bien finir cette saison avec deux de plus ! 

HDC
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