« Si la logique est respectée on devrait avoir les Championnats du monde » : Marius Robyr
Dernier jour de suspense pour Crans-Montana. Candidate à l’organisation des Mondiaux de ski alpin en 2027, la station saura ce mercredi si elle obtient ou non ce projet, porté entre autres par Marius Robyr. Interview.
Marius Robyr dans quel état d’esprit êtes-vous ? Fébrilité ou pleine confiance ?
Très honnêtement, je peux vous dire qu'on a fait le maximum pour, d'abord, présenter un dossier qui a été considéré comme excellent. Ensuite, nous l'avons défendu devant les experts de la FIS qui n'ont eu absolument aucune remarque. Et puis aujourd'hui, on attend le verdict. Il y a 18 personnes qui vont voter. Il y a quand même une certaine anxiété mais si la logique est respectée on devrait avoir les Championnats du monde.
Quel que soit le verdict, il y aura une forme de soulagement ?
Oui ! Ça fait tellement longtemps qu'on travaille là-dessus. Cela fait deux semaines que nous avons terminé le film qui devait être envoyé. On a fait tout ce qu’on devait.
Est-ce que vous vivez cela comme « l'initiative de la dernière chance » pour cette candidature de Crans-Montana ? En tout cas pour vous ?
Je pense que si on n'était pas retenu, très honnêtement, je me poserai un certain nombre de questions. Il faudrait aussi que les autorités politiques, les autorités cantonales, la Confédération et Swiss Ski se réunissent pour décider quoi faire en cas de refus. Ça, c'est un autre problème. Mais en ce qui me concerne, je pense que ce serait une très grande déception. Et cela voudrait dire que l'objectif que l'on s'est fixé n'a pas été atteint… vous savez je n’aime pas ne pas atteindre les objectifs.
« Un jour je me dirais peut-être, non de bleu, non de bleu, je me suis tellement battu, puis on ne les a pas. Mais on n’en est pas là. » Marius Robyr
Est-ce que vous avez déjà pensé au fait que personnellement vous ne verriez jamais ces Mondiaux ?
Ah non, je ne me suis pas posé cette question. Très honnêtement, j'attends d'abord le verdict. Après peut-être que je vais me dire non de bleu, non de bleu, je me suis tellement battu, puis on ne les a pas. Mais aujourd'hui on n’en est pas là, je suis vraiment à fond dans cette candidature pour 2027 et je ne pense pas à autre chose.
Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce qui est en jeu ? Parce qu’il y a les Mondiaux, le stade d'arrivée, un complexe un peu grand et éventuellement l'avenir des Coupes du monde à Crans-Montana. Comment est-ce qu’on échelonne ces différents degrés de priorité ?
Il est clair que si on a les Championnats du monde, la mise à l’enquête du stade d'arrivée doit se faire dans des brefs délais. Qu'on le veuille ou non, le stade d'arrivée doit être totalement remodelé. Il y a un concept qui a été élaboré, des plans qui ont été remis, donc on doit passer maintenant à la phase de mise à l’enquête publique et réaliser très rapidement ce projet du stade d'arrivée avec parking, avec tribunes, etc. Il faudra s'attendre peut-être à avoir des oppositions, c'est la raison pour laquelle il faut s'y prendre relativement tôt. Ça, c'est la première des choses. Tout le reste, on l’a quasiment sur la station de Crans-Montana. Donc, d'une fois que le stade est fait, on peut dire qu'on est prêt à recevoir les Championnats du monde.
« On sait pertinemment que, dans l'urne, à bulletins secrets, chacun vote comme il veut. » Marius Robyr
Il faut des Mondiaux pour avoir un stade, il faut un stade pour avoir des Mondiaux. Qu'est ce qui est prioritaire ?
Si on a les Mondiaux, c’est obligatoire qu’il se fasse. En revanche, je pense que si on n'a pas les championnats du monde, je ne suis pas certain que les communes et CMA vont de l’avant avec le stade d’arrivée. Peut-être que la commune va tout de même assainir la zone des Barzettes et faire quelque chose d’une moindre ampleur que ce qui est prévu.
« Nous avons rencontré les 18 personnes qui votent. Si on les croit, on devrait être élu sans problème. » Marius Robyr
Est-ce qu’un échec serait de nature à remettre en cause tout le travail fourni par vos équipes pour remettre Crans-Montana sur le devant de la scène ?
Non, je ne pense pas. Cette année encore on a organisé des épreuves de Coupe du monde qui étaient absolument géniales. On a dit que c'étaient les meilleures du circuit féminin, avec un public extraordinaire et très nombreux, une organisation parfaite. Je crois qu'il ne faut pas tout remettre en question. La pire des choses serait de mettre à la poubelle tout ce qui a été fait depuis 20 ans. Ce ne serait pas, à mon avis, une très bonne chose.
Qu’est-ce qui pourrait encore mal se passer ?
Vous savez, il y a 18 personnes qui votent. Moi, j'en ai rencontré beaucoup. Il y a d'autres membres du comité et de Swiss Ski qui en ont rencontré. Si on les croit, on devrait être élu sans problème. Mais aujourd'hui, on sait pertinemment que, dans l'urne, à bulletins secrets, chacun vote comme il veut. C'est donc très difficile de dire qu'est ce qui pourrait faire que Crans-Montana ne les obtiennent pas. Certainement aucun candidat ne sera retenu dès le premier tour. Les Nordiques, qui voteront certainement d’abord pour Narvik, pourraient ensuite reporter leurs voix. Et c’est comme ça qu’on avancera gentiment dans la pyramide jusqu’au résultat final.
« Pour nous la grande surprise c’était de ne plus pouvoir faire notre présentation sur place et de rencontrer les délégués. » Marius Robyr
Et de votre côté, patience ?
Patience oui. On a beaucoup travaillé jusqu'à ces derniers jours. Parce qu’au début, le congrès devait se tenir au Portugal avec des grandes délégations et comme ça se faisait d'habitude des stands du pays, des stands du Valais, raclette, etc. On avait tout planifié. Après, on nous a dit que ce n’était plus possible. Ensuite, la FIS avait envisagé de faire son congrès à Paris avant de choisir Milan. Pour nous la grande surprise c’était de ne plus pouvoir faire notre présentation sur place et de rencontrer les délégués. On a donc dû envoyer un film de 10 minutes sur la candidature de Crans-Montana, une semaine avant le verdict. La donne a donc changé. Les 18 votants décideront.
La désignation de Crans-Montana pour les Mondiaux de ski alpin en 2027 pourrait tomber ce mercredi… et avec elle le lancement de nouveaux projets très attendus sur le Haut-Plateau. Notamment le nouveau stade d’arrivée des Barzettes, devisé à 20 millions. Les précisions de Nicolas Féraud, président de la commune de Crans-Montana.