«Quand je vois l’engouement, je me dis qu’on doit se battre pour avoir ces Mondiaux»: Marius Robyr

Hugo Da Custodia
Journaliste RP

Marius Robyr nous confie ses ambitions et ses doutes pour l’avenir de Crans-Montana dans le Cirque Blanc. La place de la station valaisanne sur le circuit de Coupe du monde ne fait aucun doute. Reste à convaincre la FIS dans le dossier de la candidature pour les Mondiaux. Interview.

Marius Robyr, vous êtes le président du comité d’organisation des courses de Crans-Montana. Est-ce qu’on peut dire : mission accomplie ?
Effectivement. Je crois que l’année 2022 restera dans les annales de Crans-Montana. J’avais demandé à mes 550 collaborateurs d’essayer de chercher la perfection et je crois qu’on y est quasiment. Coup de chapeau aux bénévoles, au public incroyable et aux athlètes qui ont montré un spectacle hors norme.

« Au milieu de la piste il y a un monde fou, ça ressemble presque à Wengen. » Marius Robyr

Quelle est pour vous l’image du week-end ?
Il y en a tellement ! Mais je vais retenir la victoire de Priska Nufer. Elle avait envie de gagner ici et ça me fait plaisir pour elle.

Beaucoup de belles images, beaucoup de public. Est-ce que vous êtes content de cette affluence ?
Au milieu de la piste il y a un monde fou, ça ressemble presque à Wengen. Et dans l’arrivée on est au maximum des capacités avec environ 15'000 personnes chaque jour. On ne peut rien demander de mieux.

Michelle Gisin ou Federica Brignone ont eu des mots très sympas pour Crans-Montana. Est-ce que cela vous touche ?
Oui ça nous fait vraiment plaisir. Avec les Italiennes nous avons des atomes crochus très particuliers. Et Michelle Gisin est notre ambassadrice pour les Mondiaux 2027. C’est une perle. Que du bonheur.

« Nous avons rencontré des personnes influentes. J’espère qu’on aura marqué des points. » Marius Robyr

Les Mondiaux, on y revient toujours d’une manière ou d’une autre. Vous ne déviez pas de votre trajectoire ?
Surtout pas, c’est notre objectif prioritaire. Je peux vous dire que ce week-end nous avons rencontré des personnes influentes, des personnes qui vont voter lors de l’attribution des Mondiaux. J’espère qu’on aura marqué des points.

Urs Lehmann, président de Swiss Ski affirme que la candidature de Crans-Montana n’a aucun point négatif… mais que tout est politique. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
C’est un peu malheureux mais c’est comme ça. On a déjà vu ça lors d’autres votations. Nous faisons simplement le maximum pour que le Valais et la Suisse puissent vivre de nouveau un grand évènement comme on a vu en 1987. Quand je vois l’engouement et la jeunesse sur ces deux jours, je me dis qu’on doit se battre pour avoir ces Mondiaux.

« On sait que les votations peuvent mal tourner. On l’a vu avec les JO 2006. » Marius Robyr

On a l’impression que vous marchez sur un fil. Vous vous efforcez de respecter le processus sans la garantie d’être récompensé ?
Quand il y a plusieurs candidatures personne ne peut être sûr de l’obtenir. Si tous les gens, que nous avons rencontrés et qui nous ont touché la main, votent pour nous, nous serons choisis sans aucun problème. On sait aussi que les votations peuvent mal tourner. On l’a vu avec les JO 2006. Il faut faire avec mais nous allons continuer de travailler jusqu’au 26 mai.

Et après le 26 mai ? Est-ce que vous laisserez tomber en cas d’échec ?
Il faut voir. Je vais rencontrer les politiciens, le Canton, les communes et les remontées mécaniques. Il faudra analyser les deux variantes. Si on obtient les Mondiaux, il n’y aura rien n’à discuter, on avance. Variante deux, on se demandera ce qu’il faut faire. Parce qu’en 2029, les Américains vont peut-être venir dans la course. Et à chaque fois que nous sommes candidats, nous devons sortir 400'000 francs.

Est-ce que le soutien de vos partenaires est toujours aussi fort ?
Très honnêtement oui. Nous avons toujours obtenu ce que nous avions demandé au Canton, aux communes et à la Confédération. J’espère que ça continuera comme ça.

HDC
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