Les promesses des discours tenus durant la semaine n’ont pas été confirmées sur le terrain par le FC Sion. Alors que les Valaisans affirmaient avoir «bien travaillé durant les deux semaines de pause internationale pour être prêts à aborder la phase finale du championnat», le FC Saint-Gall les a renvoyé à leurs études. Devant 4'800 spectateurs venus braver le froid de Tourbillon ce samedi, le club sédunois a livré une nouvelle prestation très décevante. Score final: 3-0 pour les Brodeurs.
S’il a concédé son troisième revers de rang après ceux subis face à Lugano (déjà 3-0) et contre Servette (2-1) avant la trêve, le FC Sion le doit notamment à sa première mi-temps manquée. Alors que la pression – aussi connue qu’attendue – des Saint-Gallois se faisait sentir dès les premières secondes du match, les Valaisans n’ont que très peu tenté de choses – pour ne pas dire rien du tout – durant les 45 minutes initiales. Après avoir tant bien que mal résisté jusqu’à la 26ème, ils ont craqué une première fois sur un penalty transformé par Ruiz suite à une main de Stojilkovic. Un penalty qui a pu sembler sévère pour les Sédunois. «Je n’ai pas encore revu les images mais Filip nous a affirmé dans le vestiaire ne pas avoir touché le ballon du bras mais du dos», explique l’attaquant Giovanni Sio. «On a bien tenté de reprendre confiance en nous après cette réussite mais le 2-0 qui tombe juste après nous a fait mal.» À la demi-heure, Guillemenot permettaient en effet aux Brodeurs de faire le break en profitant au passage de l’apathie de la défense sédunoise.
«On a eu les opportunités de leur faire mal mais on n’est jamais parvenu à les concrétiser pour revenir dans le match.»Giovanni Sio
Menés de deux longueurs à la pause, les hommes de Paolo Tramezzani ont essayé de réagir au retour des vestiaires. Après quelques secondes en deuxième période, Stojilkovic voyait son essai être dévié sur le poteau par le portier adverse. Grgic d’une frappe lointaine détournée par Zigi (57ème) puis Ndoye dont la reprise à 5 mètres du but adverse s’envolait dans les tribunes de Tourbillon (58ème) manquaient à leur tour l’occasion de réduire la marque. Et comme en football, tout va très vite, Julian von Moos pouvait inscrire le 3-0 final quelques secondes seulement après le raté du Sénégalais. «On a eu les opportunités de leur faire mal mais on n’est jamais parvenu à les concrétiser pour revenir dans le match», résume amèrement Giovanni Sio.
Ce samedi à Tourbillon, le FC Saint-Gall a montré à quoi ressemblait une équipe en pleine confiance. Invaincus depuis le début de l’année 2022, les Brodeurs, au-delà d’une certaine réussite, ont surtout fait preuve d’une grande efficacité dans les zones clés du terrain. Tout le contraire d’un FC Sion qui semble tout mettre en œuvre pour se compliquer la vie, aussi bien dans ses différents matches que dans cette fin de saison dans sa globalité. «On se retrouve dans un dynamique où on se pose beaucoup de questions», poursuit le Franco-Ivoirien. «Je ne vise personne en particulier mais nous devons nous dire certaines vérités, entre nous les joueurs. C’est nous qui sommes sur le terrain donc ce n’est pas au staff de payer pour nos erreurs.»
«Le foot, c’est des émotions, de l’envie, de l’engagement, du sacrifice. C’est se donner à 100%. Tout ce que l’on ne fait plus depuis quelques temps.»Paolo Tramezzani
De retour sur le banc de touche après sa suspension, Paolo Tramezzani n’est donc pas parvenu à redresser la barre d’une équipe qui déjoue depuis quelques semaines. «Nous nous sommes peut-être retrouvés dans une zone trop confortable au classement et on n’a pas compris que l’on pouvait vivre un championnat différent, plus tranquille que les précédents», analyse le technicien italien. «J’ai de la peine à concevoir le fait qu’une équipe ne donne le meilleur d’elle-même qu’en étant au pied du mur, en étant désespérée. Pour moi, le foot, ce n’est pas une question de désespoir. Le foot, c’est des émotions, de l’envie, de l’engagement, du sacrifice. C’est se donner à 100%. Tout ce que l’on ne fait plus depuis quelques temps.»
Le président du FC Sion Christian Constantin n’a que très peu goûté à la prestation des siens ce samedi. La demi-heure était à peine franchie à Tourbillon, le deuxième but saint-gallois tout juste inscrit lorsqu’il a décidé de quitter le stade. «Je suis le premier responsable de la situation actuelle car c’est moi qui entraîne cette équipe», poursuit Paolo Tramezzani. «C’est moi qui la côtoie chaque jour. Elle fait ce que je lui demande donc oui, je me sens en discussion et c’est normal. Je dois comprendre le problème de cette équipe et le résoudre le plus vite possible.»
«Dans l’immédiat, tout ce que je sais, c’est que je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit.»Paolo Tramezzani
À huit matches du terme de la saison, le FC Sion compte huit points d’avance sur le barragiste Lucerne. Une marge qui pourrait se réduire à cinq unités si les Lucernois s’imposent dimanche face à Lugano. Une équipe tessinoise que les Sédunois retrouveront le week-end prochain au Cornaredo. «D’ici là, il faudra bien analyser la prestation de ce soir et travailler encore plus fort durant la semaine pour repartir de l’avant. Mais dans l’immédiat, tout ce que je sais, c’est que je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit», soupire encore Paolo Tramezzani.
Si malgré le score, le Gradin Nord a encouragé son équipe tout au long de la rencontre, un concert de sifflets a accompagné la sortie du terrain des joueurs sédunois. «Ils veulent nous voir charbonner, être combatifs, marquer des buts et on veut les voir continuer de nous soutenir. Cette soirée est frustrante pour eux comme pour nous. On espère les retrouver avec nous lors des prochains matches car ce n’est vraiment pas facile de se faire huer à la maison», conclut Giovanni Sio.
Prochain rendez-vous donc pour le FC Sion dimanche prochain au Cornaredo face à Lugano. Un match à suivre en direct sur Rhône FM.