Live Actualités Services
Rhône Fm
Podcasts Replays Rhône TV
Podcasts Replays Rhône TV
Publicité
Sports
Suisse Valais Sport Société Culture Tour de l'Espace Mont-Blanc
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !

Pablo Iglesias: «Un nouveau stade et un centre d'entraînement sont une nécessité pour le FC Sion»

Chargé de faire le lien entre le secteur formation et la première équipe, Pablo Iglesias a bouclé sa première année dans le costume de directeur du football du FC Sion. L’occasion de dresser un bilan intermédiaire, de parler du présent mais surtout, de l’avenir du club sédunois.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
02 août 2023, 06:00
Pablo Iglesias
Pablo Iglesias ©Keystone-ATS

Pablo Iglesias ne ménage pas ses efforts depuis son intronisation au poste spécialement créé pour lui de directeur du football du FC Sion en juin 2022. Tantôt sur les terrains, tantôt en séances, tantôt auprès du secteur formation, tantôt avec la première équipe, le Vaudois affirme «courir comme un lapin». Il a tout de même accepté de faire une pause dans son quotidien surchargé pour nous répondre. Interview.

Pablo Iglesias, quel bilan dressez-vous de vos 13 premiers mois en Valais?
Un bilan partagé. Comme je l’ai annoncé à mon arrivée, je souhaitais vivre une expérience au sein d’un club qui est différent de par sa structure et ses infrastructures. J’avais la volonté de voir le management effectué ici et j’ai été servi à ce niveau-là. D’un autre côté, une première année sert d’habitude à prendre ses marques, à découvrir un nouveau fonctionnement et, si possible, à donner quelques lignes directrices. Ici, la première année a été très intense…et parfois compliquée, il faut l’avouer.

Beaucoup disent avoir vécu plus de choses en peu de temps en Valais que durant tout le reste de leur parcours. Ce constat est-il également valable pour vous?
Je ne dirais pas que j’ai plus appris lors des treize derniers mois que durant les trente-cinq années précédentes mais ce n’est pas loin (rires). Plus sérieusement, si cette année a été si intense, c’est qu’elle m’a d’abord permis de faire de très belles rencontres. Celles de collaborateurs qui sont tous extrêmement concernés par leurs responsabilités au sein du club. Ce n’est pas anodin car je ne me souviens pas avoir trouvé un tel investissement ailleurs dans mes expériences précédentes. Elle a aussi été intense car j’ai immédiatement ressenti une très grande attente de la part des techniciens en place au sein de la formation. Une attente d’une méthode et d’une structure de travail commune. La donne est loin d’être évidente car nous n’avons pas de centre de formation. Chaque effectif ne s’entraîne pas au même endroit. Le constat à ce niveau est clair: nous sommes loin de répondre aux standards et aux exigences de l’élite nationale. Malgré ça, après quelques mois de partages, d’observations et de pratiques partagées, je pense pouvoir dire que l’on est sur la bonne voie et que désormais, on est lotis d’une philosophie et d’une méthodologie communes.

«L’équipe professionnelle est la moins bonne surprise de ma première année ici. Nous avons commis de grosses erreurs, tant dans le choix des hommes que dans leur gestion.» Pablo Iglesias

Vous n’avez jamais caché votre volonté de vous confronter au «management Constantin». Quelles ont été les bonnes et les moins bonnes surprises à ce niveau-là?
Les bonnes, ce sont surtout le nombre d’idées du président, sa faculté de pouvoir passer facilement d’un dossier à l’autre, d’être aujourd’hui engagé sur plusieurs terrains et pas seulement celui du football. Il est complètement investi sur ce nouveau projet qui doit servir à régler notre gros problème en matière d’infrastructures. Son aboutissement est une nécessité. Je n’ai pas peur de vous le dire: s’il venait à ne pas voir le jour, je ne vois pas comment le football professionnel pourra continuer à exister en Valais. Cette force de travail et cette vision à long terme m’impressionne chez Christian (ndlr: Constantin). Après, c’est clair que tout n’est pas parfait. L’équipe professionnelle, de par son rendement, est évidemment la moins bonne surprise de ma première année ici. Nous avons commis de grosses erreurs, tant dans le choix des hommes que dans leur gestion. J’espère qu’elles nous serviront de leçon. À nous, dirigeants comme collaborateurs, de prouver que l’on est capables d’apprendre d’une telle situation.

Vous faites évidemment référence à la relégation. Et si celle-ci avait simplement démontré les limites de ce fameux «management Constantin»?
Je ne suis pas totalement en accord avec cette vision de la chose. Dans le passé, j’ai vécu avec des directions bien plus éloignées de la réalité de leur club. Christian Constantin a été footballeur, il connaît les codes du vestiaire, il sent ce sport. L’expérience qu’il a du milieu, je ne l’ai retrouvée chez personne d’autre auparavant. Le tenir pour principal responsable de la relégation est une erreur. Là où je vous donne raison en revanche, c’est que d’un point de vue de l’organisation structurelle, le club doit gentiment changer de modèle. Mais tout cela passera aussi par un développement infrastructurel.

530445639_highres.jpg

Certains voient en cette relégation quelque chose de positif. L’occasion de repartir sur de nouvelles bases, en construisant quelque chose de sain…
Là aussi, je ne partage pas forcément ce point de vue. Lorsque je suis arrivé à Lausanne, la situation était identique. Je connais les difficultés de cette Challenge League. Je sais à quel point il est difficile de remonter. Prenez l’historique de ce championnat. À part Zurich il y a quelques années, personne ne l’a fait directement après être tombé. Économiquement, vivre une relégation n’est en aucun cas une bonne chose. Les recettes de la Challenge League n’ont rien à voir avec celle de l’échelon supérieur.

Mais le saut pour les jeunes joueurs est désormais moins grand entre l’effectif M21 et celui de la première équipe…
Écoutez, il y a une chose sur laquelle il faut être bien clair. Sion n’aura jamais onze Valaisans sur le terrain. Le constat est similaire pour les Genevois à Servette ou les Vaudois à Lausanne. Croire à ça serait utopiste et démontrerait que l’on ne connaît pas le football qui a par ailleurs beaucoup souffert de l’arrêt Bosman. Aujourd’hui, l’objectif d’un club professionnel est d’avoir entre trois et quatre joueurs issus du cru dans son équipe première. Mais ceux-ci ne doivent pas être promus «par défaut». Ils doivent l’être car ils ont les qualités pour le faire.

«Le retour de Didier Tholot est une vraie bénédiction pour le FC Sion.» Pablo Iglesias

Et car l’entraîneur de la première équipe le veut bien.
C’est certain et sur ce plan, l’arrivée de Didier Tholot correspond parfaitement à la politique que l’on souhaite mettre en place. Son retour est une vraie bénédiction pour le FC Sion, que ce soit d’un point de vue de ses compétences, de son expérience ou de sa connaissance des lieux et des personnalités qui composent ce club. Avec Christian et Barthélémy, nous nous sommes attelés à lui fournir non-seulement la meilleure équipe possible mais aussi et surtout un environnement et une atmosphère de travail le plus agréable et compétitif qu’il soit. Nous nous sommes attachés à lui fournir des collègues qu’il connaît et en qui il a confiance. Sous lui, il retrouve avec les M21 Stéphane Sarni qui a été son coéquipier et son joueur dans le passé. Avec les M19, on a Ugo Raczynski qu’il a côtoyé à Vevey et avec les M17, Christophe Moulin qui a été son entraîneur. Je le répète mais si un joueur monte d’un échelon, il le fera car des personnes qui entretiennent une confiance mutuelle les unes avec les autres l’en sentent capable.

Comprenez-vous qu’à la lecture des résultats des M21 l’an dernier, on puisse s’interroger sur les réels capacités de joueurs ayant terminé 10èmes de 1ère ligue à rejoindre l’équipe première?
Connaissez-vous une seule entreprise qui n’est dirigée que par des apprentis? Je ne pense pas. Au même titre que dans la vie active, on a une très jeune équipe de M21. J’ai moi-même choisi de prendre ce risque en intégrant pas moins de huit joueurs qui avaient encore l’âge de jouer en M18.  Ces jeunes se sont engagés dans un football d’adultes et dans un championnat qu’il ne faut surtout pas sous-estimer. Procéder ainsi m’a permis d’examiner le réel potentiel des jeunes valaisans. Aujourd’hui, je peux vous garantir que les deux tiers des joueurs qui composent ce groupe M21 pourraient être amené à intégrer la première équipe. La différence, c’est que si vous mettez un gamin au milieu de Dejan Sorgic, Reto Ziegler ou Numa Lavanchy, il pourra se focaliser sur sa propre performance. S’il commet une erreur, celle-ci sera couverte par un coéquipier d’expérience. Mettez ce même gamin en M21. Il ne peut alors pas s’occuper uniquement de sa prestation puisqu’il doit aussi se préoccuper du collectif. Ses responsabilités sont plus grandes, la pression aussi et c’est rarement le meilleur gage de qualité chez un jeune. Personnellement, je me contente de ce 10ème rang car le contenu proposé a fait que certains éléments ont été récompensés en participant à la préparation ou en intégrant pour de bon la première équipe.

Vous êtes d’avis qu’un jeune a besoin de coéquipiers d’expérience pour être meilleur. C’est pour cette raison que Kevin Fickentscher se retrouve intégré à l’effectif M21 du haut de ses 35 ans?
Pour Barthélémy, pour Christian et pour moi-même, il était inconcevable que Kevin quitte définitivement le club. Il a accepté cette proposition qu’on lui a fait de vivre une reconversion. Il aurait évidemment aimé finir autrement que sur une relégation et je le comprends. Désormais, il a deux ans devant lui durant lesquels il a la possibilité d’obtenir un diplôme de niveau 2 qui lui permettra d’ensuite se pencher sur le niveau 3 qui est requis pour être entraîneur des gardiens de la première équipe. Ce qu’il apporte aujourd’hui à ces jeunes joueurs est quelque chose d’assez important. J’invite à ce propos les plus pessimistes à aller voir jouer notre équipe réserve. Vous vous rendrez compte de l’impact qu’il a sur les autres. Et si ça peut rassurer les mauvaises langues, non, Kevin ne prendra pas la place d’un jeune en jouant tous les matches. Il le fera en alternance avec un portier prometteur (ndlr: Noah Godwin, 20 ans).

«Il ne manque pas dix terrains au Valais, il en manque le triple.»Pablo Iglesias

Vous avez déjà évoqué le projet avancé par Christian Constantin de construire un nouveau stade de 15'000 places et de bâtir un grand centre de formation comportant dix nouveaux terrains d’entraînement. Le besoin est à ce point important?
Honnêtement? Il ne manque pas dix terrains, il en manque le triple. Si l’on se fie à la démographie du canton, on se rend compte que dans les dix prochaines années, le Valais sera incapable de proposer à un enfant sur deux une structure, un terrain où pratiquer sa passion ne serait-ce que pour le plaisir. L’urgence est là. C’est gravissime mais tout le monde en est conscient, y compris les autorités. J’ai senti beaucoup d’écoute de la part de Frédéric Favre à chacune de nos discussions. Depuis que je suis là, je me suis aussi rendu compte que Tourbillon est beaucoup plus qu’un stade de foot. C’est un lieu de vie. C’est pour cette raison qu’il faut bien réfléchir sur l’avenir de ce club. Il y aurait énormément à faire avec une nouvelle enceinte nous permettant de travailler de manière optimale.

L’hypothèse de continuer à rénover Tourbillon plutôt que de construire quelque chose de neuf, vous n’y souscrivez pas?
Les exemples que j’ai en tête, à Saint-Gall, à Bâle, à Lucerne ou à YB notamment ne concernent pas des rénovations mais la naissance de nouveaux stades. Si l’on veut multiplier entre trois et sept fois nos recettes actuelles, je ne vois pas comment le faire en se contentant de rénovations. Rénover coûte même parfois beaucoup plus cher qu’investir sur quelque chose de neuf. Ce que l’on souhaite mettre sur place, on ne le fait ni pour Christian Constantin, ni pour Pablo Iglesias. On le fait pour les générations futures. Le but est de leur léguer quelque chose et de pérenniser le football professionnel en Valais.

Le FC Sion est peut-être le club phare du canton mais il n’est pas le seul garant d’un avenir footballistique au Valais. Des échanges existent-ils avec les autres clubs et l’Association Valaisanne de Football (AVF)?
Des discussions existent et même plus que ça. J’ai immédiatement senti le soutien de Martin Zurwerra, le nouveau président de l’AVF et de Blaise Pifaretti, son directeur technique qui est un vrai ami. Aujourd’hui plus que jamais, on marche main dans la main. J’en veux pour preuve l’équipe M15 du Team Valais qui fait désormais partie de la structure de l’Olympique des Alpes. En outre, tout ce qui concerne les jeunes en pré-formation est maintenant géré par Blaise, par Jean-Jacques Papilloud (ndlr: membre de la commission technique de l’AVF) et par Yves Débonnaire que nous avons engagé au club. On a bon espoir de faire un bon bout de chemin aux côtés de l’AVF qui est le représentant des 63 clubs du canton. Que ce soit au niveau technique, économique ou politique, on a besoin d’unité. La disposition du Valais ne nous laisse pas le choix que de travailler ainsi.

CM
Tags de l’article
Sports Valais

Les articles les plus lus

Martigny : téléphones portables et montres connectées bannis des écoles primaires

Face à une hausse d’incidents liés aux téléphones et montres connectées, les écoles primaires de Martigny et Vernayaz passent à l’action. Dès l’entrée dans la cour, tout appareil est désormais interdit afin de protéger le bien-être des élèves et renforcer le vivre-ensemble.
12.06.2025 - 09:48
Les entorses au règlement entraînent la confiscation immédiate de l’appareil
1

Une faillite évitée de justesse pour Altis : son directeur s’explique

Le distributeur d’énergie Altis a frôlé la banqueroute. Pour éviter le dépôt de bilan, son principal actionnaire, la commune de Val de Bagnes, a accepté de postposer un prêt de 2,5 millions de francs. Un nouveau conseil d’administration a été nommé pour reprendre la main.
13.06.2025 - 15:03
Altis Groupe SA, sauvé de la faillite grâce à l’intervention de la commune de Val de Bagnes.
2

Le vignoble valaisan lutte contre la flavescence dorée

La lutte contre la flavescence dorée s’intensifie en Valais. Depuis lundi et pendant deux semaines, certains vignobles infectés feront l’objet de traitements. Particularité de cette campagne : les opérations se dérouleront de nuit.
11.06.2025 - 07:49
Flavescence dorée
3

Insultes racistes en demi-finale de Coupe valaisanne : une maman porte plainte

Si la finale de la Coupe valaisanne opposant les juniors B du FC Fully au GS Val d’Hérens a fait les gros titres, la demi-finale disputée un mois plus tôt, face au FC Martigny-Sports cette fois, a elle aussi laissé des traces.
12.06.2025 - 08:22
Demi-finale de la Coupe valaisanne opposant les juniors B du GS Val d’Hérens au FC Martigny-Sports.
4
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !
Stitches - SHAWN MENDES
Stitches
SHAWN MENDES
rhône FM
Rhône Fm
NaN rhône FM
Stitches
SHAWN MENDES
©  Rhône FM 2023  •  DéveloppementPowered by iomedia