C’était jour de fête dimanche au Stade des Grangettes à Beuson. Et plutôt deux fois qu’une. Un an seulement après avoir grimpé de la 3ème à la 2ème ligue, le FC Printse-Nendaz a enchaîné en accédant à la 2ème ligue inter. Un final de rêve pour l’ancien professionnel Nicolas Marazzi qui - touché à la cheville - a décidé de mettre un point final à son parcours sur les terrains.
Trois jours plus tard, les émotions sont toujours bien présentes dans l’esprit du désormais ex-milieu de terrain. «C’était une journée exceptionnelle. Finir sa carrière sur une double promotion, c’est sensationnel.» Ce d’autant que tous les ingrédients étaient réunis pour vivre un moment mémorable devant un public venu en nombre (ndlr: plus d’un demi-millier de spectateurs). «J’ai l’impression que c’était écrit. Ça devait se passer comme ça», sourit-il. «Le scénario était incroyable. Que ce soit celui du championnat ou celui de ce dernier match. On rate un penalty, on touche trois fois les montants et on finit par passer l’épaule à la 89ème…»
«Comme tout néo-promu, l’objectif du début de saison était le maintien.»Nicolas Marazzi
Inscrit par le capitaine Samuel Balet, l’unique réussite de ce dernier match (ndlr: remporté face à Fully) a donc ouvert les portes de la 2ème ligue inter au club nendard. Une promotion soufflée grâce aux points fair-play à Saxon et décrochée au lendemain d’une balle de titre manquée par Collombey-Muraz face à Rarogne. «Comme tout néo-promu, l’objectif du début de saison était le maintien», affirme Nicolas Marazzi. «On a ensuite très vite senti que l’on pouvait embêter tout le monde. L’appétit venant en mangeant, on a commencé à croire à cette promotion à cinq, six matches de la fin.»
Une promotion historique pour Printse-Nendaz qui devient le premier club «de montagne» à accéder à la 5ème division. «S’y établir va maintenant être très compliqué. Surtout que l’on ne va pas révolutionner toute l’équipe. Il y aura certainement deux ou trois transferts pour remplacer ceux qui arrêtent mais le plus important sera de conserver l’état d’esprit, l’âme de ce club et de ces joueurs qui sont attachés au village et à la région.»
«Je m’estime chanceux d’avoir pu faire du foot mon métier.»Nicolas Marazzi
De son côté, Nicolas Marazzi ne sera donc plus sur les terrains pour vivre cette aventure de la 2ème ligue inter. À l’heure de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et d’analyser son parcours, un mot vient à l’esprit du néo-retraité: «Fou. Je m’estime chanceux d’avoir pu vivre tout ça. On dit souvent qu’il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. C’est vrai. J’ai eu le bonheur de faire du foot mon métier. Puis de vivre des émotions même en jouant dans les divisions amateurs. Ça a été le cas à Azzuri et ça l’a été durant ces six dernières années à Nendaz. Il y a quelques saisons, on se battait pour ne pas tomber en 4ème ligue et là, on se retrouve en 2ème ligue inter.»
En quinze ans de professionnalisme, Nicolas Marazzi a réalisé son rêve de vivre du ballon rond. Un rêve débuté à l’âge de 17 ans seulement par une première apparition en Ligue A sous les couleurs du FC Sion. «Je m’en souviens très bien. On jouait contre un tout bon GC. Il y avait de grands noms en face. J’étais encore un jeune adolescent un peu fébrile mais ce jour est gravé en moi pour toujours.»
«Ressortir un moment en particulier de ma carrière est difficile. J’ai vraiment pleins de souvenirs incroyables.»Nicolas Marazzi
Après Sion, Nicolas Marazzi a évolué durant quatre saisons à Yverdon puis pendant cinq ans à Lausanne. Avant donc de quitter le monde professionnel en s’engageant en 1ère ligue sous les couleurs d’Azzuri puis de retrouver les pelouses valaisannes avec Nendaz. «Ressortir un moment en particulier de ma carrière est difficile», reconnaît-il. «Hormis à Azzuri, j’ai vécu des promotions dans chacun de mes clubs. J’ai connu l’Europa League avec Lausanne alors qu’on était en Challenge League (ndlr: lors de la saison 2010-2011). J’ai vraiment pleins de souvenirs incroyables. Et encore une fois, finir comme ça à Nendaz, avec des coéquipiers qui sont devenus des potes, c’est fantastique.»
De l’élite du football suisse à la 3ème ligue, de la Coupe d’Europe aux sélections espoirs de l’équipe de Suisse, le Valaisan assure avoir toujours éprouvé le même plaisir au moment d’enfiler les crampons. «Au fond de moi, je suis resté ce petit garçon qui aime le foot plus que tout. Si je n’avais pas eu ce problème de cheville, je suis persuadé que j’aurais continué encore un moment.»
«Devenir entraîneur? Ce n’est pas mon envie à l’heure actuelle.»Nicolas Marazzi
S’il ne foulera plus les pelouses, Nicolas Marazzi ne tourne pas complètement le dos au monde du ballon rond. «J’ai trois garçons qui pratiquent tous ce sport donc j’ai déjà de nombreux matches à aller regarder. Et puis je ne vais pas abandonner Printse-Nendaz. On n’a pas encore défini concrètement quel serait mon rôle mais ce sera certainement celui d’entraîneur-assistant de la première équipe. Devenir coach principal? Ce n’est pas mon envie à l’heure actuelle. Mais si le manque d’adrénaline se fait trop ressentir, je pourrais changer d’avis.»