Michaël Perrier veut continuer à rêver avec le Stade Lausanne Ouchy
En football, le championnat de Challenge League reprend ses droits ce week-end. Parmi les équipes engagées, le Stade Lausanne Ouchy du Valaisan Michaël Perrier qui espère bien poursuivre sa très belle saison.
À l’heure de se lancer en 2021, après quinze matches sur trente-six, le Stade Lausanne Ouchy pointe à un étonnant deuxième rang du classement de Brack.ch Challenge League, deux points seulement derrière le leader et grand favori GC. «On est l’équipe-surprise de ce début de championnat, c’est vrai», reconnaît Michaël Perrier, milieu de terrain valaisan du club stadiste. «Mais il faut quand même préciser que l’on est très constants depuis l’entame de l’exercice.»
«On doit notre classement à la stabilité qui règne chez nous.»Michaël Perrier
Une constance qui apparaît clairement à la lecture du classement. Avec seulement deux revers, la formation lausannoise est celle qui a le moins perdu jusqu’à présent. Elle est aussi, avec seize buts encaissés, la meilleure défense de la ligue. «On doit tout cela à la stabilité qui règne chez nous», explique le Nendard. «On est resté un bon noyau de joueurs par rapport aux dernières saisons et il ne faut surtout pas oublier le travail de tous ceux qui sont passés par ce club ces dernières années. Je pense en premier lieu à notre ancien entraîneur Andrea Binotto qui a fait un énorme travail ici. Mais encore une fois, on n’a pas touché grand-chose, on a gardé un très bon équilibre et c’est ce qui fait la différence aujourd’hui. Je tiens également à relever le travail du staff en place depuis le début de cette saison. Celui-ci est particulièrement compétent et il a aussi joué un grand rôle dans nos résultats de l’automne.»
L’opportunité de s’emparer du fauteuil de leader dès la reprise
Deuxièmes du classement, les Vaudois ont l’occasion de voir encore plus haut dès l’entame de ce printemps. Ils sont en effet attendus vendredi sur la pelouse du Letzigrund pour un match au sommet face à GC au terme duquel, si victoire il y a, ils pourraient s’emparer du fauteuil de leader de Challenge League. «C’est une grande opportunité qui s’offre à nous», acquiesce Michaël Perrier. «Il faut toutefois relativiser et se réjouir avant tout de pouvoir disputer un tel match, dans un stade et sur une pelouse absolument magnifiques! Vous savez, beaucoup d’entre nous viennent de loin, la plupart évoluaient encore en Promotion League et même, en 1ère ligue il y a de cela deux ans. Se retrouver là, maintenant, c’est donc déjà quelque chose d’extraordinaire!»
«Au moment de rejoindre le SLO, je ne pensais pas que l’on se retrouverait là aujourd’hui. J’ai fait ce choix en pensant avant tout à mon après-carrière.»Michaël Perrier
Le Valaisan ne s’y trompe pas lorsqu’il évoque les parcours particuliers de bon nombre d’éléments de l’effectif lausannois. Lui-même avait fait un choix de carrière qui avait alors de quoi surprendre début 2019. Bien établi du côté d’Aarau, pensionnaire de Challenge League, il avait accepté de rejoindre le SLO qui militait pourtant toujours à l’échelon inférieur. «C’est vrai qu’à l’époque, c’était un pas de retrait que je faisais», sourit le principal intéressé. «Mais je ne suis pas le premier à avoir fait ce pas en arrière pour en faire deux en avant par la suite. Cela m’était même déjà arrivé à moi dans le passé. J’étais à Lugano, je suis redescendu en rejoignant Chiasso pour finir à Bellinzone et deux ans plus tard, je débarquais à Sion donc faire ce pas en arrière ne m’a pas fait peur. Et puis je dois bien vous avouer qu’au moment de rejoindre le SLO, je ne pensais pas que l’on se retrouverait là aujourd’hui. J’ai fait ce choix en pensant avant tout à mon après-carrière donc être dans cette situation maintenant, c’est juste exceptionnel. Comme tout le monde, je dois désormais me fixer des objectifs réalistes mais en tous cas, j’ai vraiment envie de continuer à rêver.»
«Je suis convaincu que tout ce que je reçois dans le foot deviendra un atout indéniable pour la suite de ma vie»Michaël Perrier
Continuer à rêver au sein d’une équipe dans laquelle il a tout de suite été bien intégré et où il a reçu la confiance de ses différents entraîneurs. D’Andrea Binotto à Meho Kodro aujourd’hui, en passant par l’intérimaire Stefano Maccoppi, tous se sont appuyés sur l’expérience du gaucher. «J’ai beaucoup appris de chacun d’eux puisque tous les trois avaient des idées de foot et des philosophies différentes. Vous savez, plus on vieillit plus on est attentif à ce que l’entraîneur essaie de transmettre. J’essaie donc d’absorber tout cela et je suis convaincu que tout ce que je reçois dans le foot deviendra un atout indéniable pour la suite de ma vie.»
Un rôle à jouer au sein du vestiaire
À 31 ans, Michaël Perrier sait aussi que de par son âge et son expérience, il a un rôle important à jouer au sein du vestiaire. «J’arrive dans une tranche d’âge où je fais partie des «vieux» de l’équipe. Mais ce que j’apprécie, c’est que les jeunes sont vraiment à l’écoute. Et même en général, tout le groupe est particulièrement humble, chacun de nous s’entraide et c’est ce qui nous pousse à faire de si bons résultats.»
«C’est le rôle, le devoir même d’un joueur de s’adapter aux volontés de son entraîneur.»Michaël Perrier
L’humilité dont parle le Nendard n’est pas qu’un mot mais bien une attitude dont il est le parfait exemple. Lui, le milieu de terrain de formation qui ne rechigne pas à occuper le poste de latéral gauche que lui a souvent conféré Meho Kodro durant l’automne. «C’est le rôle, le devoir même d’un joueur de s’adapter aux volontés de son entraîneur. Cela a en tous cas toujours été comme ça que je concevais les choses. Et puis ce poste de latéral, je l’avais déjà connu quelques fois à Lugano, Sion ou Aarau donc cela ne me pose absolument aucun problème. Je crois pouvoir dire que je suis quelqu’un d’assez polyvalent...»
En fin de contrat au terme de la saison
En fin de contrat avec le club désormais pensionnaire de la Pontaise, celui qui planifie déjà sa fin de carrière en suivant des études en physiothérapie à l'école de Loèche-les-Bains, espère bien sûr continuer à fouler les pelouses durant quelques années. «Mon but est de rester à Ouchy. Maintenant, il reste six mois avant la fin de la saison, il faut donc que je continue à être constant dans mes performances pour convaincre les dirigeants de m’offrir une prolongation de contrat.»
«L’instabilité est toujours présente quand tu es en fin de contrat, je l’ai déjà connu donc je sais qu’il faut batailler pour obtenir un nouveau bail.»Michaël Perrier
Et si la situation sanitaire actuelle met à mal la santé financière des clubs et pose des questions sur ce que à quoi ressembleront les futurs marchés des transferts, Michaël Perrier n’en ressent pas forcément une crainte particulière. «Je crois qu’on n’a pas le droit de se plaindre de la situation dans le monde du foot. On est bien moins touchés par les conséquences de cette pandémie que certains autres secteurs. L’instabilité est toujours présente quand tu es en fin de contrat, je l’ai déjà connu donc je sais qu’il faut batailler pour obtenir un nouveau bail.»
Et si un coup de fil en provenance de la Porte d’Octodure lui parvenait?
Qui dit Michaël Perrier en Valais dit forcément FC Sion. Un club dont il avait défendu les couleurs de 2013 à 2015, participant notamment au chef-d’œuvre de la treizième victoire en Coupe. Alors, si un coup de fil en provenance de la Porte d’Octodure parvenait sur son téléphone dans les prochains mois, comme réagirait-t-il? «Ce serait exceptionnel, c’est sûr! Rien que de me rappeler mes années au club, j’en ai les frissons. Vous savez, quand j’ai signé à Sion, c’est un rêve qui se réalisait pour moi, je ne me rendais pas compte de ce qui m’arrivait. L’aventure s’est terminée assez rapidement mais les souvenirs que j’en garde sont juste extraordinaires. Mais bon, en ce qui concerne un éventuel retour, je n’ai même pas envie d’y penser. J’ai 31 ans donc il y a peu de risques que ça arrive. Et à l’heure actuelle, je suis pleinement concentré sur le Stade Lausanne Ouchy, j’ai vraiment envie de tout donner pour que l’on puisse faire quelque chose d’important cette année!»
«Notre objectif n’est ni les barrages, ni la promotion directe.»Michaël Perrier
S’il ne veut pas entendre parler d’un éventuel retour à Tourbillon dans la peau d’un joueur du FC Sion, Michaël Perrier ne veut pas non plus évoquer la perspective d’une affiche entre le club de son cœur et sa formation actuelle en fin de saison. Et ce, même si celle-ci serait celle des barrages si les classements restaient identiques à ce qu’ils sont aujourd’hui. «Je le répète, notre objectif n’est ni les barrages, ni la promotion directe. Et si je pense au FC Sion, ils ne sont clairement pas à la place qui devrait être la leur au vu de leurs qualités. Ils ont des joueurs importants, de qualité qui sont tout à fait capables de sortir le grand jeu ce printemps et de leur permettre de s’en sortir haut la main.»