Iten se trouve dans la Vallée du Rift, au Kenya, à 350 km au nord-ouest de Nairobi. Un village perché à 2400 mètres d'altitude, mondialement connu pour ses centres d’entraînement de haut niveau, et devenu un mythe dans le monde du sport avec ses "coureurs des hauts plateaux". Iten malheureusement sous les feux des projecteurs suite à plusieurs décès tragiques d'athlètes.
Alex nous annonce d’emblée que l’ambiance est un peu chaude ces temps. Et rien à voir avec la météo locale ou les futures élections. Les gens sur place sont sous le choc : un nouveau meurtre a été commis il y a quelques jours. Il s’agit de l’athlète bahreïnie Damaris Muthee Mutua. Ce drame vient raviver le souvenir d’un autre assassinat perpétré en octobre dernier, celui de l’athlète Agnès Tirop, double médaille de bronze aux championnats du monde.
Alex nous dépeint une ambiance assez triste dans ce village de sportifs, où se mélangent alcool, sexe et disputes les soirs de fête après les entraînements. Il y a souvent de la jalousie entre athlètes… On le sent assez démuni face à cette situation.
Quoiqu’il en soit, il ne se sent pas en danger, il ne pense pas être une cible, les européens sont appréciés là-bas. Les locaux s’imaginent qu’il a beaucoup d’argent, alors il essaye d’aider au mieux, il reste poli, il va à ses entraînements et rentre chez lui tout en évitant les soirées qui peuvent déraper. S’il se dit en sécurité, il se réjouit toutefois de bientôt rentrer faire des compétitions en Europe.
Actuellement Alex se prépare pour le semi-marathon de Milan, qui aura lieu le 15 mai prochain. L’occasion de faire un crochet par le Valais et de passer à Rhône FM pour nous amener du thé kenyan et des bracelets. On se réjouit !
Après ses compétitions, il retournera s’entraîner au Kenya où il se sent vraiment bien. L’athlète qui a eu 32 ans le 15 mars dernier se sent au top de sa forme et n’a pas encore atteint ses limites. Même s’il sait qu’il ne fera pas de la course à pied toute sa vie, Alex profite du moment, il a amélioré ses records personnels dernièrement et il se réjouit de voir les progrès qu’il peut encore faire.
Et il a encore beaucoup de projets et de rêves en tête !
Avant d’arriver au Kenya pour ses entraînements de course à pied, Alex faisait du trail (de la course de montagne). Après son arrivée en Afrique, le changement a été assez difficile. Au Kenya, ce n'était pas la même foulée, pas le même esprit.
Pour l'exemple, quand il arrive à 6h du matin sur le terrain d’entraînement, il y a déjà 50 à 60 personnes qui l’attendent pour le regarder. L’ambiance est calme, détendue, souriante… Alex apprécie la simplicité de vie dans ce pays, pas de stress, on vit le moment présent, « Hakuna matata »…
« Une expérience que tout européen devrait vivre une fois dans sa vie », conclut-il avant de partir fouler ses 18km d’entraînement matinal.
MS