C’est un nom intimement lié à l’histoire de la lutte en Suisse. Dix lettres ancrées dans le livre d’or de cette discipline: Martinetti. Une véritable dynastie. Des succès à foison, de génération en génération. Raphaël, Etienne et Jimmy ont lancé le mouvement. Leurs fils respectifs, David, William, Lionel, Laurent et Grégory ont suivi. Au total, la famille cumule une soixantaine de titres nationaux et une pléthore de participations aux plus grands événements, des Européens aux Mondiaux en passant, évidemment, par les Jeux Olympiques.
«Mon grand frère a contribué à mon développement. Dès le début, je n’avais qu’une idée: être plus fort que lui.» Mathias Martinetti
Aujourd’hui, la descendance se met en place chez les Martinetti. Elle est personnifiée par Mathias, 19 ans, fils de David et petit-fils de Raphaël. «J’ai commencé la lutte à l’âge de 4 ans», relève le jeune martignerain. «J’ai d’abord croché car ce sport me permettait de me défouler. L’aspect technique est venu par après. Mon grand frère a contribué à mon développement. Dès le début, je n’avais qu’une idée: être plus fort que lui à l’entraînement.»
Engagé en catégorie U20, Mathias Martinetti estime que plusieurs qualités sont nécessaires afin de grimper les échelons de la lutte greco-romaine, une discipline qu’il juge pourtant «plus ouverte à tout le monde» que la lutte suisse, essentiellement réservée aux gros gabarits. «Nous devons être très polyvalents. Pour tenir les six minutes que dure combat, il faut allier technique, endurance et force. Pour être au point, nous divisons nos entraînements entre lutte, condition physique et musculation.»
«Ne pas disposer de beaucoup de temps libre n’est pas un problème. Je fais des choses qui me plaisent.» Mathias Martinetti
Le Valaisan ne cache pas non plus l’importance des plages de repos. Des plages qui se font pourtant rares dans le quotidien de cet étudiant au collège de Brigue. «Je m’entraîne deux fois par jour, matin et soir ou après-midi et soir en fonction de mes horaires de cours. J’ai la chance de disposer d’un planning allégé me permettant de concilier études et pratique sportive. Ne pas disposer de beaucoup de temps libre n’est pas un problème. Je fais des choses qui me plaisent.»
Cette année, Mathias Martinetti a eu l’occasion de disputer deux gros événements. Les championnats d’Europe disputés en juin à Saint-Jacques-de-Compostelle lors desquels il a terminé 12ème puis les Mondiaux organisés en août à Amman. «Cela ne s’est pas passé comme je l’espérais mais j’essaie malgré tout de ne retenir que le positif. J’ai encore une année à faire en catégorie U20 donc l’expérience emmagasinée sera un plus pour la suite. J’espère avoir la chance de prendre à nouveau part à ces deux événements l’an prochain et d’y obtenir de meilleurs résultats.»
«Mon rêve est de participer aux Jeux Olympiques. Je vise ceux de Los Angeles en 2028.» Mathias Martinetti
Avant de se tourner vers la saison 2024, le programme du Martignerain sera encore passablement chargé en cette fin d’année. Au programme: les compétitions par équipe. «Mon objectif est de conserver le titre de Ligue Nationale A décroché l’an dernier avec mon club de Willisau, proche de Lucerne. J’aimerais également terminer 1er de 1ère ligue avec le Team Valais au sein duquel je lutte aussi cette année.» Ambitieux pour ces prochains mois, Mathias Martinetti l’est aussi à plus long terme. «Mon principal objectif serait de décrocher une médaille aux Européens ou aux Mondiaux. Mon rêve est quant à lui de participer aux Jeux Olympiques. Je vise ceux de Los Angeles en 2028 mais si je ne parviens pas à être sélectionné, je donnerais tout pour 2032.»
Du haut de ses 19 ans, le Valaisan est donc prêt à assumer l’héritage de la dynastie Martinetti. «Porter ce nom n’est pas une pression qui pèse sur mes épaules. C’est plutôt une motivation. Je n’ai qu’une envie: le porter haut sur la scène internationale et rendre fière ma famille. J’espère contribuer à mon tour à la renommée des Martinetti dans le monde de la lutte…et que d’autres générations suivent après moi!»