Depuis qu’il a rejoint le FC Sion l’été dernier, Marquinhos Cipriano a été aligné à 26 reprises en 28 matches, dont 24 en tant que titulaire. Les deux seules fois où il n’est pas apparu sur le terrain, il était suspendu suite au carton rouge reçu face à Zurich. Le latéral brésilien, prêté par le Shakhtar Donetsk, se sent bien en Valais. Et il compte bien y rester. Interview.
Marquinhos Cipriano, vous avez disputé 26 matches de championnat sur les 28 possibles. Quel regard est-ce que vous portez sur la saison en cours?
C’est une saison très importante pour moi, très spéciale. Sion m’a donné la chance d’être ici et d’avoir du temps de jeu. J’ai réussi à faire quelques bons matches. D’autres moins aboutis, comme toute l’équipe. On sort d’une victoire et on aimerait enchaîner pour bien terminer la saison.
C’est un élément qui revient souvent: l’inconstance. Est-ce que vous avez une explication?
C’est très difficile de répondre à cette question. On a bien joué à Lugano et on va affronter Bâle lundi. Ce sont deux équipes très bien organisées et difficiles à affronter. Je le répète, c’est très dur d’analyser pourquoi tantôt on perd, tantôt on gagne. Ce que je sais, c’est qu’on essaie toujours de faire de notre mieux. Pourquoi ça ne marche pas? C’est vraiment difficile à dire.
Et sur votre rendement qui est aussi inconstant?
C’est vrai que j’ai joué 26 matches et je remarque quand même que je me suis mieux adapté au fil de la saison. Je suis plus habitué au championnat, au climat et à tout l’environnement. Mais depuis mon arrivée ici, j’ai toujours donné le maximum sur le terrain. Simplement, parfois ce n’est pas mon jour. Ça fait partie du foot.
Vous êtes pourtant l’un des seuls Brésiliens du FC Sion qui reste assez fidèle à sa position, contrairement à Wesley ou Baltazar par exemple…
J’ai toujours joué arrière gauche, c’est vrai. Je n’ai pas évolué au milieu ou en attaque comme c’est arrivé à mes coéquipiers. Dans ma position, j’ai tout de même une préférence. C’est quand il y a trois défenseurs centraux. Cela donne plus de sécurité. Je peux apporter plus offensivement sur mon côté. Avec une simple ligne de quatre derrière, on se retrouve vite à découvert. Je me sens donc plus en confiance quand il y a trois défenseurs centraux sur le terrain.
«J’ai un très bon feeling avec Paolo Tramezzani. Il apprécie ma manière de jouer et j’aime sa façon de travailler.»Marquinhos Cipriano
On l’a dit, vous avec disputé quasiment tous les matches. Cela veut dire que l’entraîneur vous fait confiance. Comment se passe votre relation avec Paolo Tramezzani?
J’ai un très bon feeling avec lui. Il apprécie ma manière de jouer et j’aime sa façon de travailler. J’apprends beaucoup, chaque jour, grâce à lui. Il me pousse. Il m’en demande énormément même, avec son style à l’italienne. Mais j’aime sa posture. Je suis très heureux de pouvoir progresser à chaque match.
Il y a eu ces absences en raison de votre expulsion contre Zurich. Comment avez-vous vécu cette phase?
C’était le premier carton rouge de ma carrière. Sur le moment, je ne voulais pas vraiment faire mal à l’adversaire. Je voulais simplement stopper l’action car Itaitinga était au sol. On peut parler d’un manque de chance qui a eu des conséquences néfastes car j’ai ensuite manqué deux matches importants contre YB et Lugano. Des rencontres que nous avons perdues, ce qui m’a fâché encore plus. Cette phase a été très difficile à vivre.
Vous êtes désormais de retour et le FC Sion a obtenu une victoire la semaine passée. Quelle est votre ambition pour cette fin de saison?
Nous avons tracé un objectif très clair pour les 7 derniers matches. On veut tous les remporter ou du moins engranger le plus de points possible pour s’éloigner de la zone dangereuse et s’établir en milieu de classement. C’est ça l’ambition première, faire un maximum de points.
«Le FC Sion doit viser le podium dans ce championnat. Même le titre, selon l’évolution de la situation.»Marquinhos Cipriano
La plupart des joueurs brésiliens que nous avons rencontrés ont affirmé que le potentiel du FC Sion se situait au-dessus de la 7ème place que vous occupez actuellement. Qu’en pensez-vous?
Je crois sincèrement que le FC Sion doit viser le podium dans ce championnat. Même le titre, selon l’évolution de la situation. C’est un bon club avec toute la structure nécessaire pour progresser. Je suis convaincu que la saison prochaine l’équipe sera apte à jouer les premiers rôles et que ça sera mieux.
Vous parlez de la saison prochaine alors que votre propre situation n’est pas complètement définie. Qu’est-ce que ça veut dire?
Ça veut dire que je veux rester. Je me suis totalement identifié à ce club, qui m’a très bien accueilli. Les dirigeants et le staff connaissent mon potentiel, ce qui me rend très heureux. C’est pour cela que je parle déjà comme un joueur du FC Sion pour la saison prochaine. La suite est entre les mains de mon agent et des dirigeants. Ils connaissent ma volonté. S’ils veulent que je reste, c’est ce qui va se passer.
D’autant que le club auquel vous appartenez, le Shakhtar Donetsk vit aussi une situation très incertaine en Ukraine. Est-ce que vous vous êtes dit que cela aurait pu vous arriver?
C’est exactement ça. J’était triste et fâché de voir ces choses arriver. J’ai quand même vécu trois ans en Ukraine. Depuis le déclanchement de la guerre, j’ai souffert à distance, en pensant à mes anciens coéquipiers et à leur famille. Certains ont des bébés de trois mois. Heureusement ils ont pu s’enfuir. J’espère que le conflit se terminera bientôt et que le peuple ukrainien pourra retrouver la paix.
«Je suis très reconnaissant à l’Ukraine et au Shakhtar pour ce qu’ils m’ont donné mais je n’y retournerai pas.»Marquinhos Cipriano
Dans votre esprit, peu importe ce qui se passe au FC Sion, c’est donc certain que nous ne retournerez pas en Ukraine?
Non je n’y retournerai pas. Je suis très reconnaissant à ce pays et au Shakhtar pour ce qu’ils m’ont donné mais je n’irai pas là-bas. On verra ce qui se passe mais je vois mon avenir immédiat au FC Sion.
Et après ? Vous avez 23 ans donc on imagine que vous avez d’autres ambitions personnelles?
J’espère, comme je l’ai dit, faire encore au moins une saison au FC Sion. Je veux montrer plus de choses, exprimer tout mon potentiel. J’aimerais vraiment être valorisé. J’ai discuté avec mon agent et je lui ai fait comprendre que le but, si je reste en Valais, c’est que le club puisse me revendre à bon prix. Ça serait une manière aussi de remercier le FC Sion pour la confiance reçue. Une façon aussi de clore le chapitre et de pouvoir affirmer, si je venais à partir par la suite, que cela aura été une expérience positive ici.