Loïc In-Albon: «J’ai vécu le plus beau jour de ma vie»

Contacté mardi après-midi afin de convenir d’un rendez-vous téléphonique le lendemain en cas de sacre du HC La Chaux-de-Fonds, Loïc In-Albon – forcément un brin superstitieux – ne voulait surtout pas vendre la peau des souris d’Olten avant de les avoir définitivement tuées. «Je vous répondrai avec plaisir mais avant ça, on a un match à gagner. On en reparlera après», nous répondait-il alors. Quelques heures plus tard, le Sierrois inscrivait lui-même le 2ème but de son équipe, victorieuse 2-0 au Kleinholz, 4-0 dans la série et titrée pour la première fois depuis…1996 et un succès devant Grasshopper.

Au lit à 7h00 du mat’

Lorsqu’il décroche au téléphone ce mercredi aux environs de 11h15, Loïc In-Albon avoue que le lendemain d’hier est plutôt difficile. «Aux dernières nouvelles, je suis allé au lit à 7h00 ce matin. Je ne vous cache pas que j’ai un peu la gueule de bois mais bon, un titre, ça se fête. Partager ça avec tout le monde, nos proches, nos fans, les gens que l’on aime le plus, c’était fantastique. Cette ville mérite vraiment tout ce qui lui arrive.»

«À 1h00, il devait y avoir entre 1'000 et 2'000 personnes pour nous accueillir. C’était incroyable…Tout simplement incroyable.» Loïc In-Albon

Au sein de la cité horlogère et même au-delà, la communion est totale.  Ils étaient près de 600 à s’être déplacés à Olten pour suivre cette équipe appelée à renouer avec ses plus belles lettres de noblesse. Un chiffre tout simplement impressionnant pour un mardi soir. «C’était fabuleux», s’exclame le Valaisan. «Lorsque nous sommes rentrés et que nous sommes arrivés sous la tente qui a été érigée à côté de notre patinoire, il était passé 1h00 et il devait y avoir entre 1'000 et 2'000 personnes pour nous accueillir. Il y a eu des pétards, des fumigènes, des feux d’artifice: c’était incroyable. Tout simplement incroyable.»

Un but (presque) normal

Le nom de Loïc In-Albon restera à jamais intimement lié à ce sacre du HCC, le septième en 2ème division d’un club qui en a également remporté six dans l’élite de manière consécutive entre 1968 et 1973. C’est donc lui qui a signé le but du break, de la sécurité ou du titre (c’est selon) pour son équipe à la 28ème minute de jeu. «Sur le moment, je n’ai rien ressenti de spécial. C’était comme si je marquais un but normal», affirme-t-il. Attaquant de formation, reconverti défenseur depuis qu’il est arrivé sur les hauteurs du canton de Neuchâtel, le Sierrois a su faire preuve de sang-froid pour loger la rondelle au bon endroit, au meilleur des moments. «Le premier goal a été tout aussi important que le mien. De toute manière, peu importe qui la met au fond, le plus important est que l’équipe gagne. Tant que la victoire est là, ce n’est que du plaisir!»

«Avoir pu partager tout ça avec ma copine, ma famille, mes amis et même mon chien, c’est formidable.» Loïc In-Albon

S’il a tenu à rester calme après son but, le numéro 71 s’est laissé aller peu après 22h00, au moment où la sirène finale retentissait dans le Kleinholz soleurois. «Honnêtement, j’ai quand même eu de la peine à réaliser ce qui était en train de se passer», avoue-t-il. «J’étais convaincu que l’on gagnerait cette finale mais je ne pensais pas du tout qu’on le ferait en seulement quatre matches.» Les quelques petites heures de repos que le Valaisan s’est accordé n’ont pas suffi à le faire redescendre de son nuage. «Cette date du mardi 21 mars 2023 restera à jamais gravée dans mon cœur et dans ma tête. J’ai vécu le plus beau jour de ma carrière et même de ma vie. Avoir pu partager tout ça avec ma copine, ma famille, mes amis et même mon chien, c’est formidable.»

Des Abeilles inarrêtables depuis décembre

«Fantastique», «incroyable», «formidable», au fil de ses réponses, Loïc In-Albon enchaîne les différents qualificatifs pour tenter de mettre des mots sur ce moment d’histoire. «Aller chercher ce titre était jouable dès le début de la saison», relève-t-il. «L’idée d’aller au bout s’est renforcée à partir du mois de décembre. Dès ce moment-là, on a commencé à enchaîner les victoires (ndlr: 27 sur les 30 derniers matches).  On s’est mis à y croire et aujourd’hui, on l’a fait! Maintenant, il faut encore en gagner quatre autres pour que ce soit le top du top!»

«La dynamique sera de toute manière différente entre Ajoie ou Langnau et nous avant la série de promotion/relégation.» Loïc In-Albon

Le titre dans la poche, le HCC n’est effectivement pas en vacances pour autant. D’ici une grosse semaine maintenant – soit à partir du jeudi 30 – il disputera la série de promotion/relégation face au cancre de National League. «On ne va pas brûler les étapes. On profite donc de notre sacre, ensuite on pensera à bien récupérer avant de nous préparer à ce duel, peu importe qui sera face à nous.» Pour l’heure, l’incertitude demeure en effet quant à l’identité du futur adversaire des Abeilles. Ce sera soit Ajoie pour un derby qui sentirait la poudre, soit Langnau, les deux formations étant au coude à coude dans les playouts de National League. «Ces deux équipes sont abordables. La dynamique sera de toute manière différente entre une équipe qui est dans une spirale négative et nous qui enchaînons les résultats positifs. On verra ce que l’avenir nous réserve.»

Vers un retour inattendu en National League?

Il y a une année et demie, Loïc In-Albon avait décidé de faire un pas de retrait. En quête de temps de jeu, il avait quitté Langnau (justement) et la National League pour rejoindre la patinoire des Mélèzes. «Si je m’imaginais alors me retrouver à quatre victoires de retrouver l’élite aujourd’hui? Absolument pas et encore moins en tant que défenseur», rigole-t-il. «Je suis venu ici pour avoir du plaisir, pour retrouver le sourire en jouant au hockey. Aujourd’hui, ce sourire dépasse mes oreilles, j’ai gagné un titre, j’ai ma copine, mon chien, tout est incroyable dans ma vie.» Loïc In-Albon sera toujours sous contrat à La Chaux-de-Fonds la saison prochaine. Reste à savoir dans quelle ligue les Abeilles voleront d'ici là.