Sur place, trois immeubles sans toitures, entourés d’échafaudages, situés sur un terrain vague de 5000 mètres carrés : c’est le spectacle désolant que les riverains voient chaque jour depuis l’abandon du chantier en 2013.
Commencé en 2009 avec les premières démarches de mise à l’enquête, le projet a connu de nombreux rebondissement. A l’origine de ce dossier : le promoteur Josias Rywalski. En 2016, lors de la faillite de sa société Rywalski II SA, cinq personnes reprennent l’affaire. Leur but trouver un nouveau promoteur qui puisse reprendre le chantier de Leytron en l’état.
En 2020 intervient une première reprise des travaux de maçonnerie, avec l’élévation d’une dalle et de certains murs de l’attique d’un des bâtiments. Mais tout s’arrête à nouveau pour des raisons financières. L’été dernier, un nouvel investisseur entre en jeu. Des séances de chantier se mettent en place, mais là encore cela n’aboutit pas pour des raisons financières. Selon Joseph Ramuz, président de Leytron, l’ancienne législature avait clairement pris le dossier en mains. «A l’époque, des sommations avaient été adressées.»
Un tel chantier laissé à l’abandon durant des années dans une zone habitée n’est pas esthétique. Mais se pose surtout la question de la sécurité. «Nous sommes attentifs: notre police municipale passe régulièrement dans la zone pour voir que tout est correct. Et s'il s'avérait que ce n'est pas le cas, nous demandons une mise en conformité rapide», assure Joseph Ramuz, président de Leytron. «Nous avons dû le faire à plusieurs reprises. Aujourd'hui l'ensemble du site est en sécurité. La problématique est plutôt en lien avec l'aspect esthétique, qui est finalement à l'entrée du village côté Saillon.»
La marge de manœuvre de la commune dans ce dossier est assez faible, d'après le président. Elle ne peut qu’adresser une sommation pour obliger le promoteur à terminer les travaux. «Depuis 2018, on avance à tâtons avec ce chantier. On n'est pas à l'abri d'une surprise.»
Selon Joseph Ramuz, les échanges que la commune a eu avec le nouvel investisseur cette semaine laissent toutefois à penser que le dossier pourrait enfin aller de l’avant. Mais le président reste prudent: une séance est encore prévue. Elle devrait permettre de finaliser le contrat avec l’entreprise générale, qui sera en charge de ces travaux. Des travaux qui pourraient débuter au printemps.