Faire du football pour une fille ce n’est plus tabou depuis longtemps. En Suisse, comme en Valais, le nombre de joueuses licenciées augmente, le niveau aussi. Mais on est encore très loin de la parité.
« L’idéal serait d’avoir trois ou quatre filles par tranche d’âge. » Frédéric Lattion, président du FC Orsières
Vient alors cette question : quels sont en 2022, les freins qui persistent ? Le président du FC Orsières, Frédéric Lattion a sa petite idée. « Actuellement 5 joueuses sont actives dans notre club, lance-t-il. En ce qui concerne les freins au développement, il n’y en n’a pas beaucoup. Ce qui est compliqué c’est l’effet de groupe. Quand une fille commence l’école de football, si elle n’a pas de copines pour jouer avec, elle va vite arrêter. L’idéal serait d’en avoir trois ou quatre par tranche d’âge. »
Bassin de population insuffisant, concurrence des autres sports : beaucoup de facteurs expliquent le nombre relativement faible de filles qui pratiquent le football. Et celles qui crochent, qui poursuivent leur parcours, se retrouvent ensuite confrontées à d’autres choix (entre aspirations personnelles ou professionnelles) comme par exemple, prendre le chemin de l’élite ou rester dans une pratique de loisir.
« Le FC Sion Féminin est sur la bonne voie. On sent qu’il y a un renouveau » Frédéric Lattion, président du FC Orsières
Cela dépend grandement des possibilités et des structures. Certaines sont du ressort de l’AVF, d’autres de la locomotive représentée en Valais par le FC Sion féminin. En tant que président du FC Orsières, Frédéric Lattion, voit le développement global d’un bon œil. « Le FC Sion Féminin est sur la bonne voie, reprend-il. Il y a un renouveau, que l’on sent depuis une année. » À l’échelle du canton, il y a pourtant encore du travail. « On est un club de fond de vallée. On ne freine personne mais ça reste compliqué d’envoyer des filles pour jouer à Sion. »
Le nom du FC Sion, aussi reluisant soit-il, ne suffit pas à convaincre les jeunes footballeuses à le rejoindre. Il faut arriver avec des projets concrets et faire comprendre aux autres clubs, et même aux parents, que l’objectif est de parvenir à un cercle vertueux et non pas de piller les effectifs de tout le canton.
« Les équipes de village récupèrent des joueurs qui ont bénéficié de la filière élite. Chez les filles c’est pareil. » Mathieu Moser, responsable développement FC Sion féminin
Car cette image négative existe. Pour inverser la tendance, Mathieu Moser, responsable développement au sein du FC Sion féminin, mise sur le dialogue. « Aucun entraîneur n’aime perdre son meilleur joueur ou sa meilleure joueuse, affirme-t-il. Mais il faut voir cela sur le long terme car il y a toujours un retour. Dans le football masculin, les équipes de village récupèrent des joueurs qui ont bénéficié de la filière élite. Chez les filles c’est pareil. Notre promotion en Ligue B et celle de Nendaz en 2ème ligue inter prouvent cela. Au final, tout le monde gagne. » C’est dans cet esprit rassembleur que le FC Sion féminin et ses responsables se rendront samedi à Orsières pour une grande journée de promotion.