L'arrivée de la Rega à Sion occasionne-t-elle des nuisances sonores la nuit?

Didier Morard
Journaliste

Le stationnement d'un hélicoptère de la Rega à Sion augmente-t-il les nuisances sonores la nuit ? Plusieurs internautes dénoncent sur les réseaux sociaux ces vols nocturnes au départ de la capitale valaisanne.

La Rega ne finit pas d'alimenter le débat en Valais. La compagnie zurichoise a indiqué qu'elle allait participer à l'appel d'offres de l'Etat du Valais sur les mandats de sauvetages héliportés. En attendant l'adjudication, elle a décidé fin décembre de stationner l'un de ses appareils à l'aéroport de Sion pour renforcer son dispositif de sauvetage aérien dans ses zones d'influence autour du Valais, soit dans le Chablais vaudois et à l’ouest de l’Oberland bernois. En conséquence, l'appareil basé à Sion est amené à décoller 24 heures sur 24 pour des missions d’assistance aérienne.

"Dans la mesure du possible, la Rega va éviter de survoler les endroits qui sont les plus peuplés."

Emilie Pralong, porte-parole de la Rega

En 2020, sur les 10’000 interventions menées par la Rega, 2’500 ont eu lieu de nuit, selon le rapport d'activité de la compagnie zurichoise. Au cours des vingt dernières années, le nombre d'interventions nocturnes de la Rega a presque doublé. "Il y a des types d'intervention qu'on dit primaires, c’est-à-dire directement sur place, en majorité pour des cas de maladies aiguës, par exemple un accident vasculaire-cérébral. On a ensuite des accidents du travail ou de la route qui sont aussi régulièrement fréquents de nuit. On a l'autre type d'intervention, qu'on dit secondaire, qui sont des transferts d'un hôpital régional vers un centre hospitalier. Là ce sont aussi des transferts qui peuvent être effectués de nuit en fonction des besoins," détaille Emilie Pralong, porte-parole de la Rega.

Si la quasi-totalité des vols de la Rega ne concerne ainsi par le Valais, la compagnie zurichoise effectue environ trois interventions par semaine en Valais. La plupart du temps, elle intervient pour des transports spéciaux de soins intensifs, par exemple en faveur de prématurés, lesquels ne peuvent pas être pris en charge par Air-Zermatt ou Air-Glaciers. Les deux compagnies valaisannes volent aussi de nuit. En 2020, 98 vols nocturnes ont été effectués par Air-Glaciers et 156 par Air-Zermatt, selon les dernières statistiques obtenues par Rhône FM auprès de l'OCVS – l'Organisation cantonale valaisanne des secours.

Des nuisances sonores qui font beaucoup de bruit

Face à ces missions héliportées, les Valaisans doivent-ils s'habituer à être réveillés au milieu de la nuit pas le balai aérien des hélicoptères ? Cette question, plusieurs internautes se la posent depuis quelques semaines. Ils constatent une hausse du trafic héliporté la nuit en Valais et pointent du doigt directement la Rega. La compagnie zurichoise affirme tout mettre en œuvre pour éviter les nuisances sonores.

"On essaie d'avoir les appareils qui vont le moins produire de nuisances sonores."

Emilie Pralong, porte-parole de la Rega

"Les itinéraires de vols sont toujours différents, basés sur le lieu de l'intervention. Par contre, la Rega prend toutes les mesures possibles pour réduire les nuisances sonores. Dans la mesure du possible, la Rega va éviter de survoler les endroits qui sont les plus peuplés. Dans les critères pour le choix du type d'aéronefs qu'elle utilise pour sa flotte, la question des nuisances sonores est toujours aussi évaluée. On essaie d'avoir les appareils qui vont le moins produire de nuisances sonores, explique Emilie Pralong. Toutefois, la situation ne permet pas toujours d'éviter les nuisances sonores. " L'idée, c'est d'amener la personne le plus rapidement possible à l'hôpital. Donc ça dépend notamment du lieu d'intervention mais aussi de la météo et éventuellement des directives du contrôle aérien, " justifie Emile Pralong.

Contacté par Rhône FM, l'aéroport de Sion dit ne pas avoir constaté une hausse significative du nombre de vols héliportés la nuit depuis l'arrivée de la Rega en Valais. L'Association des riverains de l'aéroport de Sion – l'Aras – se dit elle inquiète de la situation. Elle suit de près l'évolution du nombre de vols nocturnes au départ de la capitale valaisanne.

DM
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