Jean-Paul Brigger: «Marco Walker a toutes les qualités pour réussir»
Le FC Sion défie ce dimanche Young Boys à Tourbillon pour ce qui sera la première à domicile de son nouvel entraîneur Marco Walker. Un technicien soleurois bien connu d’un certain Jean-Paul Brigger.
Buteur à succès du FC Sion dans le passé, vainqueur notamment du tout premier titre de champion de l’histoire du club en 1992, Jean-Paul Brigger a rencontré Marco Walker il y a un peu moins de quatre ans maintenant. «Cela remonte à la période lors de laquelle j’œuvrais au sein du conseil d’administration du FC Bâle où il a été durant de longues années entraîneur-assistant», explique-t-il. «C’est quelqu’un qui connaît bien le football et sa mentalité colle selon moi parfaitement à celle des Valaisans. Tout comme nous, c’est quelqu’un de direct. Il n’hésite pas à dire les choses quand ça ne va pas et à s’asseoir autour d’une table pour trouver des solutions.»
De Bâle à Naters
Après cette première expérience conjointe sur les bords du Rhin, les deux hommes se sont retrouvés à l’été 2019. Directeur sportif du FC Naters, Jean-Paul Brigger était alors à l’origine de l’arrivée du Soleurois en Valais. Quelles étaient à l’époque ses motivations à enrôler celui qui, hormis un court passage sur le banc des Old Boys, ne s’était jamais retrouvé dans la peau d’un entraîneur principal? «Premièrement, on n’a malheureusement pas un réservoir très fourni de techniciens de haut niveau ici en Valais et il me fallait quelqu’un qui soit capable de conduire une équipe de 1ère ligue, ce qui n’est pas donné à tout le monde», répond l’ancien attaquant. «Je savais aussi que sa femme est originaire de Termen et comme on se connaissait déjà, pour moi c’était clair: je voulais l’engager. Vous savez, Marco ce n’est pas un entraîneur de 1ère ligue. Il a un vécu qui fait qu’il a toutes les qualités pour réussir au plus haut niveau. En tout cas, je suis très fier de le voir au FC Sion maintenant.»
Si l’aventure de Marco Walker dans le Haut-Valais aura été durement impactée par la pandémie (il n’a finalement dirigé Naters «qu’à» 25 reprises), Jean-Paul Brigger assure avoir été marqué par le professionnalisme de l’ancien bras droit, entre autres, de Christian Gross ou Raphaël Wicky: «Même si l’on était un peu entre le football professionnel et amateur, il était très investi. Il demandait beaucoup de la part de ses joueurs tout en étant conscient de leurs capacités. En tout cas, je suis convaincu que tous ont progressé à son contact.»
«Avec Walker, les joueurs n’auront pas d’alibi.»Jean-Paul Brigger
Selon celui qui avait été sacré meilleur buteur du championnat en 1983 la manière de travailler de Marco Walker est très claire: «Chaque joueur a une tâche bien précise. Comme un professeur, il n’hésite pas à répéter les choses jusqu’à ce que les joueurs les assimilent. Vous savez, souvent ces derniers disent qu’ils t’ont compris alors qu’en réalité, ils ne t’écoutent même pas. Marco sait trouver des mots simples afin que tout le monde sache ce qu’il a à faire, même ceux qui ne parlent pas forcément bien le français ou l’allemand. Les joueurs ne pourront en tous cas pas utiliser comme un alibi à leurs performances le fait que le message de l’entraîneur ne passe pas.»
À l’entendre, on comprend bien que Jean-Paul Brigger, en observateur attentif de son club de cœur, n’a que très peu goûté aux prestations délivrées par les Sédunois ces dernières semaines. «Je ne parle pas de tous les joueurs mais certains d’entre eux n’ont clairement pas eu le rendement attendu et ils ont préféré se cacher derrière des excuses», tonne-t-il. «Je ne peux pas vous assurer aujourd’hui que Marco sauvera le FC Sion mais ce qui est sûr, c’est que maintenant il n’y a plus de questions à se poser: il faut faire des points, il faut gagner des matches!»
De bons joueurs mais pas une équipe
Pour parvenir à redresser la barre, celui qui a quitté ses fonctions de directeur sportif de Naters en début d’année l’affirme: une prise de conscience est nécessaire au sein du groupe. «Cela ne sert à rien de parler dans les médias, il faut crocher sur le terrain. Individuellement, les joueurs sont bons. Le problème c’est qu’ils n’agissent pas comme une équipe. Par rapport au passé, le football a changé et il changera encore dans le futur. La seule chose qui reste à travers le temps, c’est ce qui fait la différence: la grinta que tu mets sur le terrain. En ce sens, je pense que Marco aura un grand rôle à jouer pour donner cette envie de se battre aux joueurs.»
Nommer un entraîneur qui n’a jamais dirigé au plus haut niveau ressemble quand même à priori à un pari pris par la direction du FC Sion. Ce que réfute Jean-Paul Brigger. «Pour moi, Christian (ndlr: Constantin) a bien fait de se tourner vers lui. Il a donné l’occasion aux joueurs de travailler avec un champion du Monde en la personne de Fabio Grosso et cela n’a pas marché. Pourquoi donc ne pas donner sa chance à Walker? Il a quand même fait une belle carrière de joueur et en tant qu’assistant, il a disputé la Ligue des Champions avec Bâle. Je ne vois donc pas pourquoi il ne serait pas à la hauteur de ce devoir au FC Sion.»
«Je suis à 100% convaincu que le FC Sion se sauvera»Jean-Paul Brigger
Le natif de Saint-Nicolas, s’il reconnaît souffrir «comme tous les Valaisans» à la lecture du classement de Super League, se dit convaincu que les pensionnaires de Tourbillon parviendront à conserver leur place dans l’élite ce printemps : «À 100%! Peut-être qu’il faudra passer par la case barrages, ce qui n’est évidemment pas agréable, mais je suis persuadé qu’ils s’en sortiront.»
Première occasion donc pour Marco Walker et le FC Sion de redresser la barre ce dimanche face à YB. Une rencontre qui sera suivre en direct dès 16h00 sur Rhône FM.
Avant de défier Young Boys, Marco Walker a donc eu deux semaines pour apprendre à mieux connaître ses joueurs et vice-versa. Attaquant du FC Sion, Gaëtan Karlen l’affirme: «Cette trêve nous a fait du bien car elle nous a permis de mieux comprendre les nouvelles idées de jeu que nous a amené le coach.» Le buteur valaisan dit aussi prendre du plaisir au contact du technicien soleurois. «Il insiste beaucoup sur plusieurs points, que cela soit aussi bien au niveau de la possession que de la tactique ou de la technique. Son message est clair: il veut que l’on fasse preuve de solidarité et il insiste sur le fait que sans le travail, on ne va nulle part.»