Heinz Ehlers, on a compris que le HC Viège vous voulait depuis un bon bout de temps. Pourquoi avez-vous accepté ce challenge ?
Nous avons commencé nos discussions il y a plus d’une année lors des Jeux Olympiques de Pékin. Sébastien Pico (ndlr : le directeur général du HC Viège) a su me convaincre avec son discours. À ce moment-là, j’avais encore une année de contrat avec la fédération danoise et je ne voulais pas partir. Nos entretiens se sont poursuivis et la situation s’est débloquée. Viège m’a convaincu grâce à plusieurs facteurs : l’infrastructure, l’environnement du club et le défi de reconstruire une équipe qui peut jouer les premiers rôles en Swiss League.
« Ce club doit toujours viser les premières places de son championnat. Il y a l’infrastructure et les moyens pour y parvenir. » Heinz Ehlers
Les dirigeants du HC Viège vous ont aussi choisi pour votre fort caractère, n’est-ce pas ?
Je ne sais pas (rires). Il faut leur demander mais c’est peut-être une des raisons.
D’après vos expériences passées, en Suisse notamment, quel regard vous portez sur les dernières saisons du HC Viège ?
Quand j’étais coach de Ligue B à Bienne ou Langenthal, je me souviens que c’était toujours difficile de venir jouer à Viège. C’était une équipe dure, un déplacement délicat. Ce club, encore plus depuis la construction de la nouvelle patinoire, doit toujours viser les premières places de son championnat. Il y a l’infrastructure et les moyens pour y parvenir.
Il n’y a donc pas trop d’ambition à Viège ?
Non. Et de toute manière je n’irai jamais dans un club qui n’a pas d’ambition. Je me réjouis simplement que ça commence.
« La seule chose que l’on peut attendre de la part des joueurs, c’est un investissement total dans leur travail quotidien. » Heinz Ehlers
Jusqu’au début du championnat, sur quels chantiers est-ce que vous allez travailler ?
En ce qui concerne Viège, le premier défi sera de composer une équipe capable de jouer tout devant dans le championnat. Sur le plan personnel, l’équipe du Danemark lancera bientôt sa préparation pour les Championnats du monde. Dès mon retour à la maison, mon focus sera entièrement là-dessus.
Restons sur le HC Viège, est-ce que vous avez un mot à dire sur la construction de l’effectif ?
Évidemment et c’est normal. Mais je ne peux pas prendre les décisions tout seul. De toute manière si c’était le cas, il n’y aurait pas assez d’argent pour exaucer tous mes souhaits (rires).
« Les joueurs qui me connaissent savent que j’en demande beaucoup. » Heinz Ehlers
En général, qu’attendez-vous des joueurs, du groupe que vous entraînez ?
C’est très difficile de répondre à cette question. La seule chose que l’on peut attendre de la part des joueurs, c’est un investissement total dans leur travail quotidien. On ne peut jamais parler de résultat dans les attentes car des tas de choses peuvent mal se passer. Les blessures, l’alchimie, le facteur chance. Tout commence de toute manière par le travail acharné de chaque jour.
On dit de vous que vous êtes un entraîneur dur, strict, sévère. Qu’en pensez-vous ?
Je ne sais pas si je suis dur mais je suis exigeant c’est certain. Les joueurs qui me connaissent savent que j’en demande beaucoup. Quoi qu’il en soit, ce n’est jamais personnel. Je m’efforce toujours de faire la part des choses et de rester respectueux.
Que vous inspire le Valais ?
Quand j’ai débarqué ici pour la première fois en 2007, j’étais très impressionné. Je viens d’un pays tout plat. J’ai vu des montagnes partout et j’ai trouvé ce canton très intéressant.
La saison prochaine il y aura trois clubs valaisans en Swiss League, Martigny, Sierre et Viège. C’est une bonne chose selon vous ?
Absolument. C’est très bien pour le public avec tous les derbys. J’espère d’ailleurs que les trois clubs auront du succès pour avoir des oppositions intéressantes. Après, la notion de derby est surtout importante pour les fans. En ce qui me concerne, tous les matches sont importants. L’enjeu c’est les trois points, peu importe le nom de l’adversaire en face.