Immigration : ce village du Valais romand compte près de 50% d'étrangers
Près d'1/4 de la population valaisanne est de nationalité étrangère. Ce chiffre émane de l'office cantonale de la statistique. En matière d'immigration, les communes valaisannes ne sont pas toutes logées à la même enseigne, qu'elles soient situées en plaine ou en montagne
C'est un petit fascicule publié chaque année, une véritable mine d'informations sur les communes du canton. "Le Valais en chiffres", version 2021, vient de sortir. Il est publié par l'Office cantonal de la statistique, financé par la Banque cantonale du Valais. On y parle de tout : qu'il s'agisse du nombre d'habitants par commune, les âges, les sexes... Mais encore de la superficie ou de la densité. Concernant l'immigration, le Valais compte en moyenne 23% d'étrangers, comme on vous l'explique. Mais toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne.
Disparité plaine-montagne
Dans leur grande majorité, les villages de montagne ont un taux d'étrangers moins important que la plaine - hormis les grandes stations telles Crans-Montana, Zermatt ou Bagnes. Pour illustrer ces chiffres, Rhône FM est parti à la rencontre de deux communes du Valais romand. Elles sont aux antipodes l'une de l'autre. L'une compte moins de 5% d'étrangers, l'autre près de 50%. L'une est un village agricole de montagne, l'autre une commune ouvrière de plaine. Après la visite d'Isérables (reportage ici), en route pour Chippis.
Chippis, terre ouvrière depuis un siècle
C'est le village du Valais romand qui compte le plus d'étrangers. Chippis dans le district de Sierre : 1597 habitants, dont 728 qui n'ont pas le passeport à croix blanche. Cela correspond à 45,6% de la population. Seul Täsch dans le Haut-Valais a un taux plus élevé (58,8% d'étrangers, la plupart travaillant à Zermatt).
"Nous avons 28 nationalités sur le territoire communal" Olivier Perruchoud, président de Chippis
Comment expliquer un tel chiffre pour cette petite commune du Valais central ? "C'est dû à l'implantation des usines d'aluminium, au début du 20e siècle", explique le président de Chippis Olivier Perruchoud. "Chippis est devenu le plus grand bourg industriel du Valais. Notre village intégrait le vieux fond démographique anniviard avec les nouveaux habitants cosmopolites. Le village est donc baigné par l'immigration depuis plus de cent ans."
Comment vivre tous ensemble ?
"La cohabitation se passe vraiment bien. Nous avons 28 nationalités sur le territoire communal", explique le président de Chippis. "200 Portugais, une centaine d'Italiens, quelques familles du Liban, de la Mongolie, de Nouvelle-Zélande, de Chine ou encore du Brésil. Le reste est composé de personnes venues de l'ex-Yougoslavie et des Balkans. Je noterai encore la présence d'une dizaine de Français, une ou deux familles, et de quelques Allemands."
Et tout ce beau monde s'entend très bien, à en croire le président : "Je n'ai pas l'impression qu'il existe des côtés négatifs honnêtement. Les étrangers participent à la vie du village. Nous avons une quinzaine de sociétés, et ils sont bien présents : tennis, foot, sociétés de chant ou de musique."
Côté finance il faut bien l'avouer, c'est plus compliqué. "Nous sommes un petit village, avec une population essentiellement ouvrière. Le salaire moyen est plus bas qu'ailleurs, c'est un fait". Ecoutez l'interview du président Olivier Perruchoud.