Geoffroy Serey Dié: «Incriminer des coéquipiers devant la presse, ce n’est pas du leadership»
Geoffroy Serey Dié est de retour au FC Sion depuis un an. Le capitaine valaisan croit en son équipe et souhaite laisser derrière les années de galère.
Ce week-end, la coupe de Suisse est à l’honneur sur les pelouses helvétiques. Saint-Léonard, vainqueur de la coupe valaisanne, reçoit Porrentruy (samedi à 17h). Le FC Sion, lui, se déplace sur le terrain synthétique de Bubendorf, formation bâloise de 2e ligue inter. Avant cette rencontre, Geoffroy Serey Dié s’est arrêté au micro de Rhône FM. Le capitaine sédunois, revenu en Valais l’été dernier, évoque la coupe, la victoire contre YB, son amour pour le Valais et sa vision du leadership.
Geoffroy Serey Dié, ce samedi, le FC Sion retrouve la coupe de Suisse. Vous qui l’avez gagnée deux fois sous le maillot valaisan (2009 et 2011), ça vous réjouit ?
Bien sûr ! C’est le premier trophée que j’ai gagné ici en Europe. Et ramener une nouvelle fois la coupe en Valais, c’est quelque chose de très important pour moi, pour le vestiaire et pour l’ensemble du club. On va tout faire pour.
Comme souvent, le premier tour vous emmène sur la pelouse bucolique d’une équipe amateure. Ça vous plaît de passer des stades de Super League à ce genre d’ambiance ?
J’en ai l’habitude. Quand j’évoluais au FC Bâle, on jouait la ligue des champions avant d’affronter Thoune. Donc ce n’est pas un problème pour moi. Qu’importe le terrain, l’objectif reste le même: gagner. Dans cette optique, il sera important de ne pas négliger ce match de samedi. Ce serait dangereux de baisser la garde. Il faut vraiment rester concentré.
«La victoire contre YB nous a fait beaucoup de bien. On a savouré… pendant un jour. Ensuite, on s’est remis au travail.» Geoffroy Serey Dié
On imagine que la victoire du week-end dernier face à YB a permis de préparer cette rencontre dans une ambiance plus détendue…?
Je ne dirais pas que l’ambiance est «détendue». Nous sommes confiants, mais on sait aussi que nous n’avons rien fait et que le championnat est encore long. Il faut confirmer. Le foot, c’est la constance.
Mais le résultat influence forcément l’ambiance dans le vestiaire, non ?
Oui, cette victoire nous a fait beaucoup de bien. On a savouré… pendant un jour. Ensuite, on s’est remis au travail.
A titre personnel, où en êtes-vous ?
Physiquement, je me sens bien, même si je ne suis pas encore à 100%. J’ai manqué les deux premières semaines de préparation car j’étais avec l’équipe nationale.
«La saison passée, je n’étais pas bien dans ma tête pour des raisons personnelles que je ne veux pas étaler. Aujourd’hui, ça va mieux.» Geoffroy Serey Dié
On vous a quand même vu, pour la première fois depuis longtemps, repartir dans des chevauchées fantastiques contre YB…
Quand je vois tous mes coéquipiers se donner à fond, je suis obligé d’en faire de même. D’autant plus en tant que capitaine. Et puis, la saison passée, je n’étais pas bien dans ma tête pour des raisons personnelles que je ne veux pas étaler. J’ai beaucoup pris sur moi. Aujourd’hui, ça va mieux.
Vous ne regrettez tout de même pas votre retour en Valais ?
Absolument pas ! Le Valais est magique ! Ça m’avait manqué.
Le FC Sion a-t-il changé depuis votre premier passage ?
Oui, beaucoup. Déjà, on a un centre d’entrainement (ndlr: à Riddes, construit en été 2019), chose qu’on avait pas avant. J’apprécie l’évolution. Ce n’est que comme ça que le club pourra grandir.
Un club trop habitué à jouer la relégation ces dernières saisons…
Oui, et c’est fatiguant moralement. Le Valais mérite mieux. C’est un message que j’ai fait passer dans le vestiaire. Nous, les joueurs, ne devons pas faire subir cela à nos supporters, à nos dirigeants, ni même à notre coach. Ils font tout pour que l’on soit combatifs. Donc on n'a pas le droit de faire chaque année les mêmes erreurs. C’est notre métier, et on doit bien le faire. Ce message, le vestiaire doit le comprendre. Et il sait ce qu’il a à faire.
«Quand il y a des problèmes, on doit protéger le vestiaire. Si tu constates que des joueurs ne se bougent pas, en tant que leader, tu dois aller les bouger, pas les exposer.» Geoffroy Serey Dié
Pourtant, le printemps passé, des leaders avaient dénoncé un manque d’implication de certains joueurs. Vous avez l’impression que cette saison, c’est différent ?
Tout d’abord, je ne me reconnais pas dans ce qu’on dit ces leaders. Pour moi, sortir du vestiaire et venir incriminer des coéquipiers dans les médias, ce n’est pas du leadership. Quand il y a des problèmes, on doit protéger le vestiaire. Si tu constates que des joueurs ne se bougent pas, en tant que leader, tu dois aller les bouger, mais ne pas les exposer. Selon moi, dans le vestiaire, tout le monde est concerné. Il y a évidemment des hauts et des bas, mais nous formons une équipe. Que ça aille bien ou non, nous resterons soudés.
Vous êtes confiant pour que la saison se déroule mieux que les précédentes ?
Oui ! Nous avons de bons joueurs. Il suffit de tous tirer à la même corde. Une fois que tout sera bien en place, le Valais va retrouver son équipe.
Et faire retrouver la flamme à certains supporters qui l’ont perdue ces derniers temps ?
C’est clair que quand tu joues toujours la relégation, tu perds des supporters. Les Valaisans sont vrais, donc si les résultats ne suivent pas, ils ne viennent plus au stade. A nous de faire changer les choses. Pour les faire revenir, il faut gagner des matches.
Pour le match de Coupe de Suisse (samedi 18h) contre Bubendorf, club amateur, le coach du FC Sion Marco Walker procèdera à plusieurs changements dans son effectif. Toutefois, l’entraîneur ne veut pas parler d’une parenthèse. Il veut que les progrès dans le jeu, constatés contre YB en championnat, soient visibles lors de cette rencontre. Marco Walker a aussi mis ses joueurs en garde contre toute forme d’excès de confiance.