Filip Stojilkovic: «Les choses sont bien plus claires aujourd’hui qu’il y a un an»
De retour de son prêt au FC Aarau, Filip Stojilkovic est l’un des éléments les plus en vue du début de saison du FC Sion. Une situation qui contraste fortement avec celle vécue par le jeune attaquant l’an dernier.
Il s’était engagé avec le FC Sion en janvier 2020, au sortir d’une première partie d’exercice convaincante du côté du FC Wil en Challenge League (18 matches – 8 buts). Filip Stojilkovic a depuis vécu un début d’aventure mouvementé en Valais. Le coronavirus, une confiance toute relative de la part des différents entraîneurs et un prêt d’une saison à Aarau l’ont éloigné du chemin le menant à la Super League. De retour à Tourbillon cet été, le jeune attaquant doit rattraper le temps perdu. Interview.
Filip Stojilkovic, comment se passe ce retour au FC Sion?
Très bien, merci. Beaucoup de choses ont changé ici depuis mon départ l’an dernier mais je suis vraiment très heureux.
Ces différences entre le club que vous aviez quitté en 2020 et celui que vous avez retrouvé en 2021, quelles sont-elles?
Il y en a beaucoup. La principale est évidemment cette réorganisation à l’interne avec l’arrivée de Gelson Fernandes dans le rôle de vice-président. Et puis, bien sûr, l’entraîneur n’est plus le même. Mais pour résumer, je dirais que ce qui a fondamentalement changé est que les choses sont plus claires, sur et hors du terrain, qu’il y a douze mois.
«Ce prêt à Aarau m'a apporté beaucoup de confiance en moi-même.»Filip Stojilkovic
Ce prêt qui vous a conduit à Aarau, en Challenge League, l’an dernier, qu’est-ce qu’il vous a apporté?
Beaucoup de confiance en moi-même. J’y avais une très bonne relation avec l’entraîneur (ndlr: Stephan Keller) et l’ensemble de mes coéquipiers. Grâce à eux, j’ai vraiment gagné en assurance. Je suis très reconnaissant envers le FC Aarau qui m’a permis de revenir dans les meilleures conditions ici, en Super League.
On a vu passer dans certains médias argoviens que le FC Aarau souhaitait vous conserver pour cette saison. De votre côté, quelles étaient vos intentions?
Écoutez, j’ai un contrat ici au FC Sion, le club m’a rappelé donc je suis revenu. Je n’ai rien d’autre à ajouter.
Votre contrat justement, il court jusqu’en 2023. Votre volonté, c’est de l’honorer jusqu’au bout ou vous laissez la porte ouverte à d’autres clubs?
Je sais qu’il y a eu des bruits de transfert me concernant, pas seulement en provenance d’Aarau. Mais j’ai eu des échanges avec Gelson Fernandes. Il m’a dit que les dirigeants comptaient sur moi, qu’ils voulaient me donner beaucoup de temps de jeu. À moi de leur rendre par de bonnes prestations la confiance qu’ils m’accordent.
Une confiance qui contraste avec votre situation de l’an dernier. Vous aviez compris la décision du club de vous envoyer en prêt en Challenge League?
Si je l’ai compris? Aucune importance. Les dirigeants le voulaient, l’entraîneur le voulait, c’était la meilleure solution pour moi.
«Fabio Grosso m’a dit que si je restais, je ne jouerais pas. À partir de là, c’était clair: je devais partir.»Filip Stojilkovic
Vous aviez quand même eu des discussions avec le staff à l’époque?
Oui, j’en ai eu avec Fabio Grosso. Il m’a dit que si je restais, je ne jouerais pas. À partir de là, c’était clair: je devais partir.
On imagine votre déception à ce moment…
Je n’ai même pas envie de dire que j’étais déçu. Les portes étaient fermées ici mais elles étaient ouvertes ailleurs.
Elles l’étaient donc à Aarau avec qui vous avez retrouvé le FC Sion en février en 1/8ème de finale de la Coupe de Suisse. Ce jour-là, vous marquez et vous gagnez. Une petite revanche…
Non, je ne le vois pas comme ça. C’est vrai qu’au moment où je marque (ndlr: le but du 4-2 en prolongations), je célèbre mais c’était plus en raison des émotions qu’il y avait dans ce match qu’autre chose. On jouait alors les prolongations et le «petit» battait le «grand». Je n’y ai vu absolument aucune revanche contre l’entraîneur ou le club qui ne me voulaient plus.
«Mon aventure au FC Sion commence vraiment maintenant.»Filip Stojilkovic
Vous êtes arrivé au FC Sion en janvier 2020. Depuis, le coronavirus est passé par là et vous avez donc connu ce prêt à Aarau. Est-ce qu’on peut dire que votre aventure en Valais commence réellement maintenant?
Oui, on peut le dire, effectivement. Et maintenant, je suis prêt à me faire ma place en Super League.
Votre entraîneur Marco Walker nous disait durant l’été que le fait qu’il soit germanophone allait vous aider. Vous êtes d’accord?
Absolument. Quand je suis arrivé ici la première fois, l’entraîneur était Ricardo Dionisio. Avec lui, je pouvais parler anglais donc ça allait. On avait un bon rapport, on discutait beaucoup. Mais ensuite, ça a été bien plus difficile aussi bien avec Tramezzani qu’avec Grosso. Les échanges étaient très rares alors que je n’entrais pratiquement plus dans leurs plans. Mais voilà, j’ai dû l’accepter et aujourd’hui, je m’entends très bien avec Marco Walker. Les choses sont bien plus simples.
Et le français là-dedans?
Ouf (rires)… Disons qu’au niveau de la compréhension, ça va. Maintenant, pour ce qui est de le parler, c’est un peu plus compliqué. Il faut vraiment que j’apprenne…
«Avec Tramezzani et Grosso c’était compliqué. Il a fallu être fort mentalement.»Filip Stojilkovic
En tant que jeune joueur (ndlr: il a désormais 21 ans), comment avez-vous vécu ces périodes compliquées sous les ordres de Paolo Tramezzani puis Fabio Grosso?
C’était compliqué comme je l’ai dit. Il a fallu être fort mentalement. Mais de toute manière, c’est le crédo qui m’accompagne depuis toujours: peu importe ce qui t’arrive, sois fort dans la tête. Ces moments en ont été la preuve parfaite.
Et maintenant, vous vous retrouvez ici, à évoluer notamment aux côtés de Guillaume Hoarau. Faire équipe avec un attaquant de son expérience, qu’est-ce que ça représente?
Énormément. C’est un super mec, que ce soit aussi bien sur le terrain qu’en dehors. C’est quelqu’un qui m’aide beaucoup. Je suis très reconnaissant de pouvoir le côtoyer. Il a joué à Paris, il a tout gagné avec YB, je n’ai que du positif à prendre de lui. Il me conseille sur mon positionnement, mes prises de balles, ma finition. Vraiment, on s’entend super bien.
Le FC Sion est passé très proche de la relégation l’an dernier. Cela ne vous effraie pas?
Pas du tout. Il y a eu des changements durant l’été, plusieurs joueurs très expérimentés sont arrivés comme Zuffi ou Bua donc on verra bien ce que ça donne. Bien sûr qu’on en est qu’au début de la saison, des automatismes doivent encore être trouvés mais je pense que l’on est sur la bonne voie. On a gagné les deux derniers matches et il faut maintenant poursuivre cette lancée. Mais vraiment, je n’ai aucune crainte, on ne jouera pas contre la relégation cette année.
«Je suis convaincu que si l’on en vient à gagner encore deux-trois matches, plus personne ne parlera des deux premières défaites.»Filip Stojilkovic
Vous êtes quand même passé à côté de vos deux premiers matches de la saison…
Oui mais ils sont derrière maintenant, tout comme l’est notre victoire contre YB. On se concentre uniquement sur Saint-Gall et je suis convaincu que si l’on en vient à gagner encore deux-trois matches, plus personne ne parlera de ces deux premières défaites.
Samedi, à quel genre de match vous attendez-vous à Saint-Gall?
Je n’attends rien de Saint-Gall, j’attends juste que l’on confirme notre succès contre YB.
Vos objectifs personnels pour cette saison, quels sont-ils?
D’avoir un maximum de temps de jeu. Le reste viendra tout seul.
Mais quand même, en tant qu’attaquant, vous vous fixez un objectif au niveau du nombre de buts marqués?
Oui, je me le fixe dans la tête et il reste pour moi (rires).