Elles tricotent des chaussettes ensemble pour rompre leur solitude

L’ambiance est détendue et les rires fusent cet après-midi-là dans le local de la salle paroissiale de la Cathédrale. Autour de la table, une quinzaine de femmes de 60 à 93 ans. Elles tricotent et passent un bon moment entre amies.

Se sentir exister

La plupart viennent ici pour rompre leur solitude et se sentir utiles à la société. Le groupe de Sion est sur la liste d'activités proposées par Pro Senectute Valais. Il existe sous cette forme depuis 10 ans. Mais il a probablement été créé il y a plus de 20 ans, selon Danielle Zollinger, la responsable du groupe Tricot Sion. «Les Sédunois nous connaissent bien. Nous avons une grande vente chaque année au mois de novembre. Et notre point fort, ce sont les chaussettes! Nous faisons une magnifique recette à chaque vente. Elle nous permet de couvrir nos frais, car le groupe est auto-suffisant. Et avec ce qui nous reste à la fin de l'année, nous faisons une grande sortie.»

«Grâce à ces relations amicales, nous nous sentons aimées. Nous avons le sentiment d'exister.» Une participante du groupe Tricot Sion

Pour la plupart des femmes présentes ce jour-là, la motivation revient souvent : elles viennent au groupe de tricot pour rompre leur solitude. «Ce sont beaucoup de personnes qui vivent seules. Alors elles recherchent le contact», confirme Danielle Zollinger. Voir du monde, communiquer et se sentir utiles.

Les fameuses chaussettes

Les femmes qui sont là tricotent aussi pour vendre. Et elles reçoivent souvent des commandes. «C'est surtout pour les hommes que nous tricotons les chaussettes (rires). Ce sont eux nos clients», ajoute Danielle Zollinger. «Les chaussettes sont ce qui se vend le mieux. Elles sont tellement bien faites, que certains pensent qu'elles sont faites à la machine.»

«Ce sont les dames qui s'occupent des pieds des messieurs ! » Danielle Zollinger, responsable du groupe Tricot Sion

Et pour garantir la qualité de leurs créations, le groupe Tricot Sion peut compter sur le savoir-faire d’Anne-Marie Winet. Elle est la conseillère technique du groupe depuis 8 ans. «A la base, j'étais enseignante Activités créatrices manuelles. Comme j'ai des mains qui peuvent encore un peu fonctionner, alors mettre mes connaissances à profit pour les autres, je trouve que c'est super.»
Et Anne-Marie Winet est assez pointilleuse pour que ce soit bien fini. «Je trouve que si on vend nos produits, les gens qui achètent ont droit à un travail fini, propre et de qualité.»

A 15 heures, c’est un rituel au sein du groupe Tricot Sion : ces dames marquent une pause. En cette veille de Noël, elles dégustent un pain d’épice lucernois confectionné par Anne-Marie, et un jus de pomme chaud.

Les tricoteuses de Sion