Dimitri Cavaré: «Nous sommes des guerriers, de la pointe de l’attaque jusqu'au gardien»
Dans les cordes, au bord du K.O. durant de longs mois, le FC Sion est à nouveau debout. Si son équilibre reste chancelant, le club valaisan donne les coups plus qu’il n’en reçoit depuis trois journées. Le défenseur Dimitri Cavaré décrypte cette métamorphose.

Un simple coup d’œil aux résultats du FC Sion dans un passé proche suffit à s’en rendre compte. Avec trois matches de suite sans défaite, le club valaisan réalise sa meilleure série depuis plus de dix-huit mois. À l’époque, entre début août et fin septembre 2021, il avait enchaîné deux succès et trois nuls en cinq journées de championnat sous la houlette de Marco Walker. Une élimination sans gloire en Coupe face au Stade Lausanne Ouchy puis deux revers successifs au Letzigrund contre GC et Zurich avaient ensuite précipité la chute du technicien soleurois et lancé la longue traversée du désert d’une formation incapable depuis lors de décrocher trois résultats positifs à la suite.
«Nos récentes performances nous donnent un grand bol d’air frais.» Dimitri Cavaré
«Nos récentes performances nous donnent un grand bol d’air frais», apprécie le défenseur sédunois Dimitri Cavaré. Le Guadeloupéen tente d’expliquer comment le FC Sion est passé d’une équipe qui ne gagnait pas durant quatorze journées à une formation qui ne perd plus depuis trois semaines. «Beaucoup de discussions ont eu lieu depuis le changement de coach. On a fait le point sur notre situation, on est revenus à des choses toutes simples et la confiance est peu à peu réapparue. Une confiance individuelle mais aussi collective et ça se remarque immédiatement au niveau des résultats.»
Le mérite de David Bettoni
À l’instar de Denis-Will Poha une semaine plus tôt, le numéro 97 de Tourbillon l’affirme: le mérite du renouveau sédunois revient en premier lieu à l’entraîneur David Bettoni. «Je ne vais pas vous dire que tout part de moi en tout cas», commence-t-il par rigoler. «Lorsqu’il est arrivé, nous avons commencé par deux défaites. Malgré ça, il est resté droit dans ses bottes, il n’a cessé de nous encourager donc oui, si on va mieux aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à lui.»
«Il y a quelques semaines, dès qu’on encaissait un but, le match était perdu.» Dimitri Cavaré
En peu de temps, beaucoup de choses sont revenues dans les rangs sédunois: la confiance donc, les résultats et un état d’esprit conquérant. «Il y a quelques semaines, dès qu’on encaissait un but, le match était perdu», soupire Dimitri Cavaré. «Aujourd’hui, peu importe les événements qui interviennent durant une partie, on se retrousse les manches et on se bat pour ce qu’on veut. Après, il est toujours possible qu’on n’arrive pas à nos fins, le football est fait d’imprévus et on ne peut pas tout maîtriser. Mais nous sommes des guerriers, de la pointe de l’attaque jusqu’au gardien.» Le Guadeloupéen l’a d’ailleurs prouvé par l’exemple dimanche dernier en terminant la rencontre face à GC avec un gros bandage autour du front, tout comme son coéquipier Joël Schmied. «Ce genre de choses ne peut arriver qu’à nous! Nous sommes amoureux des duels et on ne craint jamais de mettre la tête là où ça fait mal», se marre celui qui arbore encore un joli pansement trois jours plus tard.
Une (mal)chance qui a tourné
Si le moral est de retour au sein du vestiaire valaisan, tout n’est pas parfait pour autant. «On a encore beaucoup de travail», concède le défenseur guadeloupéen. Plusieurs observateurs l’ont d’ailleurs relevé: sur les trois derniers matches, le FC Sion a eu de la réussite et a pu profiter à plusieurs reprises de petits coups de pouce de la chance…ou du destin c’est selon. «Vous pouvez dire que nos deux victoires ont été facilitées par les cartons rouges adverses. Mais lorsque nous enchaînions les résultats négatifs, beaucoup de faits de matches ont aussi joué contre nous. Dans le football, il faut être capable de prendre ce qui vient et c’est ce que l’on a fait sur ces derniers matches. Tout ce qui ne nous réussissait pas pendant des mois tourne à notre avantage aujourd’hui. C’est un simple retour des choses.»
«On savait que Winterthour avait gagné en entrant sur la pelouse face à GC mais personnellement, c’était le dernier de mes soucis.»Dimitri Cavaré
Dimitri Cavaré reconnaît que la première demi-heure des siens dimanche au Letzigrund a laissé à désirer. Jusqu’à l’expulsion du Zurichois Shabani à la 38ème, les visiteurs avaient en effet eu toutes les peines du monde à créer du danger dans la surface des Sauterelles. La perspective de récupérer le fauteuil de lanterne rouge en cas de résultat négatif a-t-il eu un effet sur les têtes valaisannes à l’heure du coup d’envoi? «On savait que Winterthour avait gagné (ndlr: 3-2 à Saint-Gall) mais personnellement, c’était le dernier de mes soucis. Peu importe ce que font les autres, notre objectif reste toujours le même: prendre les trois points. Et même si ça avait dû mal se passer et qu’on se serait retrouvés derniers aujourd’hui, croyez-moi qu’on n’aurait pas baissé les bras.»
Un classement qui se resserre
Avec les victoires respectives de Sion et de Winterthour, la 28ème journée de Super League a donné lieu à un resserrement en bas de classement. Désormais à égalité avec Zurich, 8ème, le club valaisan ne compte que…sept points de retard sur son futur adversaire Lugano, 4ème et premier qualifié pour les compétitions européennes. «C’est la loi de ce championnat. En deux matches, on peut vite se retrouver en haut comme en bas. Continuons à bosser et peut-être qu’on finira dans la première moitié du tableau. Mais pour l’instant, on est toujours avant-derniers. Il faut donc rester lucides et ne pas se voir plus beaux que ce que l’on est.»
Débarqué en Valais en février 2020, Dimitri Cavaré le dit lui-même: il a vécu plusieurs vies depuis. La pandémie, des blessures, une mise à l’écart de la première équipe, un replacement en défense centrale et des luttes pour le maintien: ces trois dernières années ont ressemblé à de véritables montagnes russes pour le Guadeloupéen. Alors que son contrat arrive à échéance au terme de la saison, il assure ne pas encore savoir de quoi son avenir sera fait.
Les articles les plus lus
Martigny-Croix : une femme retrouvée sans vie, son mari grièvement blessé

Première suisse à Vétroz : en test, un cyclobus doit permettre d'amener les enfants à l'école

Le peuple sierrois dit oui au projet de l'écoquartier VIVA et de la Valais Arena

Haut Val de Bagnes : les grands travaux se préciseront avec la "Clause générale de police"
