David Bettoni après YB-Sion: «Non, nous ne sommes pas malades»
La première de David Bettoni à la tête du FC Sion a viré au cauchemar. En déplacement sur la pelouse du leader Young Boys, le club valaisan a essuyé une nouvelle fessée (4-0). Une nouvelle fois en panne de révolte, menés dès la 2ème, les visiteurs ont évolué plus d’une heure à dix contre onze.
David Bettoni aurait difficilement pu imaginer pire première sortie à la tête du FC Sion. Alors que son baptême du banc valaisan s’annonçait déjà difficile sur le papier à l’heure d’entreprendre le déplacement sur la pelouse du leader YB, il a viré au cauchemar sitôt le coup d’envoi donné. Dépassés dans tous les secteurs par leur adversaire, les Sédunois ont concédé un énième lourd revers cette saison en s’inclinant 4-0.
Pas de révolution
Nommé cinq jours plus tôt au chevet du FC Sion, le technicien tricolore n’a pas souhaité opérer de révolution au moment de coucher sur le papier sa première composition. Deux changements seulement par rapport au onze qui avait débuté face à Lugano dimanche dernier (nul 1-1): les titularisations de Chouaref et Sio à la place du jeune Halabaku et du malade Balotelli. Malgré cette continuité au niveau du onze, les visiteurs se sont immédiatement retrouvés en mauvaise posture puisque le tableau d’affichage n’indiquait même pas deux minutes de jeu que le Bernois Elia pouvait déjà ouvrir le score.
«L’arbitre me dit que j’ai eu un geste trop agressif mais je n’ai même pas touché mon adversaire. Je suis dégoûté.» Giovanni Sio
Acculés dans leur camp, étouffés par les assauts adverses, les Valaisans allaient malgré tout obtenir une occasion en or de décrocher une égalisation inespérée à la 23ème. Le dégagement complètement manqué du portier de la capitale Anthony Raccioppi était alors contré par Giovanni Sio. Anto Grgic – une fois encore fantomatique ce samedi – héritait du ballon sans parvenir à le glisser au bon endroit. La chance était passée pour les Sédunois qui se retrouvaient réduits à dix deux minutes plus tard suite à l’expulsion de Giovanni Sio. «Le défenseur (ndlr: Cédric Zesiger) me titille. Il me pousse sans arrêt et j’essaie simplement de me libérer», explique le principal concerné. «L’arbitre me dit ensuite que j’ai eu un geste trop agressif et que la règle veut que je reçoive un rouge. Je suis dégouté car je ne l’ai même pas touché. Cette expulsion pénalise mon équipe et elle me pénalise moi-même car j’avais la sensation d’être sur la pente ascendante ces dernières semaines.»
L'arbitre Luca Cibelli brandit son carton rouge au nez de Giovanni Sio à la 25ème minute de jeu. (Photo: Keystone-ATS)
Des tribunes, la décision de Luca Cibelli semblait en effet très sévère…à moins que des mots aient été prononcés par l’attaquant franco-ivoirien. «En aucun cas je n’ai insulté l’arbitre. Pourquoi l’aurais-je fait?», interroge le numéro 13 valaisan. «Quand vous m’avez vu hurler, je lui demandais simplement les raisons de ce carton rouge. Encore une fois, si j’avais touché mon adversaire, si je lui avais mis un coup de coude au visage, je n’aurais rien dit. J’aurais accepté la sanction et je serais sorti sans dire un mot. Là, on me punit pour un geste dans le vide. C’est un truc de fou!»
Le positivisme de David Bettoni
Interrogé à propos de cette action, l’entraîneur David Bettoni a botté en touche. «Je n’ai pas revu les images, je ne peux donc pas me prononcer», a-t-il simplement indiqué en conférence de presse. Le technicien a en revanche été plus loquace sur la performance de ses ouailles. Mais si son équipe s’est une fois de plus effondrée en étant punie par les doublés d’Elia (2ème et 38ème) et de Rieder (65ème et 86ème), le discours du Tricolore se voulait résolument optimiste. «Le football est fait d’imprévus», a-t-il débuté en référence à l’ouverture du score précoce des bernois et au fait d’avoir dû évoluer en infériorité numérique durant les deux tiers de la partie. «Ce que je retiens, c’est que mon équipe est restée unie. Même si on n’était pas forcément dangereux, on est restés dans le match pendant près de 70 minutes. Le 3ème but a malheureusement ravivé les fantômes du passé. C’est humain, c’est une question d’émotions. Mais croyez-moi: les joueurs ne font pas exprès de perdre.»
«Il reste encore beaucoup de match, il nous reste des entraînements pour travailler donc je reste serein.» David Bettoni
Sur ce dernier point, David Bettoni a sans doute raison. Reste que l’impression qui se dégage du nouveau zéro pointé sédunois est que cette équipe a davantage besoin d’un docteur que d’un entraîneur à l’heure actuelle. «Non, nous ne sommes pas malades», a pourtant rétorqué l’ancien adjoint de Zidane. «On est juste en manque de confiance et de résultats. Le rôle de l’entraîneur est d’avoir dans sa palette une forme de management qui accompagne les joueurs vers le droit chemin. Je suis là pour leur dire les choses qui ne vont pas mais également pour les booster. Forcément que quand une équipe ne gagne pas, il y a des choses à régler. Mais je ne suis pas d’accord de dire que l’on est malades. Il reste encore beaucoup de match, il nous reste des entraînements pour travailler donc personnellement, je reste serein pour la suite de la saison.»
Lanterne rouge à l’issue du week-end?
En ratant son premier examen sous la houlette de David Bettoni, le FC Sion s’expose tout de même à se retrouver avec le bonnet d’âne de la classe. Il pourrait boucler la 24ème journée de Super League en position de lanterne rouge en fonction du résultat de Winterthour dimanche sur la pelouse de GC (16h30). GC qui sera justement le prochain adversaire des Valaisans samedi prochain à Tourbillon (20h30).