La 61e édition du Rallye internationale du Valais s’est achevée samedi dernier avec la victoire du Bagnard Mike Coppens. Depuis, de nombreuses voix s’élèvent chez les passionnés et bénévoles. Elles reprochent à l’organisation de ne plus entretenir le côté populaire de la manifestation. Le président du comité d’organisation Cédric Borboën réagit.
Cédric Borboën, que répondez-vous aux reproches que l’on vous adresse ?
Ce qui est dit est faux. J’ai l’impression que les gens imaginent qu’on gagne de l’argent avec le Rallye du Valais, alors que ça fait maintenant quatre ans que je remets de l’argent pour qu’il puisse survivre. Donc non, on ne fait pas d’argent avec le Rallye. Je ne gagne pas d’argent avec cette manifestation.
Ces réactions sont-elles revenues jusqu’à vous après le rallye ?
Oui, bien sûr. Et elles n’étaient pas toutes aussi négatives. Nous n’avons jamais changé notre vision par rapport aux bénévoles et nous sommes conscients de ce qu’on leur doit. Sans eux, on ne peut bien entendu rien faire. Nous avons une haute estime de leur travail, même si certains pensent qu’on les met de côté. Je le redis, ce n’est pas le cas. Mais les gens doivent aussi se rendre compte que depuis une année et demie, on fait tout pour survivre.
«Nous avons eu des problèmes de cohésion entre la partie évènementielle et la partie course. On doit améliorer cela.» Cédric Borbën
On vous reproche notamment d’accorder trop d’importance aux sponsors et aux VIP, au détriment des bénévoles…
Encore une fois, c’est faux. Il est certain qu’on travaille dur sur la partie évènementielle du RIV, pour pouvoir financer la partie course. Vu de l’extérieur, je peux peut-être comprendre qu’on croie cela. Mais pour que l’évènement puisse perdurer, on a besoin des sponsors, des VIP. Et même avec leur soutien, ce n’est pas simple de boucler les budgets.
Les plaintes concernent l’absence d’infrastructures (tentes, bars, etc.) pour les visiteurs aux Casernes de Sion. C’était financièrement trop lourd ?
Non, ça n’a rien à voir avec l’aspect financier. Ce sont les restrictions liées au COVID qui nous ont obligé à faire l’impasse sur la tente pour le public et les animations. Croyez-moi que s’il y avait un endroit où on aurait pu gagner de l’argent, c’était par ce biais.
«Le sponsoring est une part essentielle du budget de la manifestation, sans laquelle rien ne serait possible.» Cédric Borboën
Donc l’an prochain, on reviendra à une formule identique aux éditions précédentes si la situation le permet ?
On sait que nous avons eu des problèmes de cohésion entre la partie évènementielle et la partie course. On doit travailler pour améliorer cela. Mais il faut vraiment s’enlever l’image qu’on s’en fout du public et qu’on est là que pour les VIP. Je le répète, c’est une part essentielle du budget de la manifestation, sans laquelle rien ne serait possible. Et si certains pensent qu’on s’en met plein les poches, je montre volontiers les comptes.
Sur le budget de 700'000 francs, que représente la part de sponsoring ?
C’est un petit peu plus que la moitié. Encore une fois, ce n’est pas facile. Cette année, on est passé d’un budget de 1,1 million à 700'000 francs. On a donc dû réduire les frais où c’était possible de le faire, pour être en mesure de payer les factures.
Vous bouclez cette 61e édition dans les chiffres noir ?
C’est encore trop tôt pour le dire, on est en plein dans le bouclement. Mais c’est certain que ce sera très très limite.
«On pollue, on fait du bruit, on n’est plus dans le trend environnemental de bon nombre de lignes marketing d’entreprises.» Cédric Borboën
Cédric Borboën, on vous reproche d’être davantage un businessman qu’un homme de rallye…
Je ne me suis jamais caché de ne pas être du milieu du rallye. Par contre, je suis dans l’événementiel et m’appuie sur les meilleurs autour de moi pour la partie course, pour la partie technique. Après, ça dépend ce que l’on entend par «businessman». On essaye simplement d’avoir un évènement qui puisse se boucler à 0. Ce qui n’est pas le cas depuis quatre ans. Chaque année, on remet de notre poche pour que le rallye puisse avoir lieu. Les choses changent, les tarifs augmentent pour tout. C’est plus compliqué de trouver des partenaires car on pollue, on fait du bruit, on n’est plus dans le trend environnemental de bon nombre de lignes marketing d’entreprises.
Vous dites que vous mettez de l’argent de votre poche. Combien ?
Depuis quatre ans, je pense qu’on a mis plus de 100'000 francs dans le rallye pour qu’il ait lieu.