Les fondeurs helvétiques ont imité leurs homologues féminines aux Jeux Olympiques de Pékin. Ce dimanche, le quatuor composé de Dario Cologna, Jonas Baumann, Roman Furger et du Valaisan Candide Pralong s’est classé 7ème du relais 4x10 kilomètres disputé sous les chutes de neige de Zhangjakou. Il ramène ainsi un diplôme à la maison. Pourtant, à l’heure de l’interview, l’athlète du Val Ferret se montre partagé.
Candide Pralong, la première réaction après cette 7ème place en relais, qu’est-ce que c’est?
Je dirais que je suis content de ma course, moins du résultat. On n’était pas venu là pour terminer 7èmes. On savait que la Russie et la Norvège seraient devant mais derrière tout était jouable de la 3ème à la 8ème place. On le voit bien avec la France qui est souvent au même niveau que nous et qui décroche le bronze aujourd’hui. Eux ont réussi à se surpasser pour aller chercher une médaille. On ne peut donc pas se satisfaire de notre résultat mais je tiens aussi à retenir le positif de ce que j’ai montré.
«Maintenant qu’elle est passée, je veux garder le positif de cette course. Notamment le fait d’avoir participé au dernier relais olympique de Dario Cologna.»
Comment est-ce que vous expliquez justement que vous n’ayez pas réussi à vous surpasser comme l’ont fait les Français?
Je pense qu’il faut en parler avec les deux premiers relayeurs (ndlr: Dario Cologna et Jonas Baumann). Je ne sais pas s’ils ont eu un problème avec leur matériel, on n’a pas encore eu le temps d’en discuter mais j’aimerais bien comprendre. Je pense notamment que Dario est capable de mieux. Mais bon, cette course est désormais passée et, encore une fois, je ne veux en retenir que le positif. Notamment le fait d’avoir participé au dernier relais olympique de Dario Cologna. C’est l’image que je garderai de cette journée.
Après le skiathlon de la semaine dernière, vous nous disiez avoir eu la chance de courir le meilleur jour depuis votre arrivée d’un point de vue de la météo. Là, avec le vent et ces chutes de neige, ça devait être le pire, non?
(Rires). Bah comme ça on voit un peu de tout, c’est pas si mal! On a toujours dit qu’on n’aurait pas de neige en Chine et là, on se retrouve avec des vraies conditions hivernales. Moi je le vois de manière positive: on se sent un peu plus à la maison comme ça.
Au moment de vous élancer en tant que troisième relayeur, le retard de la Suisse était déjà assez conséquent et vous étiez seul au départ. Comment on se motive dans de telles conditions?
Vous savez, c’était mon premier relais olympique. La motivation, je n’ai donc pas eu besoin d’aller la chercher bien loin. Avoir la chance de représenter mon pays lors d’un tel événement, ça me suffit pour me pousser. Évidemment que j’aurais aimé partir en jouant une médaille mais malgré tout, j’ai fais de mon mieux et je suis content de ma forme aujourd’hui.
«Il me reste le 50 kilomètres. La course qui me fait rêver. Celle dont mon père me montrait les images quand j’étais gosse.»
Votre forme, parlons-en. Après une bonne 22ème place en skiathlon, cette performance aujourd’hui, elle renforce encore un peu votre confiance?
Oui et je suis content d’avoir pu faire cette 2ème course sur le sol chinois. Comme je le disais déjà la semaine dernière, je profite de chaque jour passé ici. Maintenant, il me reste le 50 kilomètres (ndlr: samedi prochain). La course qui me fait rêver. Celle dont mon père me montrait les images quand j’étais gosse. Aujourd’hui, j’ai le droit pas seulement d’y participer mais aussi de faire quelque chose de bien à cette occasion. À moi de bien me préparer ces prochains jours. Mais en tout cas, je me réjouis déjà d’y être!
Vous le dites: vous voulez faire quelque chose de bien. Qu’est-ce qu’on peut attendre de vous sur ce 50 km?
Que je m’éclate (rires)! Non mais franchement, je vais donner le meilleur de moi-même et on verra bien. J’espère faire au moins aussi bien que lors du skiathlon.
Pour finir, un mot sur le soutien que vous recevez à distance. Ce matin, ils étaient nombreux à se rassembler dans le Val Ferret pour suivre ce relais et vous encourager…
C’est quelque chose de super cool! Chaque quatre ans, on voit que les gens nous suivent plus que d’habitude lors des Jeux Olympiques. Depuis que je suis là, j’ai reçu de nombreux messages. Savoir que tout ce monde est derrière moi, ça me touche. Je tiens à les saluer et je me réjouis déjà de tous les croiser en Valais et dans le Val Ferret pour débriefer!