Battu par GC, le FC Sion n'y arrive toujours pas

Un peu moins de six ans après avoir vu sa série d’invincibilité en finale de la Coupe de Suisse s’arrêter à la 14ème tentative, le FC Sion espérait vivre pareil scénario avec celle, bien plus dramatique mais tout aussi historique, qui le voyait courir après un succès en championnat depuis le 15 octobre dernier. Malheureusement pour Mario Balotelli – de retour dans le onze et à nouveau capitaine – et ses coéquipiers, il leur faudra continuer à patienter. Samedi à Tourbillon, ils ont cette fois subi la loi de GC (1-2).

«Malgré la déception du résultat, je reste plutôt positif. La donne sera différente le jour où j’aurai la sensation que l’on a fait un pas en arrière.» David Bettoni

Si le résultat comptable reste le même, il convient de reconnaître que les Sédunois ont eu le mérite de démontrer un visage un tantinet plus encourageant que depuis bien des semaines. Sans atteindre des sommets de maîtrise, ils ont globalement dominé les 45 minutes initiales qui les voyaient regagner les vestiaires dos à dos avec leur adversaire, Itaitinga (37ème) ayant répondu à l’ouverture du score – disons-le contre le cours du jeu - du Zurichois Shabani (22ème). «Nous avons fait jeu égal avec eux sur l’ensemble de la partie», affirme l’entraîneur David Bettoni. «Globalement, je suis satisfait de la performance de mon équipe. Elle s’est battue et elle a gagné bien plus de duels que le week-end dernier (ndlr: défaite 0-4 face à YB). Revenir au score après avoir encaissé en premier n’est pas souvent arrivé à mes joueurs cette saison. Malheureusement, le 2ème but nous a fait très mal. Mais malgré la déception du résultat, je reste plutôt positif. La donne sera différente le jour où j’aurai la sensation que l’on a fait un pas en arrière.»

Une défense à nouveau aux abois

Si elle n’a peut-être pas fait un pas en arrière par rapport à sa sortie précédente, la formation sédunoise a finalement semblé faire du surplace vis-à-vis de ce qu’elle démontre depuis des mois. Sans être impressionnant, GC est reparti de Tourbillon avec les trois points en profitant des nouveaux errements défensifs sédunois. Déjà pas assez agressifs sur la première réussite zurichoise, ls Valaisans étaient aux abonnés absents sur le but décisif signé Schettine à la 71ème. Alors qu’ils étaient pourtant tous revenus dans leur surface, ils ont totalement oublié le passeur Herc au 2ème poteau. «Le constat est simple ce soir: on manque de rigueur dans les deux zones finales», regrette le défenseur Numa Lavanchy. «On ne doit jamais encaisser ce 2ème but et en première période, on doit mettre au fond les occasions que l’on se procure. Il y a eu du mieux par rapport à nos dernières sorties mais au final, ça débouche toujours sur zéro point. C’est frustrant.»

«On aurait dû être capables de faire ce que GC a fait en 2ème mi-temps: marquer sur rien.» Numa Lavanchy

Souvent envoyé devant les médias pour analyser les mauvaises performances à répétition de son équipe, Numa Lavanchy avoue peiner à livrer un discours différent à chaque fois. «On doit faire plus tout simplement», soupire-t-il avant d’enchaîner en prenant les Sauterelles en exemple. «On aurait dû être capables de faire ce que GC a fait en 2ème mi-temps: marquer sur rien. Bravo à eux de s’être battus sur une demie ou un quart d’occasion. Personne ne voyait l’action terminer au fond au départ et au final, c’est exactement ce qu’il s’est passé. À nous de nous inspirer de ça pour la suite.»

Les choix forts de Bettoni

Pour sa deuxième sortie à la tête du FC Sion, David Bettoni n’aura donc pas été davantage en réussite sur le plan uniquement comptable qu'une semaine plus tôt dans la capitale. Le technicien tricolore n’a ainsi pas été récompensé des choix forts opérés pour cette rencontre. Ceux d’envoyer en tribunes Gaëtan Karlen, Kevin Bua et Baltazar, de placer sur le banc Nathanaël Saintini, Dimitri Cavaré et Musa Araz ou encore d’accorder ses premières minutes en Super League au jeune Abdel Zagré (entré à la 79ème). Interrogé sur ses différentes décisions, il refuse d’évoquer une quelconque sanction à l’encontre des hommes écartés. «Je dois avoir l’honnêteté intellectuelle de baser mon analyse uniquement sur ce que je vois depuis mon arrivée au club», explique-t-il. «Je voulais agrandir un peu mon groupe et c’est pour ça que j’ai fait appel à quelques M21 (ndlr: José Aguilar est aussi entré à la 79ème alors que Gora Diouf était sur le banc). Ces jeunes apportent de la fraîcheur et de la qualité. Chaque match à son histoire et mes joueurs doivent s’habituer à vivre avec de la concurrence car je travaillerai comme ça jusqu’au bout. Ils doivent avoir conscience de l’importance de ce qu’ils montrent à l’entraînement.»

«J’ai conscience de la responsabilité de gagner un match mais il ne faut pas non plus faire tout un plat d’une défaite.»David Bettoni

Pause internationale oblige, le nouvel homme fort de Tourbillon a désormais deux semaines devant lui pour renforcer le travail à l’entraînement avant un prochain rendez-vous fixé au dimanche 2 avril à Lucerne. «Mon principal job d’ici là sera de faire prendre conscience aux joueurs qu’ils ont des qualités et qu’ils doivent les mettre au service du collectif», affirme-t-il. «C’est dans les mauvais moments que l’on doit voir des hommes. Ce groupe est assez peu homogène en termes d’âges et c’est en traversant des épreuves que tout le monde grandi ensemble. Après, le football est un plaisir. Bien sûr que j’ai conscience de la responsabilité de gagner un match mais il ne faut pas non plus faire tout un plat d’une défaite. Passons à autre chose dès ce soir (ndlr: samedi) et remettons-nous au travail dès lundi pour préparer la rencontre qui arrive dans quinze jours.»

La victoire de GC à Tourbillon couplée à celle du FC Zurich devant Lucerne plus tôt samedi soir laisse présager d’un duel à deux entre Winterthour et Sion pour éviter la dernière place synonyme de barrages en fin de saison. À ce jeu-là, s’il ne perd pas dimanche contre Saint-Gall, le néo-promu laissera le fauteuil de lanterne rouge au club sédunois…en tout cas pour deux semaines.

Retrouvez-ci-dessous les interviews complètes de Numa Lavanchy et David Bettoni