Barthélémy Constantin: «On va tout donner pour boucler le dossier Balotelli»
Le marché des transferts entre dans sa dernière ligne droite. Il reste moins de deux semaines aux clubs pour faire leurs emplettes. Le directeur sportif du FC Sion Barthélémy Constantin évoque cette fin de mercato et dresse un premier bilan du début de saison du club valaisan.
Après cinq journées de Super League, le FC Sion pointe à la 4ème place du classement, trois points derrière le leader Young Boys. Invaincus depuis trois rencontres, les Valaisans ont rendez-vous avec la Coupe de Suisse ce samedi. Ils se déplacent dans le Canton de Genève pour y défier Chênois, pensionnaire de 1ère ligue (coup d’envoi à 17h30). Avant cette échéance, le directeur sportif Barthélémy Constantin fait le point sur le début d’exercice et la fin du mercato du club sédunois. Interview.
Barthélémy Constantin, que faut-il retenir des cinq premiers matches disputés par le FC Sion version 2022/2023?
L’énergie et l’état d’esprit démontrés par nos joueurs sur le terrain. On voit une équipe qui se bat, qui joue bien au foot. Les discussions que l’on a eu avec Paolo (ndlr: Tramezzani) en juin portent leurs fruits. Aujourd’hui, on voit un FC Sion plus offensif. Redonner du plaisir au public de Tourbillon, c’était notre objectif. Alors oui, on peut regretter de ne toujours pas avoir gagné à la maison mais je retiens le dernier match contre GC. Quand je vois que même à dix, on s’accroche, on égalise et on fait encore tout pour essayer de prendre les trois points, je suis très fier de mes joueurs et de mon entraîneur.
«Par rapport à l’an dernier, tout le groupe a changé de mentalité.»Barthélémy Constantin
Si l’on vous dit que l’an dernier, le FC Sion aurait perdu un match comme celui-ci…
(Il coupe) Je te réponds que ton analyse est tout à fait juste. Tout le groupe a changé de mentalité. Paolo a fait un sacré travail durant la préparation. On a un vrai fond de jeu, plus de sérénité aussi. N’oublions pas que l’an dernier, il est arrivé en cours de saison. Il n’a donc pas participé à la préparation estivale et nos plans durant l’hiver ont été modifiés par la pandémie puisque l’on n’a pas pu partir en Espagne. On naviguait entre la Porte d’Octodure, Fully et quelques jours à Novare. Ce n'était pas optimal et on voit la différence aujourd’hui. Beaucoup de choses restent à améliorer mais on est sur le bon chemin.
Des préparations différentes, c’est le seul motif qui explique ce passage d’un FC Sion amorphe durant le printemps à un FC Sion conquérant aujourd’hui?
Non, on le doit à l’ajustement de plusieurs choses. À ces réunions que l’on a menées avec le coach, au fait qu’il se soit montré très réceptif à ce qu’on lui demandait, à la réduction de notre contingent et la recherche de profils qui correspondaient à nos besoins. Plusieurs étapes ont été suivies pour nous mener où l’on en est aujourd’hui.
La politique de recrutement du FC Sion a changé. Désormais, vous misez sur la qualité plutôt que la quantité...
Tout à fait. Le problème, c’est que quand il y a trop de monde, ça ne fonctionne pas. Ça vaut pour l’effectif mais ça vaut aussi pour les personnes qui s’occupent du recrutement. Cette année, on a bien pu travailler entre le président, le coach et moi sans avoir quelqu’un d’autre qui vient mettre des embrouilles là-dedans. On est en contact quotidiennement les trois pour avancer sur nos différents dossiers et trouver des alternatives à ceux qui ne débouchent sur rien.
«Quand on est moins, on est mieux pour travailler. C’est dans la simplicité qu’on fait les bonnes choses.»Barthélémy Constantin
Donc si le FC Sion a empilé les joueurs ces dernières années, c’est que vous n’aviez pas le même pouvoir qu’aujourd’hui?
Non mais on n’est pas là pour parler de mon cas personnel. Tout ce que je dis, c’est que beaucoup de personnes nous tournaient autour. Désormais, on revient dans une situation qui ressemble à ce que l’on avait vécu en 2014/2015 (ndlr: l’année de la 13ème Coupe de Suisse). Quand on est moins, on est mieux pour travailler. C’est dans la simplicité qu’on fait les bonnes choses.
Barthélémy Constantin, le mercato ferme dans moins de deux semaines. Quelle est la priorité du FC Sion?
L’engagement d’un attaquant important, un vrai numéro 9. On est en train d’analyser les opportunités qui se présentent à nous. Elles sont plus nombreuses depuis que les cinq principaux championnats européens ont débuté. À nous de bien réfléchir, d’agir calmement. Ce n’est pas parce qu’on arrive à la fin du marché des transferts qu’il faut s’exciter. Mais à la minute, notre priorité c’est ça: signer un attaquant.
Un attaquant capable de marquer 20 buts en une saison, c’est plutôt rare en Valais…
C’est bien pour ça qu’il nous le faut maintenant. Nos objectifs sont clairs et c’est par cet engagement que l’on pourra revivre des émotions et faire vibrer Tourbillon comme il le doit.
Ce buteur attendu, ça pourrait être Mario Balotelli. Où en est-on dans le feuilleton de l’été?
Le mercato n’est pas terminé et le joueur pas transféré. On va donner tout ce qu’on peut pour boucler ce dossier comme on le fait depuis qu’on a commencé à penser à ça. À nous de nous battre et d’être assez bons pour le ramener ici.
Si l’on vous dit que le FC Sion se «cache» derrière la rumeur Balotelli pour avancer sur d’autres dossiers...
On ne se cache pas derrière ça puisque c’est vous, les journalistes, qui prenez du plaisir à en parler. Nous on ne fait que vous répondre (sourire).
«Balotelli est un joueur exceptionnel donc on va tout faire pour le convaincre. On ne veut pas avoir de regrets.»Barthélémy Constantin
Et si ça ne devait pas fonctionner avec Balotelli?
Et bien j’ai d’autres attaquants sur ma liste. Après, Mario est un joueur exceptionnel donc encore une fois, on va tout faire pour le convaincre. On ne veut pas avoir de regrets si ça ne devait pas aboutir mais on a plusieurs options pour chaque poste. On est prêts à tout.
La priorité, c’est donc l’attaque. D’autres postes à renforcer?
On visait un latéral gauche mais aujourd’hui, on voit que Baltazar joue très bien dans cette position. En plus, il a une belle marge de progression. Il a Iapichino qui le pousse derrière donc on est satisfait à ce niveau-là. Encore une fois, faire des transferts pour faire des transferts ne nous intéresse pas.
Des rumeurs faisaient état de l’intérêt de clubs étrangers pour Dimitri Cavaré ou Nathanaël Saintini. Comment vous positionnez-vous sur ces deux dossiers?
Bah franchement, si je suis un club étranger, je m’intéresse aussi à ces deux joueurs. Ils font un très bon début de saison et ils ne sont pas les seuls. Mais on compte sur eux et ils veulent rester. Chacune des parties est consciente que l’on a quelque chose de bien à réaliser cette saison. Si on y parvient, d’autres opportunités pourraient alors s’ouvrir à eux. Ce sont deux gars intelligents, des très bons mecs donc ils savent tout ça.
«À moins d’une offre mirobolante, aucun cadre ne partira.»Barthélémy Constantin
Le FC Sion ne perdra donc aucun joueur cadre d’ici deux semaines?
Non. À moins que l’on reçoive une offre mirobolante que l’on ne peut pas refuser. Le cas de joueurs «secondaires» comme Adryan, André, Nsakala ou Doldur doit encore être réglé mais on ne compte pas se séparer d’éléments importants.
Avec l’effectif à disposition et ce que l’on a vu sur les cinq premiers matches, quelle doit être la place du FC Sion cette saison selon vous?
Je l’ai dit dès le début. Pour moi, c’est important de terminer dans la première partie du classement et de ramener la Coupe. À moi de trouver les joueurs justes pour nous donner la possibilité de réaliser tout ça.