Avions de combat F-35 : pas plus de bruit à l'aéroport de Sion selon le Conseil fédéral
Le Vert Christophe Clivaz et le PS Emmanuel Amoos s'inquiètent du bruit des futurs avions de combat F-35 pour le Valais. Le Conseil fédéral vient de leur répondre.
Le Conseil fédéral n'est pas passé par quatre chemins pour répondre à la question que se pose le socialiste Emmanuel Amoos, et sans doute un bon nombre de valaisans : des mouvements supplémentaires sur Sion sont-ils prévus ? Non, répond succinctement le Conseil fédéral. "La réponse est très évasive", regrette Emmanuel Amoos. Le Gouvernement assure que les trois bases aériennes actuelles – Payerne, Meiringen et Emmen – continueront à assurer les besoins opérationnels de l'armée Suisse ainsi que les entraînements et instructions. Mais le Conseil fédéral nuance tout de même ses propos sur la formation des pilotes aux F-35. La structure aéroportuaire sédunoise fera l'objet d'entraînements spécifiques pour être utilisée comme base de dégagement. Mais les vols bruyants devraient être réduits de moitié par rapport à l'exploitation de la flotte actuelle de F/A-18 et de F-5. Les possibilités offertes par les simulateurs permettront de réduire les vols d'entraînement, selon le rapport publié par le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS).
Du bruit qui inquiète
Les F-35 émettent trois décibels de plus que les avions actuels. Selon le Conseil fédéral – en réponse à l'interpellation du Vert Christophe Clivaz – des mesures de bruit ont été effectuées dans les environs des bases aériennes de Payerne et de Meiringen au décollage, à l'atterrissage et au roulage des avions. Le Gouvernement estime que ce n'est pas le lieu qui est pertinent lors de ces mesures mais la qualité de ces dernières. Aucune étude sur les nuisances sonores ne seront effectuées à Sion pour le moment. Des calculs de bruit seront établis uniquement en vue du renouvellement de la concession pour l'utilisation civile et militaire et l'aéroport de Sion en 2031. "C'est trop tard. Les avions seront déjà achetés. Je ne suis pas certain que des investissements soient possibles après l'achat de ces nouveaux F-35. Nous avons besoin aujourd'hui d'avoir des réponses claires et nettes pour la population valaisanne", réclame Emmanuel Amoos.
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Le Vert Christophe Clivaz demandait également dans son texte au Conseil fédéral de prévoir les entraînements des F-35 à une altitude plus élevée, afin de limiter les nuisances sonores dans le ciel valaisan. Le Gouvernement affirme que la majorité des vols se situe déjà entre 6'000 et 11'000 mètres d'altitude."Tant mieux si l'armée est consciente de ça et qu'elle fait attention d'essayer de voler le plus haut possible", s'exclame Christophe Clivaz.
L'utilisation conjointe civile et militaire de l'aérodrome de Sion est régie par deux contrats datant de 1956. Ils expireront en 2031. Un avenant précise que Sion continuera toutefois à être utilisé militairement comme aérodrome de dégagement. Cette intention est conservée au-delà de 2031, informe le Conseil fédéral dans sa prise de position en réponse aux interpellations valaisannes. Un processus de coordination est en cours, entre l'Office fédéral de l'aviation civile et le canton du Valais, afin de préparer le renouvellement de la concession.