Mais le sujet refait surface ces jours en plein conflit russo-ukrainien, qui se déroule actuellement à l'Est de l'Europe. Le conseiller national valaisan Jean-Luc Addor a déposé à Berne une interpellation intitulée : la guerre en Ukraine, une chance pour l'aéroport de Sion ? "Le texte de mon interpellation peut paraître provocateur mais il y a du sérieux là-derrière. Ce conflit en Ukraine a montré que la capacité à décentraliser au maximum ses forces aériennes, c'est un des éléments qui peut permettre à nos forces aériennes d'espérer survivre le plus longtemps possible", argumente le parlementaire UDC.
"Le texte de mon interpellation peut paraître provocateur mais il y a du sérieux là-derrière."
Jean-Luc Addor, conseiller national (UDC/VS)
Actuellement, trois bases aériennes existent en Suisse : Payerne, Meiringen et Emmen. L'aéroport de Sion – avec son statut d'aérodrome de dégagement – est utilisé lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas de poser sur ces trois sites principaux. "Quatre plutôt que trois, c'est toujours une [base aérienne] de plus. Et c'est une chance de survie de plus", estime l'élu saviésan.
En 2018 avec le départ de l'armée, 150 membres des forces aériennes ont été replacés ailleurs en Suisse. " C'est nous-mêmes, les Valaisans, principalement la Ville de Sion, qui avons renoncé à l'armée à Sion", rappelle Jean-Luc Addor. Le parlementaire agrarien estime que le retour des forces aériennes à Sion pourrait permettre de ramener des emplois en Valais. " Ça permettrait de garantir aussi la survie d'un centre d'apprentissage, qui pour moi est en sursis", s'inquiète l'élu UDC.
"Les Ukrainiens ne sont pas en train de se demander ce qui fait le plus de bruit mais qu'est-ce qui leur apporte le plus de sécurité ?"
Jean-Luc Addor, conseiller national (UDC/VS)
Le Saviésan assure que l'aérodrome de Sion peut très rapidement redevenir opérationnel. " Tout est là pour permettre une remontée en puissance. La volonté doit évidemment venir de Berne, car il faudra plus d'argent. La Confédération devra augmenter son budget de défense. Ça permettra de créer des conditions pour tirer à nouveau pleinement profit des installations qui subsistent. Tout n'a pas été démonté. Tout n'a pas été abandonné par les forces aériennes. C'est une question de budget et de volonté politique, que ce soit au niveau fédéral ou en Valais", explique Jean-Luc Addor.
Si les forces aériennes ont quitté le Valais en 2018 essentiellement pour des questions budgétaires, le bruit était également au cœur des débats et des passes d'armes entre la Ville de Sion et les riverains du tarmac. Alors les Valaisans sont-ils prêts à être à nouveau exposés aux nuisances sonores des avions de combat et du futur F-35 ? " C'est une question intéressante. Je pense qu'on ne peut pas réduire des avions à du bruit. Le F-35 fait effectivement un peu plus de bruit au décollage. Ça fait partie des inconvénients. Mais le beau temps, la sécurité et le retour des emplois font partie des avantages. Les Ukrainiens ne sont pas en train de se demander ce qui fait le plus de bruit mais qu'est-ce qui leur apporte le plus de sécurité ?", conclut Jean-Luc Addor.