Joanna Ryter va enfin pouvoir disputer les mondiaux 2021 d’Iron Man. Prévue initialement en octobre 2021, la compétition a été repoussée de sept mois en raison de la pandémie. La triathlète de 28 ans verra donc sa patience récompensée samedi prochain. Une récompense d’autant plus appréciée que Joanna Ryter vivra à cette occasion une première. Si elle avait déjà remporté la catégorie des 18-25 ans aux mondiaux de 2018, elle est cette fois-ci qualifiée chez les professionnelles.
Un changement de catégorie qui va de pair avec un changement de vie pour la Valaisanne d’adoption. Depuis novembre, Joanna Ryter a en effet décidé de se consacrer à 100% au triathlon. Une décision risquée, notamment sur le plan financier. «Pour l’instant, c’est clair que c’est un investissement. Se consacrer qu'au sport est le plus beau métier du monde, mais il y a un petit stress de savoir si j’aurai assez d’argent à la fin du mois. Quoiqu’il en soit, j’ai envie de mettre toutes les chances de mon côté pour percer dans ce sport. J’ai bon espoir de parvenir à vivre de ça.»
«En ne me consacrant qu’au triathlon, je peux augmenter mes heures et l’intensité de mes entrainements et avoir des plages de récupération plus importantes.» Joanna Ryter
Et si les efforts consentis depuis novembre ne payent pas encore, sur le plan sportif, c’est une réussite. «C’est vraiment un game-changer dans mes performances. J’ai beaucoup plus de temps, ce qui me permet d’augmenter mes heures et l’intensité de mes entrainements. Et d’avoir des plages de récupération plus importantes.» Une récupération nécessaire quand on s’entraine pour enchaîner 3,8 km de nage, 180 km de vélo et 42,195 km de course à pied. Depuis le début de l’année, la Neuchâteloise établie en Valais a principalement axé ses efforts sur la nage et le vélo. Il faut dire que la course à pied a toujours été le point fort de Joanna Ryter. Elle a d’ailleurs pris le 9e rang des championnats suisses de 10 km disputés à Vétroz il y a un mois.
Mais qui dit davantage d’entrainements, dit aussi attentes plus élevées en termes de résultats. «De base, je me suis toujours mis une très grosse pression», acquiesce Joanna Ryter. «Désormais, par rapport à mes sponsors, par rapport à mon entraineur, par rapport à toutes ces personnes qui me soutiennent, j’ai vraiment à cœur de leur montrer que ça en vaut la peine et que je peux ramener de bons résultats. Donc oui, la pression est plus haute, mais je la gère encore assez bien pour le moment. C’est un stress positif. »
Les derniers résultats valident les propos tenus par Joanna Ryter. Le 23 avril, elle a pris le 3e rang de l’Iron Man du Texas. Une performance de choix qui lui a permis de se mettre en confiance et de gagner en visibilité deux semaines avant l’épreuve de samedi, où la concurrence sera très élevée. Et où Joanna Ryter découvrira un nouveau terrain, puisque – toujours en raison de la pandémie – ces mondiaux n’auront pas lieu à Kona sur l’île d’Hawaï, comme de coutume, mais à Saint-George, dans l’Utah. «Je ne connais pas du tout le parcours. Je sais qu’il y a un peu plus de dénivelé (ndlr: par rapport à Kona), ce qui m’est un peu moins profitable car je préfère quand c’est plat. Mais je me réjouis tout de même. Ce sera totalement différent d’Hawaï, avec une terre désertique et une eau très froide dans un petit lac. J’ai vraiment hâte.» Samedi à Saint-George, pour ses premiers championnats du monde d’Iron Man en catégorie pro, Joanna Ryter vise un top 25.