La Police cantonale appelle à la méfiance sur internet
La Semaine nationale de la cybersécurité débute ce lundi en Suisse. L’objectif est de sensibiliser la population aux risques d’internet et à la manière de se protéger. D’autant que les failles de sécurité sont de plus en plus exploitées pour extorquer de l’argent aux victimes.

La Police cantonale valaisanne renforce la prévention contre la criminalité sur internet. Elle participe à la Semaine nationale d’action pour plus de sécurité dans le cyberespace, qui commence ce lundi. L’événement a pour but de sensibiliser la population aux moyens de renforcer sa sécurité en ligne, afin de limiter les escroqueries et autres incidents. L’action de la police valaisanne ne se limite pas à cette seule semaine. Elle mettra prochainement en place une campagne de prévention propre au canton.
Les difficultés de l’enquête
Une faille dans sa sécurité personnelle ou un comportement en ligne imprudent peut permettre à des individus mal intentionnés de nous faire subir des préjudices importants. De plus, le nombre d’infractions sur internet a explosé ces dernières années. Et dans le domaine de la cybercriminalité, les enquêtes peuvent s’avérer complexes. « Elles sont relativement similaires à celles que l’on opère habituellement, mais avec quelques difficultés supplémentaires. Tout d’abord, l’entraide judiciaire internationale. Un clic de souris vous lance sur Singapour. Mais pour le suivre, ça va nous prendre beaucoup de temps et nécessiter un travail juridique complexe. Autre aspect : une donnée numérique a une durée de vie très courte. Si l’on n’est pas très rapide lors de l’intervention, une partie des données est perdue », explique Pierre-Antoine Lengen, chef de la police judiciaire valaisanne.
Pour répondre aux besoins actuels, une unité « cybercriminalité » sera créée au sein de la Police cantonale. Elle sera composée de douze agents et permettra de spécialiser des collaborateurs dans ce domaine. En 2020, la police valaisanne a enregistré 371 escroqueries sur internet. Le montant total subtilisé s’élève à plus de 2,7 millions de francs.
« La pointe émergée de l’iceberg »
Pour Pierre-Antoine Lengen, le nombre de cas de cybercriminalité est en réalité beaucoup plus élevés que les chiffres annoncés. « Pour différentes raisons, les gens n’ont pas forcément intérêt à venir annoncer ce qui leur est arrivé, malheureusement. Pour des raisons de réputation. Lorsqu’une entreprise est touchée, elle n’a pas envie de dire qu’elle s’est fait avoir. Celui qui s’est exhibé sur internet n’a pas envie de venir à la police pour expliquer ce qui s’est passé et pour quelle raison il a versé une somme d’argent plus ou moins importante. Tout cela fait qu’on a toute une criminalité qui nous échappe », raconte l’ancien chef de la section financière de la Police cantonale valaisanne.