Double démission à la tête du Ministère public valaisan
Instruction pénale valaisanne : c'est le grand chambardement. La procureure générale adjointe a décidé de démissionner immédiatement. Et si le procureur général, Nicolas Dubuis, va poursuivre encore un peu, le temps de stabiliser l'institution, il n'ira pas non plus au terme de son mandat
Une petite révolution est en marche au sein du Ministère public valaisan. Sous le feu des critiques depuis de longs mois, le procureur général Nicolas Dubuis a convoqué la presse ce lundi pour présenter les grandes lignes d'un plan d'action destiné à stabiliser l'institution. Les annonces faites ne sont pas des demi-mesures.
Nicolas Dubuis a ainsi déclaré qu'il n'irait pas au terme de son mandat qui court jusqu'en 2025. Il présentera sa démission au Grand Conseil valaisan d'ici la fin de l'année, une fois l'institution stabilisée. Nicolas Dubuis devrait ainsi quitter le Ministère public aux alentours de juin 2024.
Le Ministère public va donc perdre son chef, Nicolas Dubuis. Mais il va perdre plus rapidement encore son sous-chef. En l'occurrence la procureure générale adjointe Lucie Wellig qui a donné sa démission vendredi et quittera ses fonctions le 30 septembre.
Sur le fond, Nicolas Dubuis entend mettre en œuvre les recommandations du Conseil de la Magistrature qui portent essentiellement sur le fonctionnement – ou le dysfonctionnement – de l'Office central, Office central qui traite les affaires économiques complexes, les dossiers concernant les VIP, magistrats, policiers et fonctionnaires, les erreurs médicales et l'entraide judiciaire.
Encore faut-il que les moyens nécessaires soient mis à disposition de l'institution, souligne Nicolas Dubuis.
Parmi les réformes prioritaires, faire du futur procureur général adjoint le chef de l'Office central. Créer des services généraux en charge des ressources humaines, de l'informatique ou encore de la communication. Et, à l'image de ce qui se fait dans les tribunaux, engager des greffiers, c'est-à-dire de jeunes juristes avec master en droit et brevet d'avocat pour assister les procureurs en place.
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Tout cela nécessitera des décisions politiques et, notamment, une modification de la loi. Le conseiller d'Etat Frédéric Favre nous a confirmé sa volonté d'arriver en juin prochain devant le Parlement avec un projet de révision partielle sur la base des rapports du Conseil de la Magistrature et Ecoplan.
Nicolas Dubuis a aussi annoncé ce matin que le Ministère public valaisan avait battu tous les records en 2022. Plus de 11 mille nouveaux dossiers pénaux ont été ouverts et pratiquement autant ont été liquidés. Cela représente 380 affaires par procureur, au nombre de 29. 95% des dossiers sont bouclés dans l'année.
Conclusion de Nicolas Dubuis : le Ministère public valaisan fonctionne.