Sidney Kamerzin veut recadrer les missions de la Cour européenne des droits de l'Homme
La décision a fait l'effet d'une bombe cette semaine en Suisse. La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la Confédération pour inaction climatique. A Berne, le Valaisan Sidney Kamerzin compte recadrer la CEDH.
C'est la décision de la semaine qui a fait polémique en Suisse. La Confédération a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme pour inaction politique. La CEDH, basée à Strasbourg, avait été saisie par l'association des Aînées pour le climat, qui considérait que la Confédération ne prenait pas de mesures suffisantes pour atténuer les effets du changement climatique. Ce jugement historique, qui fait jurisprudence, a suscité un flot de réactions, dont celle de Sidney Kamerzin. "Le rôle de la Cour européenne des droits de l'Homme est d'appliquer le droit et non de créer du droit", dénonce le conseiller national valaisan. "Les juges ont créé des droits humains climatiques", s'offusque le centriste. "Ils outrepassent leurs compétences", ajoute-t-il.
Quant au fond de l'affaire, l'impact du réchauffement climatique sur la population, Sidney Kamerzin se questionne. "Est-ce qu'en Suisse aujourd'hui, on peut dire que la situation climatique est détériorée à tel point qu'elle met en danger la vie ? Pour moi, on franchit un pas qui ne devait pas être franchi", estime le Sierrois.
Recadrer la mission des juges ?
La Suisse fait partie du Conseil de l'Europe, dont dépend la CEDH. La Confédération par son ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, siège au comité des ministres. Sidney Kamzerin souhaite utiliser ce biais pour montrer le mécontentement de la Suisse. Il va déposer la semaine prochaine lors d'une session à Berne une intervention parlementaire. "Je demande que la Suisse se positionne", appuie-t-il. Le parlementaire fédéral propose également d'instaurer un organe de contrôle de la CEDH. À l'image du Conseil de la magistrature en Valais, qui surveille l'action des tribunaux et du Ministère public. "Pour éviter que les juges fassent de la politique", explique Sidney Kamerzin.
L'UDC exige de son côté que la Suisse sorte du Conseil de l'Europe. Un mauvais calcule estime l'élu valaisan. "Au contraire, c'est en étant à l'intérieur qu'on peut recadrer la mission de la Cour européenne", précise Sidney Kamerzin. Le centriste reconnaît que la décision de la CEDH pourrait être mal interprétée en Suisse, à la veille des discussions entre l'Union européenne et la Confédération sur les accords-cadres. "L'Union européenne n'est pas le Conseil de l'Europe, mais les Suisses sont assez frileux sur les ingérences des juges étrangers en Suisse. Et ce n'est pas un bon signal en vue des échéances importantes qu'on va avoir", conclut-il.