Plus de subventions pour la modernisation des systèmes d'irrigation
L’électrification des systèmes d’irrigation sera davantage subventionnée. Le Conseil national a accepté une motion en ce sens de Benjamin Roduit. De nombreux agriculteurs valaisans de plaine pourront bénéficier de ce coup de pouce.

Les agriculteurs qui modernisent leur système d’irrigation seront davantage aidés. Le Conseil national a accepté la semaine dernière une motion du Valaisan Benjamin Roduit. Le Conseil fédéral était lui opposé au texte. Il estimait que la Confédération en faisait déjà suffisamment pour aider les projets d’irrigation. «On ne peut pas tout subventionner», a lancé à la tribune le ministre de l’agriculture Guy Parmelin. Le Vaudois n’a pas été suivi. La motion a été validée par 112 voix contre 71.
La motion de Benjamin Roduit demande des subventions supplémentaires pour les agriculteurs qui passent à un système d’irrigation plus durable. Pour l’heure, ces systèmes fonctionnent bien souvent aux énergies fossiles. «Un moteur diesel fait du bruit et la lutte contre le gel se fait souvent la nuit», explique l’arboriculteur valaisan Paul-Marie Dorsaz. Les moteurs sont anciens et polluent», ajoute l’ancien président du syndicat agricole fulliérain et du consortage d’irrigation du Grand Blettay.
L’idée est d’électrifier les systèmes d’irrigation. Parmi les avantages : la fiabilité de l’électricité et les possibilités d’automatisation de l’arrosage au quotidien. «L’électricité est bien plus facile d’utilisation et elle nous sécurise dans la lutte contre le gel», résume l’arboriculteur de Fully.
Des coûts importants
L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) soutient déjà les projets d’irrigation au moyen d’aides à l’investissement qui comprennent des subventions et des crédits d’investissement. Insuffisant, estime le centriste de Saillon, Benjamin Roduit. Une partie des coûts, les frais de raccordement facturés par les fournisseurs d’électricité, échappe aux contributions fédérales et cantonales. Les coûts résiduels peuvent se s’élever jusqu’à 35'000 francs par hectare. «Actuellement, nous renonçons à l’électrification pour des questions de coût», reconnaît Paul-Marie Dorsaz.
Les coûts élevés de raccordement sont dus à la spécificité de l’irrigation agricole. Lors de la lutte contre le gel, les installations d’aspersion tournent à plein régime. Elles nécessitent une puissance importante, mais sur du court terme, deux, trois nuits par an.
Autre problématique : le morcelage des vergers valaisans. Les parcelles des agriculteurs sont divisées et l’électrification de leur système d’irrigation plus coûteux. «Il faut ainsi payer plusieurs taxes de raccordement», déplore Paul-Marie Dorsaz.