L'industrie du ski est "en bonne santé", selon un rapport mondial sur le tourisme de montagne
Le spécialiste genevois Laurent Vanat a publié la 16e édition de son rapport international sur le tourisme de neige et de montagne. Et il l'assure: les sports d'hiver ne sont pas prêts de disparaître.
La pratique du ski a encore de beaux jours devant elle. C'est l'avis du spécialiste genevois Laurent Vanat qui vient de publier son dernier rapport annuel sur le tourisme de neige et de montagne. Pour la 16e fois, il y compare la situation dans les différents pays qui disposent de stations de sports d'hiver ; ils sont 68 dans le monde. Et Laurent Vanat constate que la saison 2022-2023 a enregistré " des niveaux de fréquentation qui correspondent à la moyenne des deux dernières décennies".
Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Laurent Vanat précise que les conditions météorologiques et d'enneigement constituent un facteur prépondérant qui influe sur la fréquentation. Si certains marchés ont connu des nombres record de visiteurs, l'Allemagne par exemple a connu le pire hiver de son histoire. En Suisse, le chiffre d'affaires a baissé de 9% durant la période sous revue. La fréquentation a quant à elle reculé de 7% durant la même période en Valais, selon des chiffres des Remontées mécaniques suisses.
Laurent Vanat dénonce le "ski bashing"
Mais "l'industrie du ski est en bonne santé", assure le spécialiste. Il dénonce "idéologie anti-ski préformatée" véhiculée par les médias, une partie de la classe politique et une partie du public qui laisse entendre que les sports d'hiver sont moribonds. Ce qui, selon lui, est loin d'être le cas. "Il n'y a aucune raison de faire disparaitre le ski tant qu'il est encore parfaitement viable", assure Laurent Vanat.
Si certaines petites stations de moyenne altitude sont condamnées à terme, en raison du réchauffement climatique, cela ne concerne pas la branche dans son ensemble. En Suisse, on peut fermer 50% des stations de ski et on aura toujours 95% du volume de marché", note le spécialiste.
Pas de crainte liée à l'arrivée de Vail en Valais
A ce titre, il ne s'inquiète pas – pour l'instant - de l'arrivée en Valais du géant américain Vail Resort. Le groupe a acquis cet hiver les remontées mécaniques de Crans Montana et lorgnerait sur celles de Verbier. Mais il ne pourrait influer sur le marché qu'en acquérant un grand nombre d'entreprises sur le territoire helvétique. Or "je ne vois pas de quelle manière ils pourraient investir en deux ans les montants qu'ils ont investis à Crans Montana ou Andermatt", conclut Laurent Vanat.