Face à la pression migratoire, la Suisse renforce ses frontières au Sud

Alors que l’Italie fait face à des afflux d’arrivées en provenance de la Méditerranée, plusieurs médias suisses et européens pronostiquent une année 2023 record en matière de migration. 

Du côté de l’office fédérale des douanes et de la sécurité des frontières (OFDF), on admet que la pression se fait sentir. Pour l’heure, 27'262 entrées irrégulières ont été enregistrées entre le 1er janvier et le 31 août, contre 52'000 sur l’ensemble de l’année 2022. Mais le nombre pourrait prendre l’ascenseur, les vagues les plus importantes étant généralement constatées au début de l’automne. 

Si les frontières valaisannes et romandes sont épargnées, le scénario n'est pas le même au Tessin. Rien que pour le mois d’août, l’OFDF annonce 2873 entrées par les frontières sud, soit deux fois plus que le mois précédent (A titre de comparaison, on parle de 403 entrées par les frontières ouest, dont font partie le Valais).  

Au Tessin, une quinzaine de collaborateurs supplémentaires ont ainsi été mobilisés, principalement en provenance de Suisse alémanique. Pour l’heure, la situation est sous contrôle, selon la porte-parole de l'OFDF Donatella Del Vecchio, les effectifs pourraient encore être gonflés. 

Et sur le terrain, que peut-on observer de ces flux et leur composition ? « Les vagues proviennent principalement du Maroc, de Turquie et d’Afghanistan », indique la porte-parole. « Le plus souvent des hommes qui voyagent seuls et en train, sans parents, ni famille. »

Quant à savoir si les vagues se poursuivront en 2024, le Secrétariat d’Etat aux migrations ne dispose pas encore de prévision. 28'000 demandes d’asile sont attendues pour l’année 2023, contre 24'500 l’an dernier. (À ces chiffres s'ajoutent entre 20 000 et 23 000 personnes fuyant l'Ukraine et bénéficiant du statut de protection S).